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22 novembre 2024

« Rencontre » avec Didier Van Cauwelaert

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2-33.jpgL’écrivain niçois est un fidèle de ces salons qui fleurissent nos villes et nos villages. « C’est un endroit où des gens que j’ai perdu de vue peuvent me retrouver, s’ils le souhaitent. Chaque année, je revois un copain ou une copine d’école, de maternelle ou d’université, des profs aussi ». Une page de retrouvaille !

Il est vrai qu’il a été difficile de l’approcher lors du salon du livre de Nice : amis, admirateurs ou nouveaux lecteurs le « réquisitionnaient » … Toujours souriant, agréable et disponible, Didier Van Cauwelaert ne se prend pas la tête, malgré le succès de ses ouvrages.

Si cette année, ça fait presque un quart de siècle qu’il publie, la plume le titille depuis plus longtemps.

« 20 ans et des poussières », « Un objet en souffrance », « Cheyenne », « La vie interdite », « L’éducation d’une fée », « Un aller simple » … sont des romans que Nice-Première vous conseille de lire sans modération. Un réel plaisir de lecture qui nous emporte dans un monde qu’on croit réel.

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Dans son dernier ouvrage, il enquête sur « la plus grande énigme du monde, ou la plus belle arnaque de tous les temps » : « Cloner le Christ ? » Une telle question suscite la discussion !

Alors, prenons le temps d’en discuter avec son auteur au milieu des étales de livres à l’ombre des pins parasols.


Nice Première : « Cloner le Christ ? », c’est votre dernier ouvrage ?

Didier Van Cauwelaert : C’est le premier essai que je fais. C’est né d’un roman quand j’ai écrit « L’évangile de Jimmy ». J’ai cru inventer des tas de choses, mais des généticiens m’ont dit que sur des tentatives de clonage de Jésus à partir de l’ADN du linceul de Turin,
il y a eu des tas de fous furieux qui prétendaient pouvoir le faire, donc j’ai enquêté et j’ai sorti ce document derrière.

N-P : A l’heure d’aujourd’hui, il serait donc possible de cloner réellement le Christ ?

D.V.C. : D’abord, il faudrait être sûr que ce soit lui. Et puis, de toute façon, pour le clonage, il faut des cellules en parfait état de vie et non pas un ADN dégradé qui a plus de 2 000 ans. Mais les cellules et l’ADN retrouvés sur plusieurs reliques attribuées à Jésus dont le linceul de Turin sont dans un état de conservation très surprenant et assez inexplicable. Ce qu’on a réussi à cloner, ce sont des gênes moléculaires. A partir du matériel de l’ADN, on a fait le clonage de cet ADN, c’est-à-dire la photocopie de certains gênes ou de combinaison de gênes. Ça ne suffit pas pour cloner le génome entier, évidemment. Mais certains sont persuadés qu’en continuant ce type d’expérimentations, on va finir par y arriver. Il y a des sectes qui se sont emparées de cela et qui rêvent de pouvoir manipuler un Jésus In Vitro.

N-P : Un véritable danger ?

D.V.C. : Oui. Pour maîtriser le danger, il faudrait que les gens se rendent compte de ce qui se trame dans l’ombre, d’où la nécessité pour moi de raconter tout ça.

7-9.jpg N-P : Dans vos livres, vous faites souvent référence au paranormal. Quelles sont vos sources ?

D.V.C. : L’imaginaire, d’abord et ensuite, l’expérience. Il ne m’était rien arrivé de paranormal, apparition de fantôme ou autre avant d’avoir écrit « La vie interdite » où j’ai tout inventé. C’est comme si la vie me resservait ce que j’avais cuisiné dans l’imaginaire.

N-P : Croyez-vous au miracle ?

