Les enfants de classe maternelle apprennent la philosophie. Une classe de la région parisienne a expérimenté durant deux ans la création d’un atelier de philosophie. Chaque mois, les enfants dialoguent sur des sujets ou des concepts d’une manière très libre.
L’idée géniale de ce documentaire est venue à la productrice Cilvy Aupin lorsqu’elle entend Michel Onfray affirmer « Les enfants sont tous philosophes, seuls certains le demeurent ». Cilvy Aupin s’adresse alors à son compagnon, le réalisateur Jean-Pierre Pozzi pour réaliser le film. Il lui souffle le nom d’un autre réalisateur, Pierre Barougier, avec qui il a déjà travaillé.
Bien que disposant d’une mise en scène modeste (sans effet artistique prononcé), ce documentaire n’en reste pas moins profond, touchant et drôle. Les caméras toujours très discrètes nous révèlent une expérience originale et unique. Expérience certes difficile mais surprenante qui montre la capacité de ces enfants à réfléchir, à dialoguer et à échanger ensemble sur des sujets aussi grave que la mort, la liberté et l’amour…
Une première : la philosophie en maternelle
L’expérience est une première, pour cet atelier à visée philosophique proposé dans cette classe de maternelle du Val-de-Marne. C’est à Mée-sur-Seine dans une école ZEP, que l’expérience a été tentée pendant 2 ans. L’enjeu est de taille car c’est précisément à la maternelle que se joue l’appropriation du langage et le sens de la parole. Les paroles de ces petits sont libres, pertinentes et parfois très personnelles : « Est-ce que ça rend heureux d’avoir des enfants ? ». « L’âme c’est un truc invisible et qui est bleu ». A travers ces échanges, c’est donc bien un véritable projet pédagogique qui se met en place : l’éveil de l’esprit critique.
Une véritable progression et ouverture au monde :
Le documentaire montre parfaitement l’évolution de la pensée de ces petits d’une année sur l’autre. Les enfants passent ainsi de l’hésitation, du silence à des débats animés l’année suivante. Ils ont compris le principe, ne sont pas d’accord sur certains sujets et tentent d’argumenter leurs pensées.
Certains n’hésitent plus à affirmer leurs points de vue et à se démarquer de leurs petits camarades. Une petite parle de son père handicapé « il m’aime comme je l’aime. Il m’aime comme je suis, je l’aime comme il est ». Mais ce documentaire nous montre également que la philosophie ne s’arrête pas à l’école, le travail continue à la maison avec l’impact que peuvent avoir ces discussions sur les enfants et leurs familles.
Des résultats impressionnants et encourageants pour l’avenir de nos enfants. Espérons que l’expérience soit renouvelée dans de nombreuses autres écoles !
A l’heure où l’on propose d’enseigner la philosophie dès la seconde, ce film montre que l’on peut commencer bien plus tôt.
Allez voir ce film et vous verrez que parfois ce sont les plus petits qui posent les plus grandes questions.