Même si j’aurais aimé que Cannes consacre enfin l’immense Pedro
Almodovar, le choix du jury présidé par Alejandro Inàrritu pour PARASITE
du sud-coréen Bong est tout à fait logique. C’était d’ailleurs mon deuxième
choix. Il témoigne, après la Palme japonaise de l’an dernier (sur un sujet
curieusement semblable : la chronique d’une famille marginale) de la
vitalité du cinéma asiatique.
Par contre, le choix pour le Grand Prix (le deuxième prix en fait)
d’ATLANTIQUE de la franco-sénégalaise Mati Diop est moins heureux. Ce
petit film sympathique mais brouillon est loin d’avoir la dimension du film
de Desplechin, ROUBAIX, UNE LUMIÈRE qui est complètement absent du
palmarès.
Le prix de la mise en scène (le troisième prix) pour les frères Dardenne :
pourquoi pas ? Mais ceux-ci ont été tant de fois primés à Cannes et LE
JEUNE AHMED ne fait pas partie de leurs meilleurs films.
L’interprétation masculine pour Antonio Banderas (DOULEUR ET GLOIRE)
était une évidence. Ce n’est pas le cas du prix féminin pour la fade Emily
Beecham dans LITTLE JOE. Il fallait récompenser un des deux couples
majeurs de la compétition : Sara Forestier-Lea Seydoux pour ROUBAIX,
UNE LUMIÈRE ou Noémie Merlant-Adèle Haenel pour PORTRAIT DE LA
JEUNE FILLE EN FEU (qui heureusement a eu le prix du scénario).
Rien à redire pour les prix du Jury attribués conjointement à deux bons
films : LES MISÉRABLES et BACURAU. Donc, si nous résumons, le jury a un
bilan globalement positif mais toutefois pas au-delà de la mention assez
bien.