Entre commémoration et oubli, une exposition qui interroge et bouscule les mémoires.
À l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Nice, la ville de Nice a organisé une exposition photographique inédite intitulée « Nice dans la tourmente« . Cette exposition, qui se déroule en plein air sur la Place Garibaldi, retrace à travers 76 photographies, l’histoire poignante de la ville durant l’occupation nazie.
Inaugurée par Jean-Marc Giaume et Marie-Christine Fix, en présence du maire Christian Estrosi, cette exposition se veut un vibrant hommage à la mémoire des résistants et à l’insurrection qui a conduit à la libération de Nice le 28 août
1944.
Le débarquement de Nice et son 80e anniversaire
Le 28 août 1944, la ville de Nice se libère de l’emprise nazie après de durs combats qui ont vu la mobilisation de nombreux résistants. Cet événement, crucial dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en France, est aujourd’hui célébré avec un mélange de fierté et de gravité. Le 80e anniversaire de cet événement marque une occasion de revenir sur ces jours sombres, de rendre hommage aux héros et de maintenir vivante la mémoire collective.
L’exposition « Nice dans la tourmente » s’inscrit dans cette démarche. Déployant cinq thématiques majeures : la ville occupée et fortifiée, la ville meurtrie, l’insurrection du 28 août, Nice libérée, et la mémoire de la Libération.
Un vernissage en demi-teinte
Sur place, le vernissage a débuté dans une ambiance plutôt discrète, presque solennelle, à l’image des photographies exposées. Les rares échanges entre les visiteurs semblaient marqués par une certaine introspection. Chacun prenant le temps de se plonger dans les images. Toutefois, l’arrivée du maire Christian Estrosi, entouré de ses élus, a brièvement perturbé ce calme.
Bien que courtois, le maire a traversé l’exposition rapidement, ne prenant pas le temps d’examiner toutes les photographies. Son départ précipité a laissé le public quelque peu déconcerté. Qui plus est, sans discours ni interaction officielle pour contextualiser ou approfondir le sens de cette commémoration. (Ndlr : Le maire était attendu au même moment au monument aux Morts) Une occasion manquée, peut-être, pour renforcer le lien entre la mémoire historique et les générations actuelles.
Un hommage ouvert à l’interprétation
Malgré l’absence d’échanges formels, l’exposition « Nice dans la tourmente » reste un hommage poignant et accessible à tous. La décision de la ville de l’installer en plein air, sur une place publique, permet à chaque passant de s’arrêter. Et de réfléchir à cette période charnière de l’histoire de la ville. Certains ont pu se sentir perdus en l’absence d’une explication plus approfondie. Or, cette liberté laissée aux visiteurs pour interpréter les photographies à leur manière peut aussi être vue comme un choix délibéré. Incitant ainsi chacun à faire son propre cheminement à travers l’histoire.
