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22 novembre 2024

L’opéra participatif « L’Arche de Noé » de Benjamin Britten clôture la saison lyrique de l’Opéra Nice Côte d’Azur

Inès Scharff
Inès Scharff
Journaliste et coordinatrice des publications pour Nice Premium depuis janvier 2022

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La saison lyrique de l’Opéra de Nice se clôture aujourd’hui par la dernière représentation de « L’Arche de Noé ». Mis en scène et chorégraphié par Éric Oberdorff, avec Frédéric Deloche à la direction musicale, cet événement clôturera en beauté la saison lyrique. Ainsi, amateurs et professionnels, enfants et adultes, se rassemblent autour de l’œuvre de Benjamin Britten.

« L’Arche de Noé » de Benjamin Britten

« L’Arche de Noé » est un opéra participatif écrit par Benjamin Britten en 1957. Il permet aux artistes amateurs de partager la scène avec des professionnels, créant ainsi un véritable échange artistique. La traduction française modernisée de l’opéra ajoute une dimension contemporaine à cette célèbre histoire de Noé et du Déluge, présente dans différentes cultures et civilisations à travers les âges.

Sur la scène de l’Opéra Nice Côte d’Azur, 120 jeunes interprètes soutenus par l’Orchestre philharmonique de Nice donneront vie à ce conte initiatique. Les voix, les mouvements et la vitalité des artistes transporteront le public dans un univers féérique, magnifié par les décors numériques créés en direct par Étienne Guiol et la mise en lumière de Jean-Pierre Michel.

Discussion avec Éric Oberdorff

Comment avez-vous abordé la mise en scène et la chorégraphie de l’opéra participatif « L’Arche de Noé » de Benjamin Britten ?

Sa mission, confiée par Bertrand Rossi, Directeur de l’Opéra Nice Côte d’Azur, est donc de réaliser un opéra participatif avec une centaine d’enfants amateurs.

« Je devais l’aborder comme une œuvre à part entière avec toute l’exigence nécessaire. »

Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette œuvre en particulier ?

« Je trouve qu’il y a une résonance extrêmement forte avec les enjeux actuels au niveau de l’environnement [… ] Nous sommes tous aujourd’hui les enfants et animaux de Noé parce qu’on a besoin de cette prise de conscience et surtout d’une mise en action commune. »

« Cette œuvre aide à comprendre combien l’implication personnelle est importante pour mener à bien un projet commun. Chacun doit être au maximum de ses possibilités pour que le projet soit le plus beau possible, et qu’il n’y a pas de possibilité de se cacher derrière les autres. »

Comment avez-vous intégré les amateurs et les professionnels dans cette production ?

« L’idée c’est d’arriver à élever le niveau des amateurs, leur apprendre des choses, ne jamais les mettre en difficulté, mais par contre de les tirer vers le haut et d’amener une porosité de jeu entre les uns et les autres. »

Pouvez-vous nous parler de la collaboration avec Frédéric Deloche, le directeur musical, et comment vous avez travaillé ensemble pour donner vie à cette œuvre ?


« Avec Frédéric, on a le même objectif, car à l’intérieur de l’orchestre il y a également des amateurs, il doit les amener à un niveau musical, avec une exigence comme si c’étaient des professionnels, en prenant évidemment en compte que ce n’est pas le cas. Nous avons également en commun cette même envie de partager notre savoir et parcours. »

Comment avez-vous modernisé la traduction française de l’opéra ? Quelles sont les modifications ou adaptations que vous avez apportées ?

« La traduction française a été modernisée notamment sur des tournures qui étaient des tournures très vieillottes. Puis par rapport à la mise en scène, par exemple concernant l’arc en ciel dont Dieu parle à la fin étant le signe d’une unité retrouvé, nous avons souhaité le représenter par les enfants qui portant un t-shirt aux couleurs de l’arc-en-ciel. »

Comment la thématique du Déluge et de la survie face à une catastrophe naturelle résonne-t-elle avec les enjeux environnementaux contemporains ?

Au-delà de son aspect mythologique, ce récit de survie face à une catastrophe naturelle résonne puissamment avec les enjeux environnementaux actuels. Alors que le réchauffement climatique provoque une montée des eaux et le déplacement de populations entières, « L’Arche de Noé » se fait le reflet de notre époque en imaginant métaphoriquement la prise de conscience collective et la construction d’un avenir meilleur.

« Il y a métaphoriquement dans cette oeuvre tous les éléments qu’on retrouve actuellement. Par exemple avec Madame Noé qui refuse de monter dans l’Arche, ne voyant pas tout ça arriver»

Qu’espérez-vous que le public retienne de cette production de « L’Arche de Noé » ? Quel message souhaitez-vous transmettre à travers cet opéra participatif ?

« Le message est multiple, c’est tout d’abord un moment de bonheur absolument incroyable. Le public va percevoir cet effort collectif, tous ces enfants qui viennent et chantent ensemble. Puis cette mise en abîme de notre contemporanéité avec les enjeux environnementaux. Et je pense aussi que les spectateurs vont être extrêmement surpris de la qualité visuelle du spectacle, je pense qu’ils s’attendent à un spectacle avec des enfants  et pas à une production d’opéra à part entière faisant partie de la saison lyrique, et ça c’est notre ambition. »

Je pense que si tout le monde pratiquait un art, ou avait un accès fort à la culture, cela permettait d’avoir un regard décalé sur soi, sur les autres et sur les événements. Faire un pas de coté, prendre de la distance et juste d’être plus tolérant, plus ouvert. Et l’une des choses qui manque à notre époque c’est faire preuve de nuance, et on en a fortement besoin. Et justement, le spectacle est plein de nuance et sensibilité.

Éric Oberdorff

Auteur/autrice

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