Gérard est un pur Niçois, fier de sa ville et amoureux de sport. Né en 1961 dans le Vieux-Nice, il y vit jusqu’à onze ans, avant de déménager à Saint-Roch. De sa jeunesse, il ne garde que des bons souvenirs, ceux d’une » période top « , qu’il semble regretter.
Le premier changement de quartier est un véritable drame. » J’ai du me refaire des copains, et à cet âge là on est un peu déraciné « précise t-il. Heureusement, il y a La Bollène-Vésubie, où il passe ses vacances jusqu’à 18 ans avec sa bande de copains ; » c’est l’époque du foot, des boules et des premières copines. «
Le problème est qu’il arrête l’école en cinquième, car ce n’était pas pour lui. Il se lance alors dans l’apprentissage pour trouver du boulot. Il devient imprimeur et rentre il y a vingt-trois ans dans l’entreprise dans laquelle il travaille toujours aujourd’hui. » Je suis un professionnel stable, et c’est vrai qu’il y a sans arrêt une bonne ambiance et que je suis avec des copains, cela explique ma longévité dans cette imprimerie. «
Cet emploi ne lui fait pas oublier sa passion de toujours, le sport. Footballeur jusqu’à l’âge de vingt ans, il pratique également le karaté pendant treize ans pour arriver jusqu’au deuxième dan. Il reste encore dans les sports de combat avec la boxe anglaise à laquelle il s’adonne depuis quatre ans. Un univers qui l’a » surpris par la bonne ambiance et l’absence de voyous, ce qui m’a permis de m’amuser et de profiter. «
Il n’oublie pas non plus plusieurs rendez-vous musculation (cardio) par semaine depuis vingt-huit ans pour rester en bonne santé et bien dans sa peau.
Cet amour pour les activités physiques, il l’a transmis à son fils, Cédric, 20 ans, qui a participé à Pékin Express avec lui. Avec sa femme Eliane, rencontrée en 83, et avec qui il s’est marié trois ans plus tard, ils ont également une fille, Camille de huit ans la cadette. Une famille soudée qui se retrouve dès qu’elle le peut, puisque Cédric habite à Nantes. Au programme de ces moments de détente, cartes, ballades et franches rigolades. Mais rien ne vaut ces instants passés avec sa compagne, qui rendent Gérard, » tranquille, zen et serein « , rares car » Camille ne nous lâche pas donc c’est de plus en plus compliqué. «
Responsable des tribunes secondes les soirs de match au Ray, il reconnaît un goût pour l’Antiquité et les voyages sur le pourtour méditerranéen, de la Grèce à l’Egypte en passant par Malte ou le Maghreb. Son séjour en Amérique du Sud pour Pékin Express, a d’ailleurs été la destination la plus lointaine de sa vie.
Il aime beaucoup le cinéma surtout les Thrillers mais il rentre peu dans les salles car » il y a de moins en moins de bons films. « Ses favoris sont 300 et Gladiator car il apprécie les causes perdues, quand il n’y aucun espoir de gagner mais qu’on meurt en héros. Il ne s’avoue d’ailleurs jamais battu comme il l’a prouvé durant son périple au Brésil bien aidé par le regard de Sébastien Chabal avant France-Nouvelle Zélande, le 6 octobre dernier, lorsqu’il était à l’hôtel. » Il m’a transféré son envie, sa rage de vaincre. Il a été très important et j’y ai pensé durant toute l’aventure. Il m’a donné une force, c’est un truc incroyable ce regard de fou « explique t-il.
Aujourd’hui, il sait que Pékin Express a transformé son existence. Il aimerait changer de vie professionnelle pour bouger plus. Cédric a d’ailleurs senti ce bouleversement : » J’ai découvert quelqu’un de stressé, qui prenait peu de plaisir car il voulait avancer. Il était sensible mais il gardait trop ses sentiments, puisqu’il acceptait que je joue le père dans la journée mais le soir, c’est lui qui le restait. Il ne voulait pas montrer quand il avait mal ou un coup de blues. «
Gérard précise également que désormais il donne aux SDF, et qu’il prendrait quelqu’un en stop car il sait à quel point c’est compliqué mais il ne pourrait pas accueillir un inconnu chez lui. » C’est différent. C’est trop difficile mentalement, mais les journalistes et les cadreurs de l’émission, s’ils viennent à Nice, dormiront à la maison, pas à l’hôtel. «
Sa petite notoriété, il l’a dans le quartier : » Les gens me demandent de faire des photos comme ce père qui m’a dit que son fils était à l’hôpital. Ca m’a touché et si j’avais été Zidane, je pense que j’aurais utilisé cette notoriété pour faire des trucs pour les autres. « Il n’est pas Zizou mais il reste simple. Cédric est ainsi élogieux à l’égard de son père : » Il est jeune dans sa tête malgré son âge et je m’éclate plus avec lui qu’avec des potes. C’est quelqu’un de gentil avec les autres. Il m’a fait aimé le foot quand j’avais huit ans, et ça c’est énorme. C’est plus un ami qu’un père. Il a plus de qualités que de défauts mais ceux-ci sont quand même réels. Râleur comme moi, il est surtout rancunier et fait tout pour ne pas oublier et se venger «
Pour l’instant, Gérard n’a pas l’esprit de vengeance. Il vit au jour le jour mais il sait qu’il retournera » en Amérique du Sud cet été pour revoir les gens qui (l’)ont aidé. Je sais où aller. « Accompagné de sa femme, de Cédric et sa copine, il va essayer d’en profiter au maximum. En attendant se profile le match contre l’Olympique de Marseille dimanche 10 février. Il sait déjà que ça va être » chaud » pour lui car tout le monde va poser une seule question : A t-il gagné ?
Bien qu’il réponde à l’heure actuelle » Je ne sais pas « , on connaitra le résultat dans les semaines à venir et peut être dès ce soir, sur M6 à 20h50.
