Les magistrats vivent dans des bunkers de protection. L’isolement n’est pas que physique, au sein même des institutions italiennes, leur travail n’est pas soutenu. Il n’y a que les fous pour s’attaquer à la mafia. Selon un repenti, Riina aurait suggéré à la Mafia américaine de faire comme lui et de s’attaquer au gouvernement. Mais la Famille de l’Outre Atlantique avait un accord tacite avec les autorités. Il ne fallait pas toucher aux agents du FBI ou aux forces de l’ordre à New-York, parce que cela aurait conduit à des représailles contre eux.
La folie meurtrière du Parrain de Corleone causa le départ de nombreux mafieux vers la ‘Big Apple’. Tous ceux qui le voulaient pouvaient partir, mais ceux qui restaient à Palerme devaient mourir. Un accord prévoyait que ceux qui avaient fui aux États-Unis ne devaient plus revenir en Sicile. Ces derniers sont considérés comme des escrocs à leur arrivée sur le nouveau continent. La mafia locale ne voulait pas avoir affaire avec les guerres siciliennes. Au contraire, ils avaient besoin des gagnants. L’acheminement de la drogue et des autres trafics sont primordiaux. C’est alors un coup d’état de la part de Toto Riina qui prend la tête du trafic de drogue allant aux États-Unis.
L’un des exilés forcés va décider de se venger : Tommaso Buscetta, ‘le boss des deux mondes’ est arrêté en Amérique du Sud, puis extradé en Italie. Il a commencé à collaborer voyant que plus personne n’était de son côté. Plus de possibilités d’alliance ni de statut au sein de l’organisation, surtout parce qu’on avait exterminé ses enfants, beaux-parents, amis et tous ceux qui avaient eu contact avec lui. Buscetta ne peut plus s’identifier à la Mafia de Riina et décide de livrer tous les secrets au juge Falcone, déclarant :
« Vous êtes convaincus qu’elle s’appelle mafia, mais nous on ne l’appelle pas mafia. On la nomme Cosa Nostra ». Notre chose, une société parallèle opposée à la société et à l’État.
« Vous deviendrez célèbres, mais la rencontre avec Cosa Nostra ne peut se terminer que d’une seule manière, êtes-vous prêt à continuer ? »