Salons et mondanités, concerts et opéras, bains de mer et régates… Large était l’éventail des distractions offertes par Nice, la capitale d’hiver de la Côte d’Azur. Les nouveaux loisirs et les équipements successifs ont durablement marqué paysages et mentalités.
A la Belle Epoque, Nice, réputée pour son luxe, ses fêtes et une certaine « douceur de vivre », était la capitale du tourisme hivernal. La majorité des hivernants appartenait aux privilégiés de la fortune. Nice s’attachait à satisfaire leurs attentes en leur offrant des hébergements d’allure fastueuse et des divertissements variés.
Le cadre urbain s’était adapté à la fonction d’accueil. Si les bâtiments officiels restaient dans la vieille ville, les hôtels et les magasins destinés aux touristes se trouvaient dans la ville nouvelle, sur la rive droite du Paillon. Les services étaient relégués loin des quartiers résidentiels.
La population augmentait en fonction de l’essor de l’économie. Celle-ci était en partie contrôlée par des capitaux extérieurs, mais la bourgeoisie locale, d’opinion républicaine modérée, assumait les principales responsabilités politiques.
Il en était tout autre pour le petit peuple et notamment les immigrés italiens, très nombreux, qui menaient une vie difficile et profitaient peu de l’éclat de la Belle Epoque…
Un nouveau cycle de 9 conférences sur « les attraits de la villégiature à la Belle Epoque » a débuté à l’Auditorium du MAMAC (Nice) avec succès et continuera dans les prochaines semaines.
SAMEDI 5 MARS: « Nice et la Côte d’Azur à l’avant-garde de l’émancipation des femmes vers le sport » par Landy Blanc, historienne, et Marie-Hélène Lanfranchi, conseillère technique au ministère des Sports
Traditions, stéréotypes machistes, mythes ont longtemps été des obstacles pour les femmes qui voulaient faire du sport, participer à des compétitions et assurer un leadership. Dans les instructions données en 1887 dans les écoles primaires pour l’enseignement de la gymnastique, figuraient les mesures suivantes : « Si les hommes doivent être préparés à être de bons soldats, l’objectif pour les jeunes filles est la préparation au soin du ménage et aux ouvrages de femmes, pour en faire une bonne génitrice et une bonne mère, pour améliorer la race.
La Grande Guerre va permettre aux femmes une émancipation vers le sport. Mais le combat sera long… Jusqu’en 2004, à Athènes, où pour la première fois dans l’histoire des J.O, les Françaises ont dépassé en nombre de médailles les athlètes français. Faisant mentir le baron de Coubertin qui avait déclaré en 1912 aux Jeux de Stockholm : « Une Olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte ».
Les prochains rendez-vous :
SAMEDI 19 MARS : « La Riviera de Charles Garnier, entre rêve et raison »
par Jean-Lucien Bonillo, architecte historien, professeur à l’École d’architecture de Marseille
SAMEDI 2 AVRIL : « Les casinos de la Riviera : hauts lieux de la villégiature » par Jean-Paul Potron, bibliothécaire, service du Patrimoine historique de la ville de Nice
SAMEDI 9 AVRIL : « L’hôtellerie au XIXe siècle, de la villa et maison d’hôte à l’hôtel moderne » par Michel Tschann, président du Syndicat des Hôteliers de Nice Côte-d’Azur et de la Société hôtelière immobilière de Nice
SAMEDI 23 AVRIL : « Notre-Dame de Nice. Une paroisse pour la « colonie étrangèreˮ » par Gilles Bouis, archiviste du Diocèse de Nice
SAMEDI 21 MAI : « Grandes heures de la vie mondaine » par Dominique Escribe, historien
SAMEDI 28 MAI : « La vie trépidante des opéras à Nice de 1830 à 1914 » par Annick Dubois, maître de conférences en musicologie, Université de Nice Sophia Antipolis