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21 novembre 2024

Opéra de Nice : la saison 2008-2009, entre «audace» et «découverte»…dans le registre du classique.

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On en parle rarement. Contrairement aux artistes qui se produisent sur scène et qui récoltent l’essentiel des applaudissements nourris d’un public satisfait, ils et elles demeurent dans l’ombre, petites mains invisibles et laborieuses sans la persévérance acharnée desquelles rien ne saurait être. C’est probablement pour leur rendre hommage que, le 20 juin dernier, l’Opéra de Nice et son Directeur Général Paul-Emile Fourny proposaient de dévoiler le contenu de la saison 2008-2009 à la Diacosmie de Nice. Les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur qui lui étaient également remis à cette occasion par le Député-Maire Christian Estrosi leur étaient sans doute un peu destinés.

jpg_decorsred.jpgLa Diacosmie ne constitue pas seulement l’envers du décor. Elle est l’intégralité du décor en gestation. Qu’on en juge : 21 000 m2 d’ateliers répartis sur 5 niveaux, de la peinture à la ferronnerie en passant par la tapisserie, la menuiserie, la passementerie et bien évidemment la couture – plus de 7000 costumes y sont stockés – répondent aux besoins d’études, de fabrication, de création et de stockage nécessaires à la vie d’un grand théâtre moderne. Deux plateaux reconstituent, l’un la scène de l’opéra (288 m2), l’autre, la scène de la salle Apollon (1080 m2) et permettent ainsi aux artistes de travailler dans les décors réels et les conditions exactes des représentations. Avant le « filage » rue saint-François- de-Paule. Viennent s’y ajouter la salle des chœurs, celle des répétitions de l’Orchestre ainsi que le studio du Corps de Ballet.

Au moment de la visite, une toile pour un opéra de la prochaine programmation est justement en cours de fabrication. Fascinant travail à la fois technique et artistique dirigé par Nathalie Verdier laquelle explique comment elle réalise un tableau ou un décor, pourtant commandé : « je puise mon inspiration principale dans la musique de l’œuvre et essaie d’éviter de regarder ce qui a déjà été effectué par d’autres » explique l’intéressée. « L’émotion de la voix me guide », précise-t-elle encore, très convaincante dans son propos, à un critique musical d’un magazine milanais.

Christian Estrosi et Paul-Emile Fourny
Christian Estrosi et Paul-Emile Fourny
Dans sa présentation de la saison 2008-2009, Paul-Emile Fourny a décliné deux principaux thèmes, « l’audace » et la « découverte », qui ont présidé aux choix de cette programmation : la poursuite de l’année Puccini et l’accentuation de l’esprit « Opéra pour tous ». Du classique et du traditionnel avec, en ouverture de la saison, « Macbeth » de Verdi, bien que le directeur ait précédemment indiqué sa volonté d’une mise en scène orientée vers la modernité pour cette nouvelle production. Suit en décembre « La Rondine » de Puccini dont une partie de l’intrigue se situe à Nice et qui s’effectuera en collaboration avec le Festival de Torre del Lago, récemment doté d’un budget conséquent pour entretenir l’œuvre du compositeur italien. La période des fêtes de fin d’année proposera « Les Contes d’Hoffmann » de Jacques Offenbach, offrant un parallèle intéressant avec « La Vie parisienne », donnée l’année précédente à la même période. 2009 débutera avec « Il Barbiere di Siviglia » de Rossini avant de découvrir au printemps le « Lakmé » de Léo Delibes. L’Opéra de Nice effectuera un petit retour temporel avec « Orphée & Eurydice » de Gluck, le compositeur préféré de Marie-Antoinette où interviendra la première collaboration avec la Villa Arson et le scénographe Pascal Pinaud. La saison se terminera avec le célèbre « Aida » de Verdi au Palais Nikaïa pour lequel l’Opéra de Nice attend dans le cadre de la formule « Opéra pour tous », 17 000 spectateurs dont 5000 jeunes, soit « l’assurance, expliquait peu après Christian Estrosi, de toucher un public qui ne vient pas forcément à l’Opéra ». On notera une grande variété des directions musicales avec de nombreux chefs prestigieux invités (Alberto Veronesi, Emmanuel Joël-Hornak, Sergio Monterisi, Alain Guingal) à l’exception de la première et de l’ultime productions assurées par Marco Guidarini.

Paul-Emile Fourny avec sa famille et Christian Estrosi
Paul-Emile Fourny avec sa famille et Christian Estrosi
Pour cette période de 9 mois, pas moins de 22 concerts seront proposés au public niçois dont ceux, semble-t-il fort appréciés, des concerts du dimanche matin en famille ainsi que ceux de l’Ensemble « Apostrophe » et de la Musique de chambre. On retiendra en particulier, sous la direction de Michel Plasson, une soirée et une matinée en octobre pour écouter des œuvres de Debussy, Ravel et Chausson ainsi qu’un concert exceptionnel en décembre autour de Bach, Haydn et Mozart, dirigé par Frédéric Lodéon. Le public pourra également apprécier 5 productions du Corps de Ballet de l’Opéra de Nice dont l’illustrissime « Casse-Noisette » de Tchaïkovski mais aussi une magnifique soirée « De Falla » en perspective en octobre ainsi que le ballet inséré dans l’Opéra de Gluck « Orphée & Eurydice », en avril cette fois-ci.

Les mélomanes comme les tous les passionnés de l’émotion pure sont donc conviés à une saison d’une richesse exceptionnelle puisque « tous les arts de la nuit » sont équitablement mis à l’honneur. Reste qu’après cette cérémonie à la Diacosmie, « les coulisses de l’Opéra » ne seront plus seulement celles où, pour plagier Martine Kahane, « passent les ombres, heureuses, des artistes ».

www.opera-nice.org

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