Saison 2010-2011 à l'Opéra de Nice : Embarquement immédiat pour 180 levers de rideaux !

« Une programmation se fait en fonction d’un théâtre, d’un lieu: nous puisons dans son passé prestigieux pour construire l’avenir. Les plus grands artistes venaient autrefois à Nice: nous avons voulu nous approcher le plus possible de cette période là ». Ainsi s’exprime Alain Lanceron, Conseiller artistique de Jacques Hédouin, Directeur général de l’Opéra de Nice Cote d’Azur lors de sa présentation à la presse, vendredi 21 mai, de la nouvelle saison 2010/2011. Un pari soutenu par une avalanche de chiffres: 180 levers de rideaux qui regroupent sept opéras, cent vingt rendez-vous musicaux, quatre vingt concerts dont quatre de l’Ensemble « Apostrophe », la « seule formation consacrée à la musique contemporaine complètement intégrée à l’Orchestre symphonique », et quatre « nouveaux programmes chorégraphiques » élaborés par Eric Vu-An, Directeur artistique du Ballet Nice Méditerranée.

L’ouverture de la saison lyrique débutera le jeudi 7 octobre avec le « Dialogue des Carmélites », l’oeuvre de Francis Poulenc, dirigée par Michel Plasson dans une mise en scène du « mythique » Robert Carsen. « Une oeuvre italo-française, idéale, selon Alain Lanceron, pour commémorer le 150ème anniversaire du rattachement de Nice à la France ». « Voilà 27 ans que cette opéra n’a pas été donné à Nice » a encore expliqué le Conseiller artistique qui précise que les pièces du répertoire choisies pour cette saison n’ont pas été produites par l’établissement azuréen depuis 13 ou 14 ans en moyenne. Un répertoire qui panache style allemand, russe et italien et où 95% des artistes lyriques, déjà célèbres sur d’autres plateaux français et étrangers pour certains d’entre eux, se produiront pour la première fois à Nice. Aux côtés de la soprano Karen Vourc’h, révélation des victoires de la musique 2009 et que les Monégasques ont pu dernièrement apprécier dans le rôle de Musetta, la mezzo-soprano Sophie Koch interprétera Mère Marie de l’Incarnation. La soprano Nathalie Dessay offrira pour sa part aux Niçois une soirée lyrique exceptionnelle -dont le célèbre Air de la folie du « Lucia di Lammermoor » de Donizetti- le 21 octobre à l’Acropolis. En mars de l’année prochaine, le contre ténor Philippe Jaroussky endossera le rôle de Ruggiero dans « Orlando furioso » d’Antonio Vivaldi, une oeuvre jamais jouée à Nice et qui sera dirigée par Jean-Christophe Spinosi, le fondateur de l’Ensemble Matheus.

Dans le but louable de démocratiser l’opéra, la nouvelle direction lance cette année le projet « 1000 lycéens et collégiens à l’Opéra »: des jeunes seront ainsi invités « individuellement » pour la somme modique de 5 euros à des soirées de première catégorie. A la seule condition, explique Jacques Hédouin, d’être « préparés pédagogiquement ». Définitivement abandonnée, l’idée d’une fusion trop aléatoire entre les deux orchestres de Cannes et de Nice aura une autre conséquence: la nomination d’un nouveau directeur musical. Le nom de Philippe Auguin revient avec insistance. Preuve que le mandat pour « refonder l’identité institutionnelle et le projet artistique de l’Opéra de Nice » confié par Christian Estrosi à la nouvelle équipe a également su s’adapter aux impératifs artistiques, financiers et humains.