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22 novembre 2024

The Do et CocoRosie, un cocktail explosif à Nice

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La 2ème édition du festival « Crazy Week !!! » a ouvert ses portes hier avec une affiche haute en couleurs ! Après une introduction servie par un groupe local (habitude du festival), Hannah, composé de deux musiciens, un chanteur gratteux et un batteur choriste dont la complicité et l’amour de la scène se ressentaient bien, ce sont les groupes mythiques de The Do et CocoRosie que la scène du Théâtre de Verdure attendait à Nice. Une première soirée de qualité qui place Patrice Bouchon, producteur de cette « folle semaine », dans le peloton de tête des meilleurs concerts proposés dans la région.


the_do_27.jpg Le duø incontournable composé de Dan Levy et Olivia Merilahti qui avait cartonné avec son premier opus, « A Mouthful » en 2008, revient sur le devant de la scène avec un nouvel album, « Both Ways Open Jaws », aux sonorités dont on soupçonnerait presque un sortilège vaudou. C’est d’ailleurs avec des bas aux motifs polygonaux marron que les jambes fluettes d’Olivia s’agitent comme deux totems animés et possédés. Une fois sa crinière lâchée, dansant devant ses yeux, tête baissée, la belle arrache des sons de sa voix venue d’ailleurs, pendant que Dan, le regard vif, bouche ouverte, et corps habité, enflamme son clavier, sa basse ou son saxo à tour de rôle, parfois ensemble même, pour des sons hypnotiques.

Accompagnés sur scène de 4 autres (excellents) musiciens, c’est un festival auditif que nous propose le groupe qui nous plonge dans un coma idyllique (ouf, c’est toujours moins dangereux qu’éthylique). On a envie de regarder ! L’image étant presque aussi agréable que le son, on a du mal à en rater une miette, et pourtant… Lorsqu’on ferme les yeux, on ressent toute la puissance de ces compositions qui nous font tantôt partir en paquebot (merci au trombone), tantôt se balader dans une forêt, de nuit, pour apercevoir des rituels africains, des danses, des flammes, des esprits, ou encore des sirènes, des voitures, des polices, la ville, la cavale… C’est une course incessante, bousculés de droite à gauche au sein de ces mélodies envoûtantes, on ne sait plus où donner de la tête.

Mais comme je vous le disais, la plupart du temps, on regarde. On garde même très volontiers les yeux ouverts, et pour cause… Dan n’aurait-il pas un air du merveilleux Johnny Depp, ses sourires inquiétants et une créativité voisine ? Et Olivia, que nous connaissions brune et qui est aujourd’hui rousse, ne nous ferait-elle pas penser à Emmanuelle Seigner ? Le duo bluffant nous amène à découvrir un univers, à ouvrir une porte, peut-être la 9ème (cf le film de Roman Polanski mettant en scène ces deux acteurs) ou sa parallèle, pour un spectacle digne de ce nom. N’oublions pas de mentionner l’incroyable guitariste engagé par le groupe, aux allures costaudes et au déhanchement balancé et gracieux, qui s’occupera à un moment donné de percutions, ainsi que la surprenante jeune femme qui, elle aussi, jouera sur plusieurs outils (batterie, saxo…) avec un investissement marqué pour la musique du groupe.

Pas besoin d’avoir des effets spéciaux à la Mylène Farmer ni un orchestre symphonique pour nous en mettre plein les yeux. The Do, ça c’est de l’art, ça c’est de la musique, ça c’est de l’originalité !

COCOROSIE

cocorosie_74.jpg Et histoire de continuer la soirée sur cette ambiance hallucinogène, ce sont les sœurs Coco et Rosie qui s’immiscent sur scène pour clôturer cette première soirée de folie avec leur nouvel album, Grey Oceans. Les deux américaines à la musique très particulière, qu’on n’écouterait pas forcément en boucle à la maison, proposent en live des saveurs qu’on apprécie bien rapidement. Là encore, ça sort de nulle part, ça ne ressemble à rien d’autre, et notre vue est tout autant titillée que notre ouïe.

La blonde et la brune arrivent sur scène, accoutrées de costumes complètement décalés, si bien qu’au début, on se demanderait même (lorsqu’on ne connait pas spécialement le groupe) si c’est une farce. L’une arrive avec une cagoule blanche et pointue sur la tête, retournée, de sorte à ce que les trous pour les yeux et la bouche soient au dos et que le visage apparaisse comme lorsqu’on a un bonnet, laissant tomber sur la figure des filaments empêchant de voir correctement de qui il s’agit, mais ce n’est pas tout. Sous cette toile blanche, apparait un maquillage japonisant, digne d’un opéra tragique qui finirait en hara-kiri, des collants en dentelle blanche, une couche-culotte, un T-Shirt jaune de surfer et des dreadlocks sombres jusqu’aux fesses. Tandis que l’autre sœur, qu’on avait pour habitude de voir les cheveux très courts, a elle aussi adopté les dreadlocks (blondes) jusqu’aux fesses, sur une parka cachant entièrement le corps de la demoiselle qui a comme couvre-chef une casquette de pilote de rallye. La parka tombant, c’est un long short en jean jusqu’aux genoux qui permettra aux fans niçois de découvrir les mollets aiguisés de la miss, bretelles, grosse chaîne et tenue parfaite de la rappeuse à la fois dure et glamoure. C’est d’ailleurs le style musical qu’adoptera cette dernière, proposant un phrasé « rappé » sur une voix sortie tout droit d’un manga, tandis que sa moitié de sang montera dans des aigus lyriques, façon cantatrice à la gestuelle de papillon gracieux.

En second plan, un homme dont on ne verra pas le visage si on se trouve à droite de la scène, joue du piano à queue et du synthé dont la banque de son sort d’un ordinateur posé sur l’instrument noir royal. Et une « boîte à rythme » bien particulière, puisqu’humaine, se profile au fond de l’estrade, cheveux crépus et maquillage de chat, pour imiter tous les sons de percu’ nécessaires à la musique psychotique des CocoRosie, hallucinante !

Le public était au rendez-vous hier soir et applaudisait comme il se devait cette tête d’affiche qui nous a amenés loin, très loin, du quotidien et de la routine de nos ondes radio et tv.
Bravo pour ce beau choix de programmation et à ce soir pour la suite de la « Crazy Week !!! » avec Nono (de Trust) et Louis Bertignac ! Amour du rock, quand tu nous tiens…

Crédit photos : Flora Doin

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