Aujourd’hui avec la mode identitaire, on se retrouve gaulois, ou nissart. Au-delà de ces extravagances sans réalités historiques, Patrick Mottard nous livre une pièce de théâtre où les fanatiques de la nissartitude, de la socca, ergotant sur la composition du pan-bagnat, sont remis avec finesse à leur place.
L’étranger est toujours le coupable, c’est très pratique pour faire porter les responsabilités à l’autre. Il faut toujours un bouc-émissaire pour excuser nos erreurs. Si un homme politique surfant sur la crise identitaire nous parle des Gaulois, outre son erreur, il stigmatise les haines et le racisme. Ici dans cette pièce de théâtre, tout est ramené à Nice.
Un nouveau maire veut élargir l’horizon des niçois au-delà de la socca et des querelles stériles sur la composition du pan-bagnat ou de la salade niçoise.
Nice est devenue une capitale du tourisme grâce aux étrangers après le rattachement de 1860, il ne faut pas l’oublier. Nice ville du monde, ce maire avait un bel objectif et si la pièce de théâtre se déroule autour d’échange de monuments, il faut voir au-delà de ces échanges improbables.
Cette pièce est un message humaniste, un appel à la raison, pour éviter ce repli sur soi. Le Christ rédempteur de Rauba Capeû, est un message de paix, d’amour et de partage, trois vertus aujourd’hui bien menacées.
Merci Patrick Mottard, vous donnez aux masses un autre horizon que celui du renfermement identitaire. Puisse Jacques Virgil Corel, jeu de mots subtil, compréhensible par les seuls niçois, devenir une réalité.
Thierry Jan