Stéphane Bigeard est l’auteur de son premier roman baptisé « De l’ombre à la lumière du Nord ». Un titre aussi énigmatique qu’approprié, pour ce récit haletant et dynamique. Dès lors, le lecteur s’interroge : peut-on imaginer la lumière sans l’ombre, le soleil sans la nuit ? Certains restent dans la pénombre, d’autres choisissent d’en sortir… Ce roman métamorphe change de forme au gré de la lecture. Le livre publié aux Éditions Jets d’Encre en été 2021 s’ouvre par des citations sans auteur spécifié. Quant à la préface, elle est signée Gervais Martel, l’emblématique ancien président du Racing Club de Lens. Une phrase saute aux yeux : « On pourrait croire que dans ce livre tout est fictif, inventé, et pourtant je crois bien que tout y est vrai. » Ce grand sportif aujourd’hui retraité a été sacré champion de France en 1998 ainsi que vice-champion en 2002. Fortement impliquée dans des œuvres caritatives à Lens dans le Nord et au Sénégal, cette icône du foot nordiste a toujours eu conscience de la position délicate d’un club comme Lens. En effet, la pauvreté des Hauts-de-France n’est pas une affaire récente. La réussite d’un club issu d’une région souvent moquée pour son retard économique est d’autant plus jouissive pour ceux qui croient au karma et au mérite.
Tout débute par une rencontre entre le manager du narrateur et le personnage principal, Axel. En l’an 1996, le consultant en management est lancé sur un pari fou. S’enchaînent différentes rencontres décisives pour son avenir. Le « rouage clef » de l’équipe est l’entraîneur, le « Menhir ».
En réalité, Stéphane Bigeard ne fait qu’un avec son alter ego Axel. Le jeu de mots est cocasse, il fait référence à l’entraîneur de renom du RC Lens, Daniel Leclercq alias le Druide. La même année de la victoire mondiale de la France, l’entraîneur avait porté son équipe au triomphe de la coupe de France en 1998 au stade Bollaert. Cet homme au physique impressionnant et reconnaissable s’est éteint le 22 novembre 2019 à l’âge de 70 ans. Le nouvel écrivain-consultant expert avait déjà confirmé auprès des médias que ce décès l’avait poussé à écrire le livre « De l’ombre à la lumière du Nord ».
Après tout, raconter l’histoire, c’est la faire perdurer et la rendre éternelle. Les passionnés de foot nostalgiques aimeront suivre pas à pas l’évolution des Charbons Ardents. Dans une ambiance typique des années 90, le lecteur accompagne et célèbre aux côtés des personnages les victoires, mais aussi les doutes et les défaites. Pour présenter en détail cette aventure digne d’un film, l’auteur a choisi les Éditions Jets d’Encre, qui se sont installées dans le Bassin parisien, plus précisément à Saint-Maur-des-Fossés. Grâce à leur catalogue varié et leur ligne éditoriale très diversifiée, l’écrivain peut y inclure des éléments personnalisés, qui lui permettent de se démarquer efficacement. Outre des dessins attachants et une mise en page originale, le lecteur notera une grande clarté dans l’exploitation des commentateurs sportifs, pendant les matches. Cette coupure loin de perdre le lecteur donne au texte un aspect très oral. En ce sens, le lecteur peut entendre « à l’intérieur de son crâne » et en se fiant à ses souvenirs le ton particulier des journalistes amoureux de foot. L’un des atouts principaux de ce roman est le réalisme de chaque scène, mis en lumière par une tendresse affichée, que l’auteur semble éprouver pour ces personnages bien réels aux noms fictifs.
Grâce à des titres de chapitres originaux, le suspense est maintenu et le lecteur souhaite en savoir toujours plus sur l’ascension de ce club Nordiste jusqu’en haut de l’échelle. Par exemple, « la rage au ventre », « la prise de pouvoir », « rendre banal l’extraordinaire » … Ainsi que des intitulés amusants et étonnants : « Maître Yoda », « La culture des melons » ou encore « Rire », riche en émotions, lorsqu’on connaît le background de Stéphane Bigeard. Sans « spoiler » les futurs lecteurs de ce roman, l’histoire derrière « De l’ombre à la lumière du Nord » est une quête du progrès de soi. Une remise en cause des acquis et de cette façon de faire parfois trop conservatrice et contre-productive. Pour l’ego, il peut être délicat, voire douloureux, de remettre en question des décennies de fonctionnement « à l’ancienne ». Mais pour déconstruire un édifice et l’améliorer, il convient de vérifier les fondations.
En réalité, le roman de Stéphane Bigeard incarne presque une idée de symbolisme : grâce au sport préféré des Français, une des disciplines les plus populaires dans le monde entier, le consultant parvient à créer une espèce de « Bible » du développement personnel applicable à tous les cas de figure.
Enfin, pour celles et ceux qui n’éprouvent pas grand-chose à l’égard de ce sport national qu’est le football, cette exploration pleine d’humilité permet de percevoir autrement cet univers au système ultra-sélectif. Si le football de l’année 2022 n’est plus celui de 1998, il reste néanmoins important, même idéal pour chaque adepte, d’en apprendre plus sur l’Historique de celui-ci.
Alors, pourquoi ne pas tenter le voyage aux côtés de la fameuse équipe des Charbons Ardents ? Les personnages en découvrent plus sur eux-mêmes et les nombreuses techniques de management d’Alex-Stéphane peuvent aussi trouver un écho dans le cœur du lecteur…
Le site du livre : https://www.stephane-bigeard.com