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22 novembre 2024

Roland Magdane : La passion au cœur, aussi généreux sur scène qu’en dehors

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Roland Magdane, avant le maquillage dans sa loge
Roland Magdane, avant le maquillage dans sa loge
Il était venu à Nice pour présenter son « Best of » sur ses 30 ans de carrière mais également pour parrainer l’Association des chiens-guides d’aveugles de la région. Avant d’y revenir à l’automne pour une autre action humanitaire contre la Mucovicidose avec son spectacle, il est la vedette des Estivales de Nice-Matin. Rencontre avec un homme de cœur.

Avec un peu plus de recul, je mesure encore mieux l’immense privilège d’avoir rencontré, en tête à tête dans sa loge du Palais de la Méditerranée à Nice, Roland Magdane juste avant son spectacle « Best of ». Le moment est exceptionnel car il me dit tout de suite qu’il n’accorde jamais d’interview avant de monter sur scène à un journaliste. Savez-vous qu’il aurait du devenir médecin ?
Explications

Nice-Premium :Comment passe-t-on des études de médecine au théâtre?

Roland Magdane : En fait, c’est encore plus grave. Comment passe-t-on d’un garçon de 12 ans qui a un défaut de prononciation, je mets ma langue entre les dents Par chance ce n’est pas un défaut du palais et je vais voir un orthophoniste qui donne également des cours d’art dramatique. En attendant ma séance, j’assiste à la fin du cours d’art dramatique. Moi qui me m’intéresse à rien, je dis à moment là « c’est ça que je feux faire » L’orthophoniste me dit « c’est pas grave, on va arranger ça » et 6 à 8 mois plus tard le problème est terminé mais je persiste à dire « je veux faire du théâtre ».

Il me répond que je suis trop jeune et que l’âge minimum est de 15 ans. J’attends et l’année suivante je répète que je veux faire du théâtre « T’es encore trop jeune et je t’ai dit 15 ans et non 14. Je suis décidé et lui dit « je ne veux pas attendre » et il cède en me donnant un texte à lire J’ai donc fait du théâtre comme d’autres enfants ont fait du judo ou du foot mais je voulais en faire également mon métier.

Chez les fils d’immigrés comme moi, on connaît la difficulté de vivre surtout avec un père obligé de faire le mineur de fond. Dans ces conditions c’était difficile de dire que je voulais faire du théâtre mon métier d’autant que mon père me disait « ça va être dur, tu vas être dans la m…. toute ta vie ». Alors comme les études marchent bien j’ai attaqué médecine. Au bout d’un moment je dis à mon père « médecine c’est bien mais tu sais j’ai beaucoup plus envie de faire du théâtre ». C’est mieux comme cela. De toutes façons comme je suis très étourdi, j’aurais fait partie des médecins qui oublient leurs instruments à l’intérieur des malades…

NP :Votre premier théâtre, c’est celui de La Cour des Miracles, un signe du destin ?

RM : Je n’y avais pas pensé mais avec le recul, c’est tout à fait ça. C’était mon premier « one man show » et ça a cartonné tout de suite, il y a eu la magie Avant cela, j’ai fait beaucoup de choses, notamment avec la compagnie de Michel Fugain. Comme je chantais j’ai participé à des comédies musicales mais à un moment donné j’en ai eu mare de me retrouver à trente cinq sur scène, on ne me voyait pas assez, ma mère en l’occurrence et à 30ans j’ai décidé de faire du « one man show ». A ce moment il y a eu le « Collaro Show » qui a donné le signal du départ.

NP :Vous avez fait une belle carrière en France et brusquement en 86 vous décidez de partir aux USA. Pourquoi ?

