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25 novembre 2024

Saint Laurent du Var : 12éme Festival de la Parole et du Livre

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Donner aux enfants l’envie de lire, leur faire retrouver le goût de la lecture, c’est un des paris du festival de la parole et du livre. Pari tenu : les auteurs invités sont nombreux à vanter la qualité d’écoute des élèves. Ils apprécient ces rencontres. Une occasion de parler amour des mots et ivresse de l’imagination, avec leur jeune public. Chaque année, depuis 12 ans, artistes et écrivains sont de plus en plus nombreux à participer à ce rendez-vous automnal. Les enseignants préparent leur passage dans les classes et organisent des ateliers. Une belle dynamique dont les laurentins peuvent être fiers.

Le samedi 10 novembre, dernier jour du festival, les 37 auteurs invités se retrouvent au Salon Livres Jeunesse, pour présenter leurs œuvres. Toute la journée des conteurs pour enfants se succèdent sur le podium, laissant parfois place aux remises des prix littéraires, et aux prestations théâtrales des élèves du conservatoire municipal. Pour les adultes, les auteurs et pédopsychiatres, Aldo Naouri et Edwige Antier proposent une table ronde sur le thème : « père, mère, mode d’emploi ! ».

Des petits groupes de CM2 sillonnent le salon d’un air très professionnel. Le badge épinglé sur leur pull indique : petit journaliste. Ils viennent de trois écoles de la ville, et ils ont lu en classe une bonne partie des livres présentés ici. Curieux, ils veulent en savoir plus sur ceux qui se cachent derrière leurs personnages préférés. Ils interviewent, avec plaisir et application, les conteurs, écrivains et dessinateurs du salon. De très belles rencontres.
Pauline, Maëva, Guillaume, Arnault et Clément sont en CM2, à l’école René Cassin. Reporters pour le journal de l’école, ils ont acceptés d’offrir, en exclusivité à Nice-Premium, trois de leurs interviews. Fatiha Capron-Sadek, Edith Montelle et Françoise Guyon répondent à nos petits journalistes.


Fatiha Capron-Sadek, conteuse captivante de grand-mère en petite-fille.

Pauline Guerpillon et Clément Girard :
Où cherchez vous l’inspiration, pour vos contes ? Votre enfance vous y aide-t-elle ?

Fatiha Capron-Sadek :
Oui. J’ai grandi dans une famille très modeste de Casablanca. Ma grand-mère était une excellente conteuse. Quand elle ouvrait la bouche, on quittait le bidonville, le monde se déployait devant nos yeux. Ça m’a aidé à grandir. J’ai été extrêmement nourrie par l’expérience de ma grand-mère.

Fatiha Capron-Sadek
Fatiha Capron-Sadek

P. G. et C. G. :
Comment naissent vos personnages ?

F. C-S. :
Ils viennent de ce que je vis, de ce que je ressens. Ils sont toujours un peu espiègle, comme moi.

P. G. et C. G. :
Depuis quand êtes vous conteuse ?

F. C-S. :
Je raconte des histoires depuis que je suis une petite fille. Mais j’en ai fait mon métier, il y a sept ans.

P. G. et C. G. :
Vous avez des projets, de nouveaux contes ?

F. C-S. :
Depuis deux ans, j’écris l’histoire de ma famille, comment nous avons quitté le Maroc. Il y a deux parties, notre histoire vue par les enfants, puis par les adultes.

P. G. et C. G. :
Quel est votre conte préféré ?

F. C-S. :
Il y a un conte qui me suit depuis le début. C’est un conte Africain que j’avais trouvé dans un album. C’est une petite fille qui surmonte ses peurs. D’habitude, je raconte une histoire jusqu’à ce qu’elle s’épuise, qu’elle n’ai plus rien à me dire. Mais ce conte là n’a jamais perdu de sa lumière. J’ai toujours autant de plaisir à le raconter, et ça m’étonne à chaque fois.

Propos recueillis par Pauline Guerpillon et Clément Girard pour le journal des petits reporters de René Cassin.

Pour en savoir plus sur Fatiha Capron-Sadek et sa compagnie :
Le site de la compagnie de la Hulotte

Françoise Guyon, romancière de ses colères.

Maëva Brossy et Pauline Guerpillon :
Qu’est ce qui vous a donné envie d’écrire ?

