Samedi 9 juillet, l’édition 2011 du Nice Jazz Festival mettait à l’honneur à la fois la World music et le Blues. Pari tenu avec en prime l’incroyable prestation de la star du jour : Asa. S’il y avait bien un endroit où il fallait être ce samedi soir, c’était aux Jardins Albert Ier.
Sur la première scène c’est Anthony Joseph and the Spasm Band qui ont ouvert le bal. Le public découvrait un chanteur charismatique, dansant sur scène et vivant littéralement sa musique. Un bon moment pour commencer la soirée.
Du côté Théâtre de Verdure, les gradins étaient noirs de monde. Tous venaient accueillir les jeunes frères et sœurs venus du Mississipi, les Homemade James Blues Band. Incroyables musiciens et chanteurs, difficile à croire qu’ils ne sont qu’adolescents. Pourtant le leader chanteur et guitariste n’a que 19 ans tandis que son bassiste lui n’a que 17 ans. La plus incroyable reste la jeune batteuse, impressionnante de talent du haut de ses 12 années. Tous les morceaux tenaient leur rythme de l’harmonica, les guitares stylisées par le père des musiciens faisaient le reste. Les spectateurs, déjà comblés, l’ont été encore plus lorsque le bassiste du groupe a sauté de la scène pour se mélanger à eux. Grand moment, il jouait à quelques centimètres du public, se baladant entres les sièges. La connexion était faite.
Des voix, une guitare, des « percus »
« J’ai envie de commencer doucement, vous prendre par la main » annonce Jean-Jacques Milteau et c’est ce qu’il a fait. Dans la douceur, il a entamé une introduction à l’harmonica déroutante. Immédiatement le silence s’est fait autour de lui. Il a ensuite convié le public, devenu sage, à poser un rythme par leurs applaudissements. L’ambiance s’est installée. Parce qu’il joue de la musique traditionnelle orale, Jean-Jacques Milteau a présenté ses deux chanteurs. Deux superbes voix soul à en avoir des frissons.
Excellente surprise avec Joe Louis Walker. Les admirateurs de l’ère Jimi Hendrix pouvaient être comblés puisque en fermant les yeux c’était bien lui qu’on voyait. Le guitariste était bon, très bon. Les riffs de son instrument s’emballaient et emballaient le public, venu nombreux. La batterie tonitruante résonnait dans les poitrines. Difficile de voir son passage prendre fin.
Mais déjà l’artiste brésilien Carlinhos Brown était monté sur scène, vêtu de blanc et chapeauté. Pour faire patienter son public il s’est mis à faire l’oiseau, puis a appris au public à créer des vagues « shhh ». Un instant magique de grande complicité. Ensuite, la musique s’est installée. Les doubles percussions donnaient le ton, ça allait être joyeux, à la brésilienne bien sûr.
« There is fire in the mountain… »
La star de la soirée était bien sûr la chanteuse Asa. A 21h, la belle nigérienne a été reçue sous un tonnerre d’applaudissements. Très heureuse d’être là, elle explique à son public « c’est génial ce que je fais de tourner pour jouer ma musique, mais des fois j’aimerais être parmi vous et écouter les autres jouer à mon tour ». Avec sa voix soul exceptionnelle, elle présentait le deuxième titre extrait de son dernier album « Beautiful Imperfection » intitulé « Why Can’t We ». Une chanson d’une grande force, mise merveilleusement par le timbre de la chanteuse.
Avec délice, elle entonne ensuite la chanson qui l’a fait connaître « Fire in the mountain ».
Amoureuse de son public, elle ne pouvait partir sans lui prouver son affection. Dans une atmosphère très douce elle a chanté « bisou » tout en envoyant des baisers à ses fans, sous le charme. « I love you » a-elle susurré, visiblement heureuse.
Crédit galerie photos : Rachel Turpin