Au musée national Marc Chagall – Nice : exposition présentée du 19 novembre 2011 au 30 janvier 2012. Au musée national Fernand Léger -Biot : exposition présentée du 3 décembre 2011 au 5 mars 2012.
L’exposition Mais quel cirque ! Chagall et Léger au pays des cercles en action organisée par les musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes est présentée en deux volets au musée national Marc Chagall et au musée national Fernand Léger.
Elle met en lumière la fascination des deux artistes pour ce spectacle devenu très populaire depuis la seconde moitié du XIXe siècle et qui constitue un motif récurrent d’inspiration dans leur production.
« Mais quel cirque ! » disait Chagall quand Léger proposait « Allez au cirque. Vous quittez vos rectangles, vos fenêtres géométriques et vous allez au pays des cercles en action ».
De Degas à Picasso en passant par Toulouse-Lautrec, Renoir, Rouault, Matisse ou Calder, l’univers du cirque a exercé une influence majeure sur l’avant-garde artistique depuis l’Impressionnisme. L’analogie entre la forme ronde de la piste et celle de la terre illustre la métaphore du regard posé par les artistes sur notre monde moderne. Précurseur des loisirs de masse, le cirque devient une attraction pour tous, petits et grands, ouvriers et aristocrates.
« Le cirque a été l’événement de mon enfance et voilà qu’il est revenu dans ma peinture », confiait ainsi Fernand Léger à la fin de sa vie. « J’ai imaginé mon cirque dans les heures nocturnes. Il est au milieu de ma chambre. On entend les rires et les cris » écrivait Marc Chagall.
Malgré des démarches distinctes, Chagall et Léger ont en commun d’avoir puisé de nombreuses figures dans l’univers du cirque. Dès sa série des Contrastes de formes avant la Grande Guerre, Léger élabore ainsi une écriture plastique apte à traduire le tourbillon de la vie moderne grâce aux effets contrastés des lignes et des couleurs.
A la fin de sa vie, il se souvient de l’émotion populaire suscitée par l’arrivée du cirque de son enfance normande à Argentan. Accompagné de ses amis poètes, écrivains, peintres et musiciens tels que Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Darius Milhaud, Max Jacob ou Robert Delaunay, il fréquente assidûment le cirque Medrano et le trio de clowns Fratellini.
De son côté, Marc Chagall est attiré par l’univers du cirque ambulant et des musiciens qui lui rappelle son enfance juive à Vitebsk, en Russie. La magie des couleurs et des sons constitue un support de création poétique. Pour lui, le saltimbanque est une allégorie de l’artiste et il cultive ce thème comme une métaphore de la vie.
Autour des livres d’artistes édités par Tériade aux éditions Verve en 1950 pour Léger et en 1967 pour Chagall, l’exposition rassemble une sélection d’études, de gouaches préparatoires, de pages manuscrites ou imprimées. Grâce aux exemplaires originaux du livre Cirque offerts en 1969 par Nadia Léger et Georges Bauquier et en 1995 par Alice Tériade, veuve de l’éditeur, le musée national Fernand Léger présente l’ouvrage intégralement déployé.
Cet événement offre l’occasion rare d’admirer un chef-d’oeuvre de la bibliophilie d’art du XXe siècle. Il est accompagné d’un florilège de peintures, de dessins et de céramiques sur le thème du cirque provenant de la collection et de prêts.
Au musée national Marc Chagall sont présentées 38 gouaches d’une collection particulière. Peintes par l’artiste en 1955, elles illustrent 10 ans plus tard le recueil de ses textes sur le cirque édité par Tériade. Enfin, des prêts de la collection Alain Frère permettent d’évoquer par des costumes, des photographies et des affiches l’univers fascinant de la piste, source de divertissement pour le public et d’inspiration pour nos artistes.