Jusqu’ au 21 mars 2016, le musée départemental des Arts asiatiques à Nice présente les oeuvres de Kinji Isobe, à travers l’exposition « Washi, papier sublimé ».
Cette exposition présente une sélection d’oeuvres de grand format, tel cet extraordinaire panoramique de plus de onze mètres. Une réinterprétation d’un paysage de nature, mystérieux et vibrant de vie, dans lequel le spectateur semble
pouvoir pénétrer et se promener.
L’artiste contemporain à l’origine de ces oeuvres, est le japonais Kinji Isobe. Né dans la région de Mino, connue pour sa production de papier traditionnel le washi, c’est tout naturellement qu’il a adopté ce support pour s’exprimer, en y associant d’autres matériaux employés dans l’art japonais, comme l’encre, la feuille d’or, le bois, le jus de kaki… et la peinture acrylique, qui donne à ses créations une éclatante modernité.
Produit à partir d’écorces végétales, le washi est fabriqué de manière artisanale selon un procédé ancestral reconnu « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » par l’UNESCO. Sa texture si caractéristique, à la fois brute et raffinée, transparente et opaque, fragile et résistante, le rehausse en un matériau noble, en un support de choix pour l’artiste qui s’empare et sublime cette matière vivante.
Le papier japonais sert parfaitement le projet artistique de Kinji Isobe, véritable amoureux de la vie. Professeur à l’Université de Sugiyama à Nagoya, il est l’initiateur de plusieurs programmes destinés aux enfants, comme celui de réaliser une « peinture sans fin » où chaque enfant provenant de différents pays participe à la création d’une oeuvre géante, sur le thème de la connexion entre les êtres humains.
Force du trait et des couleurs, calligraphie, usage de symboles, mélange de matières, inclusions, collages… Le travail de l’artiste riche et inventif, le mène à s’approprier ce support comme nul autre, pour renouveler l’art pictural du kakemono.