Tout le monde est Rolling Stones à Nice

24 ans qu’ils attendaient cela. Christian et son épouse avaient dû renoncer au concert de 1982 des Rolling Stones. La raison s’appelait Candy qui allait naître quelques jours après. Le 8 août 2006, nous retrouvons Candy, ses parents et son petit frère de neuf ans devant le palais Nikaia de Nice, juste avant de pénétrer dans l’enceinte du parc Charles Erhmann. « Dès que les places ont été en vente, je les ai achetées. D’abord, pour l’anniversaire de ma fille et pour mon épouse et puis pour moi et Jason. Je ne pouvais pas laisser passer l’occasion de voir le plus grand groupe de Rock. Il faut les voir une fois dans sa vie », explique Christian. Il les avait ratés une fois et vivant désormais sur Nice, il ne pouvait faire autrement que d’assister à la représentation des papys rockeurs. Les Rolling Stones ? Toute sa jeunesse. Légèrement plus jeune que Mick Jagger, il a vécu au rythme des tubes de ce groupe légendaire. Même refrain chez son épouse : « Mes copines avaient pour idole Sheila, moi c’était les Rolling Stones et Pink Floyd. » Les enfants ont été contaminés. Candy se fait un plaisir de récupérer un badge « langue » clignotant des Rolling Stones et Jason, même s’il préfère Sean Paul, est impatient de se retrouver sur la pelouse non loin de la scène mais Christian attend prudemment : « Pour éviter les bousculades des premiers rangs, il vaut mieux entrer un peu plus tard.

Ils représentent, tous quatre, l’ambiance familiale de cet avant concert. Les 50 000 spectateurs, venus par train à partir de la Gare Saint-Augustin, par les navettes spéciales mises en place par Ligne d’Azur (deux euros l’aller-retour) ou par voitures personnelles, s’amassent près des entrées dans le calme. A l’ouverture des portes, les premiers, comme par rituel, sprintent. C’est la minorité. Les autres, lentement mais sûrement, après la fouille sécuritaire, pourront découvrir le grand Barnum des Rolling Stones. Pas d’euphorie. Quelques uns fredonnent « Angie », « Satisfaction », certains s’abreuvent d’un liquide houblonné et gazeux, d’autres dépensent quelques euros à la boutique officielle pour garder un souvenir : t-shirt, affiches. Des vendeurs à la sauvette recueillent également un franc succès avec des tarifs défiant toute concurrence : 6€ le t-shirt au lieu des 20 minimum à la boutique officielle.

Yann et Pier-Alain, 20 et 21 ans, surveillent tout cela en attendant leur ami. Ils ont laissé leurs parents dans leur tribune et eux suivront ce concert entre jeunes. Vêtu du fameux t-shirt noir avec la langue rouge pendante et affamée de succès de Mick Jagger, Yann est fier d’être là et partage l’avis de Christian et des 50 000 autres spectateurs : « C’est mythique. Les Rolling Stones sont le plus grand groupe de Rock de tous les temps. J’adore leurs vieux tubes et puis ils symbolisent les Années 70 et l’esprit de cette décennie. »

Tout le monde est impatient. Ils vont assister au deuxième concert français de Mick Jagger et de ses acolytes. C’est un événement. Tous contents ? Non. Ceux qui avaient acheté des places supplémentaires afin de spéculer ont fait une erreur de prédiction. « J’avais pris quatre places supplémentaires que je pensais vendre juste avant le concert afin de rembourser mes billets », avoue Julie. A 16h, elles les vendaient 60€. Deux tickets ont trouvé acquéreurs. Une heure et demi plus tard, c’est la grande braderie. Julie a divisé par deux le prix de ses billets situés sur la pelouse. Non loin de là, Samuel cède trois billets pour 60€. Malheureusement, tout le monde avait son billet. Il restait alors trois heures à Julie et Samuel pour savourer pleinement, tout comme Christian et sa famille, Yann et ses amis, du grand show Niçois des Rolling Stones.