NP : Avant cela vous présentez votre dernier spectacle « Best of » sur RM : En fait c’est à la suite d’un accident de voiture qui aurait pu être grave. Avant de m’enquiller sous le camion car la voiture a été décapitée, j’ai revu ma vie repasser et je me suis dit que je n’avais rien fait de ma vie alors que j’étais célèbre. Avant je ne pouvais pas car je n’avais pas d’argent, après je travaillais trop. Quand j’étais à l’hôpital mais je m’en suis sorti indemne, j’ai alors décidé qu’à partir de maintenant j’allais faire tout ce que j’ai envie de faire.
Depuis j’ai agi dans toute ma carrière sans me poser des questions. J’avais envie d’aller aux USA et c’était parti pour quelques mois. J’y suis resté 9 ans et pourtant cela marchait bien, j’étais dans une série qui tournait, meilleur comédien étranger mais je me suis dit « La France me manque ? Allez on rentre ». Je dis que je veux faire des films on me dit « des comiques ? » Non des dramatiques ! Tout est comme cela et le gros miracle c’est que cela a marché. Maintenant quoique je fasse, plus personne ne s’étonne de rien. Je peux tout enchaîner et faire ce que je veux comme du théâtre au mois de janvier.

NP : Une pièce que vous mettez en scène ou dans laquelle vous jouez ?

Les remerciements de l’artiste à son public
Les remerciements de l’artiste à son public
RM : La mise en scène est de Jean-Luc Moreau et moi je joue dans un théâtre, celui de la Porte Saint-Martin, que je considère comme le plus beau de Paris avec ses 900 places et un décor à l’ancienne. Une pièce avec 4 personnages, sur le monde de la télévision mais toutes les sociétés vont s’y reconnaître car elle aborde le thème « Je veux être calife à la place du calife ». C’est à la fois drôle ; excessivement méchant sur ce monde de la télé. J’ai hâte d’y être, en ce moment on fait la lecture car le casting n’est pas encore réalisé.

NP : Avant cela vous présentez votre dernier spectacle « Best of » sur vos trente ans de carrière. Comment s’est fait le choix des sketches ?

RM : Un vrai problème. En réalité j’ai gardé ceux où réellement je m’amusais, sans tricher car je ne triche jamais. Je n’avais pas de liste pré-établie. Je me suis dit si je me marre les gens aussi se marreront et c’est ce qui se passe comme avec celui du « Dentiste » qui après 15 ans fonctionne toujours autant, c’est de la folie lors du rappel…

NP :Vous aimez bien surprendre, que l’on vous retrouve là où l’on ne vous attend pas ?

RM : Grâce à cela je garde la passion. J’ai toujours la passion de mon métier mais c’est vrai que le « one man show » au bout de cinq ans ça fatigue comme tous les métiers où l’on fait la même chose. A la fin de la tournée en décembre, c’est vrai que j’en aurais marre et là, hop, je pars dans une autre aventure pour un an, deux ans… Quand je reviendrai au « one man show », je reviendrai avec la même passion qu’au début. J’essaie d’alterner car je sais que dans cette alternance, comme j’écris, la passion peut déclencher quelque chose.

NP : En dehors de la scène, on vous a vu à la télévision dans la série « Le Tuteur » sur France 2 où vous campiez une personnage que certains jugent récurrent mais que je considère personnellement terriblement humaniste et qui vous ressemble…

RM : C’est extraordinaire ce qui s’est passé pour ce personnage. Il a été créé par Pierre Grimblat, celui qui a fait « Quai N°1 », « L’Instit », « Navarro » qui ne savait pas qui jouerait ce Tuteur. Un jour alors que j’étais au restaurant à une table voisine de la sienne. A la fin du repas, il est venu me dire « j’ai écrit ce personnage, il est pour vous ». Cela s’est fait sans audition : « Vous êtes pile le personnage même si je ne l’ai pas écrit pour vous » lui a confié l’auteur en le regardant.

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NP : On parle d’un personnage généreux à l’écran mais vous l’êtes également dans la vie et sans trop en parler ?

RM : Je me suis engagé en tant que parrain de cette association des chiens guides d’aveugles, c’est en principe pour un an. Mais moi je sui prêt à m’engager jusqu’à mon dernier jour. Pour un aveugle, un chien c’est le moyen de sortir, c’est la vie qui commence et quand on est en bonne santé, que l’on marche, que l’on voit, il faut faire quelque chose. Puisque l’on en parle, je vais revenir en octobre ou novembre, pour un gala de bienfaisance dans ce même casino au profit de la lutte contre la mucoviscidose.

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