Une exposition exceptionnelle réunissant plus de quarante des principaux
peintres de la Côte d’Azur du XIX° siècle est organisée par la Municipalité
de La Gaude et la direction du Centre Culturel, salle de La Coupole du 5 au
24 mai 2009.
Unique sur la région, vous pourrez y voir les œuvres originales des
peintres qui ont marqué l’histoire de la Côte d’Azur, de Cyrille Besset à
Ziem, en passant par Fricero, Mossa, Trachel, Lessieux, Costa ou Comba.
A cette occasion, Alex Benvenuto dédicacera son ouvrage sur ces peintres
le samedi 16 mai dans le cadre du « Livre dans la rue » de La Gaude.
Le tourisme d’hiver commence dès le début du XIX° siècle avec de riches
hivernants qui fuient le froid, le spleen ou la phtisie. Tout est à portée
de palette pour l’apparition d’une école de peinture de paysages: des
acheteurs, un site, les couleurs et la lumière. Pourtant, ces peintres
restent souvent méconnus du grand public.
Même les niçois ne se souviennent pas toujours que les Barberi, Besset,
Biscarra, Martin-Sauvaigo, Matisse, Carlone, Dufy, Chéret, Comba, Costa,
Trachel, Mossa, Fricero, Caïs de Pierlas, Roassal, Rostan, Fer, Fossat,
Ziem, Garneray, Garaud, Bashkirtseff, furent des peintres renommés avant
de devenir des noms de rues.
Des souvenirs précieux
La société des hivernants, désireuse de rapporter des souvenirs de son
séjour, les artistes répondent rapidement à cette demande avec des
aquarelles de petit et moyen format. La Promenade des Anglais, le port,
les rades de Cannes ou Villefranche, Menton, forment les motifs
privilégiés de ces peintres. L’aquarelle permet également de parcourir
l’arrière pays avec crayons, pinceaux et carnets de croquis.
Une identité niçoise.
Ces peintures ne sont cependant pas que de précieux témoignages de la Côte
d’Azur d’autrefois. Au delà du souvenir, les Mossa, Fricero, Trachel ,
Costa, Comba, Defer livrent leurs états d’âme sur ce paysage, ses
habitants, ses mœurs, et contribuent par là même à traduire une identité
niçoise. Même si l’inspiration des « vedute » italiennes ou des
aquarellistes Anglais se retrouve dans leur production, celle-ci reste
bien personnelle.
Comme pour les écrivains de la même époque, la conception qu’ils se font
du paysage est romantique et lyrique. Le paysage est à proprement parler
un état d’âme, non seulement un miroir, mais encore l’âme elle-même.
Des vies extraordinaires.
Derrière ces artistes, des vies extraordinaires de travail et des destins
uniques.
Des années de travail à broyer des couleurs en Italie et à copier les
maîtres antiques avant de revenir s’installer à Nice.
Des destins uniques comme Fricero qui, « remarqué » par un prince russe,
alla enseigner l’aquarelle à Saint-Pétersbourg et épousa une fille
naturelle du Tsar Nicolas 1°; comme Louis Garneray, embarqué sur un bateaudès 13 ans, puis corsaire de l’empereur, en captivité durant 8 ans sur les pontons anglais, et qui deviendra le premier peintre officiel de la marine
; comme Comba qui suivit les Diables bleus sur tous les fronts en 14-18.
Certains encore vont au bout de leurs forces pour leur art, comme Emmanuel
Costa, qui tombe d’un échafaudage en peignant une toile de grand format à
plus de 80 ans et qui continue à peindre sur son fauteuil roulant, amputé
d’une jambe ; Cyrille Besset qui prend froid en peignant le rocher de
Monaco et meurt de phtisie à 41 ans ; Arthur Burrington, qui s’éteint en
peignant devant son chevalet.
C’est à un voyage initiatique avec ces peintres paysagistes que cette
exposition et cet ouvrage vous convient.