Comme chaque année, les étudiants diplômés de la villa Arson, exposent leurs travaux de fin d’études. Cette année, sous le vocable de l’Odyssée, nous songerons à Ulysse et son long périple pour revenir à Ithaque.
Les études sont longues et l’analogie avec cet Odyssée illustre parfaitement l’exposition, de plus, on le verra, il y a une grande part de Mythologie dans ces œuvres, celles de futurs artistes.
Ces étudiants ont chacun à leur façon, façon de voir, de s’exprimer, d’envisager ou même de créer, réalisé cette œuvre de fin d’étude. Le jury en a sélectionné une vingtaine, pour chacun c’est un peu leur thèse, bien que l’on ne dit pas docteur en art.
Les expressions artistiques sont déclinées de différentes manières. On admire la sculpture, celle d’une amoureuse du bois, de sa chaleur et des usages nombreux de celui-ci. La photo et le cinéma, le cinéma ou la photo, le débat est lancé. Un film est-il une série de photos ou inversement les photos sont-elles les lignes et les chapitres d’un livre et d’un roman nommé film ? La photo a cette année une grande place, si le photographe cadre un sujet, ce peut aussi être le hasard qui réalisera ce cadrage. Des dessins, des sculptures, combien de moyens d’expression possède l’art ? Une infinité.
A cette question, un artiste célèbre répondit en traçant sur le sol un trait et ajouta : « C’est déjà de l’art, ce trait est avant une création. » On comprend alors la place donnée à des tags, l’art urbain, disent certains critiques. Le cinéma, là nous avons un petit film, l’œuvre d’un vidéaste où la caméra et la mise en scène sont admirablement maitrisées avec ces personnages lentement submergés par les eaux, déluge ? Tandis que l’on chante la paix, son travail nous rappelle les néo-réalistes italiens des années ‘60’.
La photo, suggestive ou érotique, l’homme nu ou la nudité de l’homme, une médaille dont on ne peut séparer les deux côtés, Janus inconciliable, deux pôles, deux contrastes. La nature en colère avec un volcan des îles Ioniennes. Les engins volants, néon et rayon de la mort. Redevenant plus sage, il est bon dans une exposition d’une telle ampleur de ménager des espaces où le visiteur revient d’une certaine façon sur terre, on admire des dessins et des esquisses. A nouveau les photos avec de nouvelles approches, « Ici la terre ! ». Les serpents emmêlés dans un nœud et cette racine, nous serions au centre de la terre, elle est alors un périscope vers la surface ! Le tissage et la couture, l’écriture et les slogans, les cierges et les bougies, un tunnel noir avec une lumière clignotante à son bout.
La fin ou le début, un passage, une résurrection ? Puis l’exotisme nous transporte en Amazonie, nous revenons à Nice, le voyage est terminé avec ces peintures de la baie des anges, avions et palmiers. Les étudiants nous ont offert un magnifique parcourt dans leur vision, celles des artistes qu’ils sont déjà. En partageant avec les visiteurs leurs visions, les émanations de leurs âmes, de leurs rêves et idéal : celui de créer, recréer le monde, le façonner et l’humaniser.
Cette exposition est en fait, un message d’espoir pour notre époque victime des haines et du fanatisme.
On peut jusqu’au 21 septembre à la villa Arson et au 4 Octobre à la galerie de la Marine, admirer et contempler le fruit du travail et des études de ces artistes diplômés de cette villa Arson, pépinière des talents futurs des arts et de la beauté, pardon pour le pléonasme.
Thierry Jan