L’ADN (Association pour la démocratie à Nice), avec l’ÉCLAT et Les amis du Monde diplomatique, ont décidé de présenter au grand public, « Les Nouveaux Chiens de garde »de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat . Un film qui tombe à pic, dans un contexte des plus conformistes et ambigus. La projection a eu lieu au Rialto de Nice, le 3 Février dernier.
Au Rialto de Nice le 3 Février dernier, avait lieu un ciné débat autour du film « Les Nouveaux Chiens de garde », organisé par trois grandes associations, L’ADN, l’ÉCLAT, et Les amis du Monde diplomatique.
L’ADN est une association niçoise qui permet aux citoyens de réagir sur les évènements politiques, économiques et sociaux. Au travers du 7e art, l’association nous montre une actualité riche et sans tabous.
Le Ciné débat était bien entendu alimenté par « Les amis du Monde diplomatique ». Cette association met en avant les problèmes d’intégrité journalistique au quotidien. Son journal français, Le Monde diplomatique, est le plus lu dans le monde mais ne dépend pas pour autant des recettes publicitaires, à l’inverse de nombreuses sources d’informations en France.
L’ÉCLAT de son côté souhaite être un véritable lieu d’expérience dans le cinéma et permet la circulation entre la diffusion, la formation et la création dans le domaine du visuel.
Ce Ciné Débat permettait au grand public de réagir au film « Les Nouveaux Chiens de garde » de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat.
Gilles Balbastre est un journaliste Français, auteur de nombreux documentaires. Travaillant souvent aux côtés de grands sociologues tels que Bourdieu, ou encore Alain Accardo, il participe activement à l’analyse des pratiques journalistiques. « Les Nouveaux Chiens de garde » est initialement un livre écrit par Paul Nizan en 1932. Ce livre s’adressait aux philosophes et écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens de l’ordre établi.
Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social.
Le film est donc une analyse des pratiques journalistiques actuelles. Il retrace brièvement l’histoire de l’information Française montrant que l’information s’est diversifié avec l’apparition de nombreuses chaines de télévisons et de nombreuses radios. Toute cette évolution permettant soit disant une véracité de l’information.
Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, laissent parler les faits. Ils ne donnent pas leur avis mais plutôt, la manière d’un philosophe, ils assemblent les pièces d’un puzzle, les pièces d’un actualité journalistique tortueuse.
La conclusion de ce film :
« La grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
La Presse de la « liberté » s’est dissoute dès lors que le projet d’entreprise prenait le pas sur l’objectif rédactionnel qui présidait à sa naissance. D’abord invoquant un impératif de survie, la logique industrielle transforme le journal en firme, la firme en « marque » (Pierre Rimbert, Raison d’agir 2005).
L’ordre médiatique existant est la soumission aux capitaineries industrielles et aux chefferies éditoriales.
Alors qu’il faudrait rompre avec la politique des rustines, des placebos et mettre au centre de son activité une éthique professionnelle impeccable, il faut reconnaître que ce n’est malheureusement pas la situation d’aujourd’hui ».
