C’est avec beaucoup de plaisir et admiration que nous avons pu visiter la Fondation Maeght qui, pour la première fois depuis son ouverture le 28 juillet 1964, avait été fermée pendant quelques mois pour cause de travaux de rénovation et mise aux norme des structures.
Nous l’avons fait en compagnie d’Isabelle Maeght – petite-fille des fondateurs Marguerite et Aimé Maeght et fille d’Adrien le président de la Fondation – et de nombreux Amis de la Fondation dans une atmosphère à la fois conviviale et émue.
L’émotion venant du constat des efforts réalisés pour continuer à garder allumé la flamme « d’une aventure familiale », comme l’appelle avec son ardeur spontanée Isabelle Maeght, en nous racontant comment tout cela a commencé…l’histoire d’une galerie d’art parisienne d’abord et successivement celle d’une fondation qui est devenue incontournable dans le panorama de l’art contemporain européen, voire mondial.
« Et tout a été fait pour les artistes mais surtout avec les artistes » nous dit encore Isabelle Maeght, en nous rappelant les relations d’amitié qui liaient ses grands-parents aux différents artistes exposés à la Fondation, et notamment avec Alberto Giacometti, l’artiste sculpteur, peintre et dessinateur auquel est dédiée cette exposition qui caractérise la « seconde naissance » de la Fondation et sur laquelle on reviendra dans la suite de ces notes.
« Deuxième naissance » donc qui met encore plus en valeur l’œuvre de son concepteur, l’architecte catalan José Lluis Serp (successeur de Walter Gropius à la direction de la Faculté d’architecture de l’Université de Harvard en 1958) qui, en vrai visionnaire, a su concevoir un lieu d’une pure beauté qui encore aujourd’hui donne l’impression de vous projeter dans le futur! Et tout cela dans les années 60 et en travaillant avec des matériaux « pauvres », tels la brique,le plâtre, le béton et la céramique. Des matériaux naturels que l’on pourrait classifier comme respectueux des normes de développement durable !!!
Isabelle Maeght, qui est aussi commissaire de cette exposition dont l’essentiel des ouvrages viennent de la collection permanente de la Fondation ou de la Collection Maeght, nous parle encore de ce « lieu de memoire » créé avec la complicité des artistes et avec leur précieuse caution morale.
Des paroles de foi qui nous rappellent le lieu (Saint -Paul de Vence s’y prêtant…) une des expressions les plus touchantes de l’apôtre Saint-Paul (un vrai guerrier comme Isabelle) aux fidèles: « Il n’est pas important de connaitre son chemin quand on a la foi ». Et certainement Isabelle Maeght est imprégnée de cette « foi » qui fait d’elle la digne héritière de cette « aventure familiale » qu’elle veut continuer, malgré les difficultés, avec la certitude de trouver toujours son chemin…et celui du bonheur pour les passionnés de l’art contemporain !