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22 novembre 2024

Le 1er roman de Sophie de Baere : « La dérobée »

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Un 1er roman remarqué « La dérobée » de Sophie de Baere chez Anne Carrière!
Un roman d’amour , un trio amoureux ou plus exactement deux couples en parallèle où se marient des sensations physiques rejaillissant sur l’esprit et inversement comme  » la beauté piquante du doute et de la distance « que lui inspire l’homme de sa vie .

L ‘histoire de Claire Lemas durant trois périodes de sa vie , de l’adolescente amoureuse qui se marie par sagesse ensuite avec un niçois avant de devenir une jeune grand-mère rêveuse et toujours sensible au charme de l’artiste , du photographe Antoine .

Non dits , messages, complicités » les eaux dormantes découvrent la faille par laquelle se répandre et , dans mes entrailles, elles se déversent par brusques et délicieuses secousses . » C’est la vie-chagrin d’une jeune fille sensible qui cherche un ailleurs loin de ses parents indifférents l’un à l’autre . Deux mondes se cotoyaient comme le dit l’héroïne , celui morne d’un quotidien de province et ces rencontres dans des lieux énigmatiques avec ce jeune homme idéal « drapés dans l’absolu de leurs sentiments « .

Des confidences , des ressentis , des vérités dures à admettre sur la vie de couple, les secrets des amours bousculant toutes les directions logiques En plus , cette histoire est égrénée de drames intimement liés à la relation de nos deux héros , des drames qui se dénouent au fil d’explorations dans les tréfonds de l’âme , d’enquêtes . « Le quartz de l’enfance nous quittait peu à peu .

 » Des sensations liées à l’espace , aux matériaux , à la Nature . Les prises de conscience , la maturité n’ ôtent pas ce doux rêve construit tôt qui ne quitte jamais les amants qui se retrouvent quelques 26 ans plus tard habitant à quelques étages l’un de l’autre chacun avec sa famille .

Un roman tout en finesse . Il ne s’agit pas de la confusion des sentiments de Stefan Zweig mais de l’approfondissement de ceux ci qui traversent le temps et sont protéinuancés.

Réunis par une même révolte contre leur situation respective bien que n’appartenant pas à la même classe sociale , lui « conspue sa famille » , elle , bien que l’ombre d’elle -même , sans lui , va s’offrir une vie tranquille ,paradoxalement , à l’image de ses parents . Y aurait -il de la transmission dans les choix de vie ? Et pourtant , elle voulait « écailler ce vernis qui  » la « reliait à leur condition et en jeter les copeaux derrière « elle .

Ce qui traverse ces « époques » comme on dit de grands romans c’ est cette inaltérable émotion que lui procure les retours en grâce de son protégé et on a envie de faire partager cet émoi rare et de qualité . Il faisait « trembler mon corps , grésiller ma voix » . « J’ai le sentiment de vivre une réalité mousseuse , divertissante , à demi fictive » .

C’est ce qu’on ressent dans ce roman bien construit dont les événements s’accélèrent et qu’ont choisi de plébisciter les éditions Anne Carrière . Pas mal pour un 1er roman ! 250 pages enivrantes , aux rebondissements étonnants . une écriture très sensorielle .

On y subodore quelques accents autobiographiques chez cette auteure , Sophie de Baere, la quarantaine , professeure d’école , également , à Nice . Bonne lecture !

par Roland Haugade

Auteur/autrice

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