L’association Ciné-Café a publié son traditionnel classement des films présentés au public lors de l’année 2019.
1 – DOULEUR ET GLOIRE de Pedro Almodovar
Quand cesseront-ils de se dérober devant les créations d’Almodovar ! ? Allez ! Un Premier Goéland (en attendant mieux) pour ce nouvel opus flamboyant où l’image et la lumière servent d’écrin somptueux à l’illustration des émotions les plus troublantes, des déchirements les plus secrets, des sentiments les plus profonds…
2 – PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU de Céline Sciamma
Un film éblouissant sur le regard, celui des artistes sur leur modèle, celui d’une époque sur les femmes, celui des personnages qui s’observent, se redoutent, se découvrent… Et celui, enfin, d’une cinéaste qui poursuit, par l’image et ses résonances dans l’inconscient, une quête obstinée de l’essence même du 7ème art.
3 – PARASITE de Bong Joon-ho
Une véritable bombe filmique dont l’onde de choc a bousculé la planète cinéma. Où, comment un film d’intérieurs, à la fois drame familial et satire féroce, exhume en ses enchaînements virtuoses toute la violence lovée au creux des sociétés modernes. Le cinéma asiatique, notre avenir ???
4 – J’ACCUSE de Roman Polanski
Le meilleur film jamais réalisé sur l’Affaire, le plus ample et le plus exigeant, doté d’un casting d’exception ! Source possible de débats civiques salutaires sur les rechutes antisémites du présent, le triomphe insolent des fake-news, la faillite des institutions, les liens Histoire et Cinéma. Liste non exhaustive…
5 – LES MISÉRABLES de Ladj Ly
Une plongée directe et courageuse dans la vie de la cité, où chacun a ses raisons de se comporter comme il le fait ; au risque de la déflagration… Une magistrale mise en suspens des situations et des sentiments comme un appel à se parler au-delà des postures et impostures de l’angoissante confrontation sociale…
6 – GREEN BOOK, SUR LES ROUTES DU SUD de Peter Farrelly
Au cœur des années 60, un road movie dans les contrées ségrégationnistes américaines, entre remugles persistants du racisme d’Etat et poussées revendicatives des droits civiques… Un très beau film, académique mais attachant, et qui emporte l’adhésion. On se calme, président Spike LEE !
7 – ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD de Quentin Tarantino
Sans doute, son film le plus réussi où il verse davantage que des cascades de références cinématographiques ; ici, une vraie part de lui-même, de ses nostalgies, de ses colères, de ses élans… Et quelle idée sublime de sauver la vie de Sharon Tate ! Les hippies grisonnants te crient « merci, Quentin », et les cinéphiles aussi…
8 – LE TRAITRE de Marco Bellocchio
Parrains en cavale, juges assassinés, repentis protégés, procès collectifs : Marco Bellocchio se saisit de faits historiques pour déborder les contours du film de mafia et poser sa marque définitive sur l’histoire du genre… A sa manière percutante et feutrée. Bravo l’Ancien !
Meilleur acteur: DAMIEN BONNARD (En liberté, Les Misérables, Seules les bêtes)
Un visage aux traits rudes, une étrange présence terrienne modulée d’inattendues vibrations de sensibilité. C’est notre révélation masculine de l’année !
Meilleure actrice: NOEMIE MERLANT (Les drapeaux de papier, Curiosa, Portrait de la jeune fille en feu)
Adepte des projets de cinéma audacieux, elle investit avec une autorité à la fois froide et généreuse des rôles complexes aux résonances profondes. On en redemande !
Meilleure metteure en scène : AGNES VARDA : « Je n’ai jamais cherché à réussir. J’ai juste voulu faire du cinéma ». Toute une vie et toute une œuvre débordantes de curiosité joviale pour les êtres et les choses, pour l’aventure humaine et l