Avec la participation de Andrea Bocelli
Grand première de « Lucia di Lammermoor » de Gaetano Donizetti à l’Opéra de Gênes, dont la qualité des deux principaux protagonistes, Zuzana Marková (Lucia) et Andrea Bocelli (Edgardo), portent un spectacle parfois inabouti vers un succès populaire mérité.
Dès sa création en 1835, « Lucia di Lammermoor », chef-d’œuvre tragique de Gaetano Donizetti et archétype de l’opéra romantique, connaît un franc succès qui durera à travers les époques. L’histoire est dramatique et se termine dans un bain de sang.
(photo de Mercello Orselli)
En Écosse au XVIe siècle, une haine tenace consume les clans Ashton et Ravenswood. Lucia et Edgardo, bien qu’issus de ces deux clans ennemis, se vouent un amour passionné et se promettent le mariage. C’est sans compter toute une série de manigances, de duperies et de mensonges qui feront croire à Lucia que son amoureux la trompe.
Résignée, manipulée par son propre frère, elle accepte de prendre pour époux un homme choisi par ce frère sans scrupules. Mais Lucia perd la raison et poignarde sauvagement cet époux qu’elle déteste au cours de ses noces et, sombrant dans la folie, revit son bonheur. Edgardo se donnera la mort.
Avec la soprano tchèque Zuzana Marková (Lucia), l’Opéra de Gênes lui offre une prise de rôle à la portée de ses moyens vocaux. Libérée des contraintes et des difficultés assumées jusqu’ici, la soprano se lance dans un époustouflant « Spargi d’amaro pianto… » aux trilles superbement maîtrisées.
(photo de Mercello Orselli)
C’est alors le ténor Andrea Bocelli (Edgardo) qui avait attiré l’attention par son très beau « Sulla tomba che rinserra… ». Il fallait entendre dans l’ultime scène, quand il apprend la disparition de Lucia. Attaquant mezza-voce un déchirant appel à son amour perdu, sans pathos, n’ayant pour lui que l’intense vérité de cette disparition, le ténor italien se révèle un Edgardo formidable. Un artiste exceptionnel!