Il a réalisé des animations 3D pour Kourtrajmé, Clique ou encore Brodinski, il sort son tout premier EP ce samedi et fait également de la direction artistique. Nous sommes allés à la rencontre de Tobhi™, artiste niçois aux multiples casquettes.
Nice Premium : Pour commencer, pouvez-vous nous parler un peu de ce que vous faites, pour ceux qui ne vous connaîtriez pas encore ?
Tobhi : Alors je vais commencer par le graphisme 3D : c’est un peu mon métier, c’est une passion. Je fais aussi DJ. Enfin, je fais de la direction artistique, c’est-à-dire que j’organise des événements avec différentes organisations, différentes marques. Parfois je m’occupe de projets entiers. Par exemple, si quelqu’un veut sortir un album mais n’a aucune idée de ce à quoi ça peut ressembler visuellement, il nous appelle, la direction artistique regroupe ça.
NP : Comment gérez-vous l’équilibre entre ces trois activités ? Y’en a-t-il une que vous préférez faire ?
Tobhi : Avant, je faisais beaucoup d’événements et je faisais pas beaucoup de graphisme. Depuis le Covid, j’ai fait la bascule sur plus de graphisme. En ce moment, les soirées reprennent donc je fais plus d’événements et je joue un petit peu plus. Je trouve l’équilibre en fonction du moment, mais je n’ai rien de fixe.
NP : Votre tout dernier projet c’était pour le label Ed Banger, est-ce que vous pouvez nous en parler un peu plus ?
Tobhi : C’est pour DJ Medhi et Busy P, un son qui est sorti chez Ed Banger, et en featuring c’est Benjamin Epps et Santigold.
Alors comment ça s’est passé ? Avec instagram et avec beaucoup de chance. Je pense qu’on est arrivés à une ère dans laquelle, si on sait bien se servir des réseaux, si on discute avec les bonnes personnes, qu’on arrive à se montrer et à montrer ce qu’on sait faire, c’est de suite un peu plus simple. Moi, c’est comme ça que j’ai réussi à faire plein de projets.
NP : Vous êtes arrivés dans le milieu artistique grâce aux réseaux sociaux ?
Tobhi : Je pense que c’est surtout lié aux événements que je faisais quand j’ai commencé. Au début, je faisais 10% de graphisme et 90% d’événements. Je faisais des événements et je mixais à mes propres soirées. Je trouvais qu’à Nice il n’y avait pas assez de bonnes soirées, du coup j’organisais les soirées où je mixais et je faisais venir tel ou tel artiste. Ça m’a permis de rencontrer des artistes avec lesquels je travaille aujourd’hui. Donc oui, je dirais que tout ça a commencé avec les soirées.
NP : Vous avez notamment travaillé pour Kourtrajmé, Clique, et pour le film Les méchants de Mouloud Achour. Comment s’est passée la rencontre avec ces artistes ?
Tobhi : C’est toujours la même veine. Pour faire simple, le premier mec qui m’a fait confiance dans le graphisme c’est Brodinski. Je lui ai envoyé un projet qu’il a vraiment aimé, les gens en ont parlé. Ensuite Kim Chapiron de Kourtrajmé m’a envoyé un message, ensuite ça m’a permis de rencontrer Mouloud Achour qui fait aussi partie de Kourtrajmé. J’ai donc fait des projets pour Clique puis pour son film Les Méchants. Mais tout part de Brodinski parce que c’est le premier à m’avoir fait confiance.
NP : Parmi tous les projets que vous avez faits, y’en a-t-il un dont vous êtes le plus fier ?
Tobhi : J’ai beaucoup aimé travailler avec Ichon pour la réédition de son projet Encore + Pour de vrai. La réédition est sortie en septembre et je me suis occupée de la cover, avec Ben Dorado, un graphiste avec lequel je bosse. C’est ce que j’ai préféré déjà parce que c’est sorti en vinyle donc c’est une cover que je peux mettre chez moi, et deuxièmement, parce que humainement, Ichon est quelqu’un que j’adore.
L’autre projet dont je suis le plus fier c’est le projet MPC 2021 avec Pedro Winter et DJ Mehdi, parce que j’ai toujours kiffé la musique de Mehdi elle m’a vraiment forgé et aidé plus jeune quand je découvrais le rap (et encore aujourd’hui).
NP : Avez vous des projets à venir ? Des projets dans la région, peut-être ?
En termes d’événements, je pense que cette année va être sympa, tout dépend bien sûr des contraintes liées au covid. En ce moment je travaille beaucoup avec Hôtel Amour (3 avenue des fleurs à Nice, ndlr). On fait des événements tranquilles tous les week-end et on aimerait bien mettre en place des événements réguliers pour cet été avec des concerts, des DJ sets… Je fais ça en collaboration avec le directeur artistique de l’hôtel Eddie Megraoui. En ce moment, on est vraiment en train de bosser sur la programmation de cet été.
J’ai aussi quelques petits événements avec l’association Wohazo, une aide indépendante aux artistes, pour faire connaître des artistes d’ici. On va faire ça dans des friches, au 109 ou encore au Mamac. On a plein d’artistes en tête qu’on aimerait faire venir, à la fois des amis à nous qui méritent d’être connus et d’autres artistes plus connus qui pourraient faire venir du monde ici à Nice.
NP : Votre tout premier EP sort aujourd’hui, est-ce que vous pourriez nous en parler un peu plus ?
Tobhi : C’est un regroupement de tous les sons que j’ai fait pendant deux ans. Il y a six titres dont un qui a été fait par Desesparates, un collègue à moi. C’est un petit EP un peu pour dire «je fais aussi de la musique, si vous voulez écouter ce que je fais, allez-y, moi je suis content de faire ça !». Il y aura aussi des visuels, je les ai tous faits moi.
En termes de style musical c’est assez varié, j’aime pas trop mettre des étiquettes. C’est un EP électronique dans le sens où j’ai tout fait chez moi. Il y aura des sons un peu house, d’autres plus garage des années 90, c’est-à-dire des sons qu’on entend pas souvent, vraiment nouvelle vague. Sur cet EP il y a Elk, un collègue à moi, qui est sur un son qui est déjà sorti qui s’appelle Hotline 909. Lui et Desesparates seront sur mon EP et tous les deux font vraiment des sons que je kiffe, que j’écoute souvent et qui sont très novateurs.
Vous pouvez désormais écouter son tout premier EP sur toutes les plateformes, accessible ici et découvrir son travail en tant que graphiste sur son compte Instagram.