L’article s’intitule « De Femmes en Femmes » et commence par un proverbe oriental: « Une femme qui dort seule dort avec le diable« . Il est signé Jean-Luc Vannier et constitue une étude analytique des oeuvres de l’artiste niçoise Marie-Chantal. Celle-ci peint « une femme, des femmes, la Femme, inexorablement, inlassablement« . L’approche psychanalytique permet de saisir le fait que ces huiles sur toile opèrent comme « un éternel retour, une expression compulsive, une force impossible à maîtriser« . Et le psychanalyste de s’interroger: « on ne sait plus très bien qui de l’artiste ou de la femme devient la chose de l’autre, qui, de la toile ou de l’observateur, se plaît à jouir de la possession de l’autre« .
Illustré par de nombreux portraits, l’article mêle réflexions sur l’oeuvre et sur la personnalité de l’artiste, évoquant au détour de conserversations avec elle, des moments de son histoire susceptibles d’éclairer les désirs et les choix techniques de son approche picturale. « Marie Chantal donne des noms d’attitudes à son armée de Messalines« , précise JL Vannier. Autant de « femmes dévoratrices, prêtes à bondir sur une proie éventuelle« . Et de conclure cette longue exploration de la psyché de l’artiste: « cernés par les « Barbies » de Marie Chantal, nous sommes déjà prêts à nous rendre. Il n’y a pas de plaisir à commander là où il n’y a pas eu de peine à soumettre« .
Signalons que JL Vannier signe dans le même numéro de cette revue une « étude monographique » d’une toile de Cyrus Pahlavi au titre évocateur de « Pervert » et qui décrit le « trauma d’une scène de séduction infantile par une femme adulte« .
Arts et Psychanalyse, n°202, Collectif sous la direction d’Eva Brabant, Editions Eres, 2010.
https://www.editions-eres.com/resultat.php?Id=2535