Outre l’immense bouquet bleu fait de pots de peinture sur lequel nous reviendrons, la première œuvre de cette exposition pas comme les autres, mais à la galerie Depardieu c’est de coutume pour ne pas dire de tradition, que le visiteur remarque est : Piccolo equatore, ou le petit équateur.
En effet, ici l’artiste va à rebours du trompe l’œil avec cette toile en trois dimensions et qui pourtant semble une illusion optique. Claudio Rotta Loria explique la finalité de son travail : « ambiguïté, illusion, ce que l’on voit n’est pas obligatoirement ce qui est, tout dépend d’où l’on se place. »
C’est une frontière, une confine et le mot italien est plus expressif que le terme français, entre le réel et le spirituel. Cette métaphysique Claudio l’applique à la géographie en mêlant les formes, l’espace et les couleurs. Nous avons évoqué au début de notre article un immense bouquet : Le mouvement de la mer, son ballet digne du Boléro de Ravel avec cet éternel retour, ce va et vient perpétuel qui nous submerge. L’équateur est le thème principal de cet exposition. Il est tout à la fois centre et frontière entre deux hémisphères, entre deux cieux où les étoiles diffèrent.
L’équateur de Claudio Rotta Loria a une dimension métaphysique : le ciel, le climat, l’espace et le temps changent. L’artiste nous permet de franchir ce confin Métagéographique. Grâce à lui nous découvrirons l’autre côté, celui caché, non d’un miroir, mais de son équateur.
L’Afrique est le second thème de l’exposition, c’est une Afrique là aussi métaphysique, il ne s’agit pas de safaris pour gamins blasés en quête d’émotions, mais d’une autre Afrique et pour le comprendre, il faut voir l’exposition. Claudio Rotta Loria va concilier les lignes droites et les arcs de cercle. Il devient maître arpenteur, mais son étalon est différent.
Avec lui le temps, la distance, les lieux et l’espace n’ont plus la même signification. Tout se réunit, s’assemble comme dans une pièce de théâtre avec la loi des trois unités. Claudio abolit l’éloignement et le temps, une métaphysique, pardon : une métagéographie.
Thierry Jan