Cet été la villa Arson nous offre deux expositions d’exception, deux visions artistiques, deux occasions d’échapper à la banalité du quotidien et de profiter de la fraîcheur des jardins de cette école d’art et de résidence d’artistes ; jardins où l’on aimera se perdre dans un labyrinthe de béton à la rencontre des artistes en devenir de ce temple de l’art contemporain. Revenons à nos expositions.
La première nous est présentée par un artiste, un comédien, un homme des mots, de la vie et des choses. Marius Dakpogan nous parle, ou plutôt, nous conte son pays, son histoire, son passé colonial, le Bénin. C’est un troubadour ; la vie, la mort, les divinités, la culture, le vaudou, la terre, le tonnerre, Stop Ma Da Ta. Marius dénonce l’exploitation de l’Afrique et le pillage de son sous-sol et de ses matières premières.
Ce comédien Béninois est un merveilleux ambassadeur de son pays et des 14 artistes exposants à la villa Arson. Le Bénin c’est l’Afrique et ses couleurs, ses costumes chatoyants, les villes bidonvilles où la débrouille est le lot quotidien. Les hommes derrière des barbelés, la table hérissée de clous, les migrants ne sont pas oubliés avec les bateaux surchargés.
Stop Ma Pa Ta est un plaidoyer pour l’Afrique. A travers ces 14 artiste,s on découvre ce pays et l’Afrique. Une image à des années lumières des cartes postales touristiques. L’Afrique est avant tout une âme et la villa Arson nous permet d’en découvrir un aspect.
L’exposition est faite en collaboration avec le centre art et culture de Cotonou, et la galerie Vallois de Paris. La seconde exposition : Point Quartz est la première saison (mot à la mode) de quatre expositions prévues. Le thème de ce premier chapitre est : Flower of Kent, la pomme de Newton et la gravitation en sont les principales thématiques. Vingt œuvres en céramique sont présentées.
On reprend la genèse de la céramique depuis la terre brute jusqu’à sa réalisation en des œuvres et des formes, fruit de l’imagination de l’artiste. Œuvres horizontales, verticales, disposées au sol. Ici le temps est rythmé par la pesanteur, tout se meut avec lenteur, comme dans un film au ralenti. Point Quarts nous permet de reprendre notre souffle. La céramique, fruit de la terre modelée et cuite par l’homme, depuis quand déjà ?
Comme pour l’Afrique on ne compte pas et nous admirons particulièrement le paysan de Jules Aimé Dalou penché, courbé par son travail et le temps. Ces deux expositions pourraient se résumer par ce mot : Temps et décliner à l’infini toutes les formes de temps.
Thierry Jan