Françoise Guyon :
C’est la volonté de vous faire passer un message. Ecrire, c’est ma façon d’exprimer ma colère, mes révoltes. Mon thème de prédilection c’est les droits des enfants dans le monde. Mes livres sont soutenus par Amnesty International. En général, les enfants disent que mes histoires n’ont pas de fins, parce qu’ils parlent de faits réels donc il n’y a pas de happy end possible.

M. B. et P. G. :
De tous vos livres quel est votre préféré ?

F. G. :
Je suis incapable de vous le dire, j’aime tous mes personnages de la même façon. Et j’aime autant écrire pour les adultes que pour les enfants. Mais mes livres préférés sont ceux de l’écrivain David Lodge. J’aime beaucoup son humour.

Françoise Guyon
Françoise Guyon

M. B. et P. G. :
Que rêveriez vous de faire comme métier, à part écrire ?

F. G. :
Et bien j’enseigne la technique d’écriture aux étudiants journalistes de l’IUT de Cannes. Mes deux métiers me plaisent, et c’est déjà un privilège !

M. B. et P. G. :
Avez-vous des projets de livres en cours ?

F. G. :
En effet, je prépare « Lilou et Louky » qui parle d’environnement et d’écologie. Et puis un livre sur les enfants esclaves, mais dont je n’ai pas encore trouvé de titres.

M. B. et P. G. :
Avez-vous eu du plaisir à écrire votre dernier livre, « Moussa, enfant soldat » ?

F. G. :
Oui. Je n’ai pas besoin de l’écriture pour vivre, donc si j’écris c’est que j’y trouve du bonheur. Mon plus grand plaisir est de voir que le message de mes livres touche les enfants. Aujourd’hui une petite fille est venue me voir et m’a offert un bracelet en plastique, en disant : « J’ai lu tous vos livres, je les aime beaucoup ». C’est formidable !

Propos recueillis par Maëva Brossy et Pauline Guerpillon, pour le journal des petits reporters de René Cassin.

Pour en savoir plus sur l’écrivain Françoise Guyon : le site de Françoise Guyon

Edith Montelle, conteuse de légendes des cinq continents.

Arnault Piano et Guillaume Zanier :
Qu’est ce qui vous a donner envie d’être conteuse ?

Edith Montelle :
Quand j’avais 4 ans, mon grand-père contait des histoires pour tout le village. Il était immigré et il parlait en russe, en pleine Corrèze. Mais les gens venaient quand même l’écouter, parce que pour comprendre un conte, il n’y a pas besoin de comprendre la langue : les mimes, les intonations et les émotions sont universelles. Je l’ai beaucoup écouté, et puis j’ai voyagé, j’ai rencontré du monde. Parce qu’avant de raconter, il faut entendre. Ensuite mes professeurs m’ont encouragé.

A. P. et G. Z. :
Comment naissent vos personnages ?

E. M. :
Je les imagine dans ma tête. Si je prends un crayon, rien ne me vient. En général ils apparaissent en pleine nuit. Dans beaucoup de langue, conte et rêve sont un seul et même mot.

A. P. et G. Z. :
Est-ce que vos voyages vous inspire ?

E. M. :
Bien sûr. Quand je raconte une histoire turque par exemple je me mets vraiment dans la peau d’une turque, j’imagine comment elle vit, comment elle pense. Pour cela il faut avoir voyager. J’ai ramené du Japon la technique du Kamishibaï, qui date du 8éme siècle. C’est une boîte où l’on fait défiler des paysages comme dans un petit théâtre et on raconte l’histoire au fil des images. J’ai aussi beaucoup travaillé sur les contes Africains, car je suis né au Maroc. Ensuite j’ai été bibliothécaire en Suisse, et j’ai écrit un recueil de contes des montagnes.

A. P. et G. Z. :
Quel est le livre qui vous a marqué dans votre vie ?

E. M. :
J’ai énormément lu. C’est une question difficile. Ma dernière lecture est d’un auteur russe, Boris Akounine. J’aime explorer la culture d’un pays par sa littérature.

A. P. et G. Z. :
Si vous n’étiez pas conteur, que rêveriez vous d’être ?

E. M. :
J’ai été professeur de maths, une année. Je n’ai pas supporté. Puis j’ai été bibliothécaire, très longtemps, et je suis aussi directrice d’édition. Maintenant, à mon âge, je rêve d’être retraitée pour profiter de mes petits-enfants et arrières petits-enfants.

Propos recueillis par Arnault Piano et Guillaume Zanier pour le journal des petits reporters de René Cassin.

Pour en savoir plus sur Edith Montelle : le site des editions d’Edith Montelle, Ricochet

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