D.V.C. : Oui. Qu’est-ce que le miracle ? Je crois qu’en demandant l’impossible, l’impossible peut arriver. Quand on étudie les dossiers médicaux des miracles de Lourdes, on ne peut qu’en attester. Ce n’est pas simplement une question de croyance. On a vu des cancers disparaître totalement, des nerfs optiques morts qui fonctionnaient à nouveau …tout ça est attesté par les plus grands médecins depuis une dizaine d’années. Ça regarde la science, non pas l’église. Après l’interprétation du miracle, est-ce ou non la volonté de Dieu ? Est-ce l’inconscient collectif ? Ou est-ce l’individu lui-même qui va provoquer par sa détresse ou son espoir le fait de ramener ses cellules souches à l’état de constitution embryonnaire ? Je ne sais pas. Moi, j’ai plutôt tendance à penser que si Dieu existe, il a peut-être autre chose à faire que d’intervenir pour monsieur machin et non pas pour monsieur truc. Ça nous apprend énormément sur ce que, demain, seront peut-être des lois scientifiques nouvelles. Là on constate, mais on ne sait pas d’où ça vient. La seule chose dont on est sûr à Lourdes, c’est que l’eau n’a absolument rien de miraculeux. Quand on l’analyse, elle n’est même pas minérale et le seul miracle lié à cette eau, c’est que personne n’est jamais tombé malade en sortant de cette eau. On trempe des gens qui ont des pustules ou autres et il n’y a jamais de contamination. En piscine, on chope des champignons et là-bas, rien : ça, c’est déjà un miracle !

N-P : Il paraît que vous avez écrit votre premier roman à huit ans. On peut donc dire que Didier Van Cauwelaert est le Mozart de la littérature ?

6-11.jpg D.V.C. : Non, non. Je n’étais pas un génie surdoué. J’étais quelqu’un de normal. Je travaillais comme un pro déjà. J’avais déjà ma méthode d’écrivain à huit ans. Au lieu de faire mes devoirs à l’école, je racontais des histoires. J’étais hyper rigoureux et déjanté à la fois, mais je n’étais pas surdoué. J’étais un précoce mais surtout, c’est ce que je voulais faire dans ma vie. J’ai décidé plus vite que les autres. A huit, neuf ans, j’étais déjà dans la vie active, tel que je le suis aujourd’hui.

N-P : Où trouvez-vous l’inspiration ?

D.V.C. : Partout. Ce n’est pas un problème, l’inspiration. C’est le point de rencontre entre l’imaginaire et la réalité. L’un nourrit l’autre et réciproquement, parfois. Le problème, c’est le temps de mise en forme. Quand je pense à un sujet, je me questionne : est-ce que c’est ce sujet que je dois faire maintenant ? Est-ce qu’il est prioritaire ? Je n’ai jamais connu la panne d’inspiration. En revanche, la page trop noire, et que je n’aime pas et que je refais 20 fois, ça je connais.

N-P : Comment construisez-vous un roman ?

D.V.C. : Je le rêve beaucoup. Je le tourne dans ma tête. Il me faut la première note et après, ça déclenche les autres harmonies. Ça se compose un peu comme une symphonie.

N-P : Vos romans sont adaptés au cinéma ?

D.V.C. : Il y a eu « Un aller simple ». Puis « L’éducation d’une fée », film franco-espagnol avec Irène Jacob et Ricardo Darin, est sorti au mois de juin en Espagne et va sortir en France à la rentrée. Ensuite, il y aura « L’évangile de Jimmy », « Un objet en souffrance », « L’apparition », et « Cheyenne » qui sont en cours d’adaptation. Mais ça, c’est moi qui le tournerais l’an prochain.

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N-P : La littérature, le cinéma et le théâtre ?

D.V.C. : Oui, j’ai deux pièces en attente de distribution. L’une, ce sera sans doute pour l’année prochaine, en janvier, et l’autre pour septembre d’après.

N-P : Vous êtes né à Nice. Quel souvenir vous vient à l’esprit quand on évoque cette ville ?

D.V.C. : Souvenirs d’inspiration : Se balader dans les rues de Nice pour fixer, pour noter ce qui, après, sera dans les livres. C’est une manière tout à coup de voir différemment le lieu où vous êtes né, où vous grandissez parce que vous allez en faire quelque chose dans une histoire, ça devient de la matière première et non pas seulement un paysage ou un lieu de vie.

N-P : Et pour terminer, si je vous dis « Premier ou Première », à qui ou à quoi pensez-vous ?

D.V.C. : Je ne pense pas à faire la course, à arriver en premier. Je pense à ce qui est « première fois ». J’aime et j’essaie que les choses soient de première fois, que ce soit dans une rencontre amoureuse, dans un plaisir, à table… J’aimerais que la vie soit une succession de première fois.

Site Internet : http://www.van-cauwelaert.com/

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