Pour son nouveau livre, paru chez Fleuve Éditions en janvier, Sophie Loubière s’empare d’un fait divers pour en faire une fiction glaçante. Cinq cartes brûlées est un intense roman noir dans lequel l’auteure a mis une part de son vécu.
A peine âgée de quelques heures la vie de Laurence Graissac est déjà un enfer. Prenant la place de son frère, alors unique objet d’adoration de ses parents, Laurence payera constamment pour cette place qu’elle n’a pas choisi. Tyrannisée par son frère, beaucoup trop aimée par son père, malmenée par sa mère, moquée à l’école, Laurence se réfugie dans la nourriture. Elle mange beaucoup, tout le temps. Elle grossit beaucoup. Et rien ne change, tout empire. Jusqu’à ce qu’elle découvre que son corps peut devenir une machine et se lance dans les compétitions sportives.
Une bouffée d’oxygène dans sa vie. Mais le passé, la famille n’ont de cesse de la retenir, la freiner, la ramener dans ce maudit pavillon si près du transformateur électrique que les oiseaux perdent la tête et les gens aussi, peut-être…
Cinq cartes brûlées de Sophie Loubière est un thriller psychologique mené de main de maître. L’auteure choisit d’ouvrir ce roman noir sur une scène sans équivoque mais au lieu de partir sur une enquête classique après les faits, elle choisit de revenir en arrière et remonte le fil de la vie de Laurence, de sa naissance jusqu’à une chambre d’hôtel…
Tout au long du récit, Sophie Loubière saura nous rapprocher au plus près de Laurence, à nous faire entrer en empathie avec elle par le biais de son écriture et par l’insertion de chapitres courts racontés à la première personne. Avec Cinq cartes brûlées, l’auteure aborde de nombreux thèmes – la famille bien sûr, le regard des autres, l’obésité, la folie, le harcèlement… – qui seront la pierre angulaire du destin hors normes de Laurence. C’est avec fascination que le lecteur suivra sa vie, incrédule devant tant d’acharnement, puis satisfait de voir que la route tourne et enfin ébahi devant le dénouement final.
Les jeux sont faits. La voix est tracée et le destin semble inarrêtable.