La petite salle du Théâtre Lino Ventura de Nice s’est transformée l’espace d’un soir en une réunion d’amis. Et oui, entre amis ! Rose a préféré opter pour un concert intime plutôt qu’ une super production. La recette est payante, on affiche complet depuis plus d’un mois. L’une des clés de sa réussite, sa personnalité charmeuse qui n’hésite pas à bousculer les codes. Le style de la soirée est propice aux rencontres, aux partages. Son sourire est contagieux, sa joie de vivre emballe un public déjà envoûté. En l’espace de quelques chansons, elle a enchanté l’assemblée. La jolie niçoise vole de succès en succès mais n’a jamais oublié ses origines. Fière de son passé, ses premiers mots sont pour le public : « je suis très contente d’être à Nice avec vous ». Loin d’être une artiste inaccessible et blasée par le show-biz, Rose cultive l’amour de son public. Pour ressentir d’avantage d’émotions, elle demande même aux spectateurs de se masser devant la scène. Plus aucune frontière n’existe entre l’artiste et ses fans. Elle est comme çà Rose, naturelle, simple et charmeuse.
L’osmose est parfaite, les diverses chansons sont reprises encore et en chœur, le public est comblé. Certains ont accompagné l’artiste sur scène pour la dernière chanson. Véritable boule d’énergie et de bonne humeur, elle livre ses textes mélancoliques avec un sourire angélique. Micro tendu ou guitare à la main, l’ancienne institutrice assure le show. Accompagnée d’un guitariste, d’un bassiste et d’un batteur, elle peut se lancer et interpréter « La Liste » ou encore « Ciao Bella » ses deux titres phares.
A peine commence-t-elle à fredonner quelques notes que le public lui emboîte le pas. La Rosemania éclot. Un concert placé sous la bonne humeur. Loin des show répétés et millimétrés, l’atmosphère est conviviale. « Bœuf » entre amis au fur et à mesure que la soirée avance. Entre déclaration d’amour à son « Julien » et à ses proches, Rose a prouvé une fois de plus son immense talent.
La soirée se finit sur un nouveau titre inédit : « je guéris ». Femme heureuse et artiste comblée, le public lui offre une standing ovation en guise d’au revoir. Une bien belle soirée sous les milles et une étoile niçoises qui n’a eu d’yeux que pour la plus belle des Roses.
Interview de Rose à quelques heures de son concert à Nice (propos recueillis par Tanguy Hugues)
C’est en toute simplicité et authenticité que Rose a accepté de participer
à cette interview à quelques heures de son concert niçois, juste avant de commencer les balances.
NP : Vous parlez souvent de Nice dans vos interviews, vous aimez
particulièrement cette ville, vous êtes niçoise. C’’est un concert un peu
particulier pour vous, ici, ce soir ?
Rose : C’est plus par rapport aux personnes qui y vivent et qui vont être là ce
soir. Ça fait bizarre de revenir à Nice avec son groupe. C’est vrai que
l’on a tourné beaucoup et que l’on n’’est pas encore venus à Nice. C’est
assez étrange d’arriver avec le camion comme si on arrivait dans n’importe
quelle ville alors que là on reconnait tout et que c’est chez nous.
NP : Vous dites que vous avez peur de décevoir sur scène, ce soir, ce doit être
encore plus présent ?
Rose : Je ne suis pas traqueuse en général, je n’ai pas peur de monter sur scène
mais il y a toujours le petit doute de se dire « est-ce qu’ils vont aimer
? ». Ce soir c’est encore plus fort car j’ai des amies, j’ai mes parents
et pleins de gens qui m’ont connue à la fac, à l’école, à Nice. Ils
viennent voir ce que c’est vraiment Rose parce qu’ils n’ont jamais vu. Ils
ont entendu parler de Keren qui vendait des disques. C’est vrai qu’à Nice,
c’’est un peu un mythe. Ils sont restés sur l’idée que Keren c’est Rose. Et
ce soir ils vont vérifier cela.
NP : Tout c’est fait très vite. L’écriture des dix titres manquants,
l’enregistrement de l’album, et votre, notoriété. Les chansons cartonnent
encore alors que l’album est sorti l’année dernière, vos concerts se
jouent à guichets fermés. Vous êtes étonnée de tout ça, de cette rapidité
?
Rose : J’ai été étonnée que tout aille si vite. Surtout au début car j’ai été
étonnée, en présentant mes deux morceaux, d’être signée. Du moment où j’ai
fait cet album, j’étais plus qu’optimiste. C’était peut –être un peu
prétentieux et pour moi les chansons me plaisaient donc j’ai dit « ça va
marcher !». Après c’est parti super doucement donc j’étais un peu déçue.
Mais après quelques émissions, Taratata et un JT de 13h, ça a tout de
suite décollé. Ce n’est pas une notoriété soudaine comme on le dit, ce n’est
pas comme une surexposition comme à la Star Academy où après tout le monde
les reconnait dans la rue. Moi, je peux marcher tranquillement et
honnêtement. Je ne me fais pas beaucoup reconnaître.
NP : Ça a été facile de monter sur scène ?
Rose : Rien n’a été facile. Je n’arrête pas de dire à chaque interview que j’ai
eu beaucoup de chance donc ça a été facile au niveau du concret. Après,
dans ma tête, ça n’a jamais été simple. Ce qui a été difficile c’est que
l’on nous prend et que l’on nous dit « Tiens tu es capable maintenant de
faire un Olympia ». Alors que j’avais juste composé une chanson. Après
quand on m’annonce qu’’il y aura cent dates sur la tournée, on se demande : est-ce que je
vais être capable ? Finalement, pas tant que ça car c’est la cinquième
date et je n’ai plus de voix. A chaque fois, ce sont des doutes et
beaucoup de remises en questions, tout le temps. La scène ça a été la
chose la plus difficile mais qui, aujourd’hui, est la plus grande joie de
ce métier.
NP : Vous avez déclaré au journal Cosmopolitan en octobre : « L’amour est
insaisissable. C’est un vide intérieur qui se comble. C’est la seule façon
de se sentir vivant ». C’est un peu le résumé de votre album. Quel est le
secret de cet album qui touche tant de personnes, alors qu’il décrit des
sentiments si personnels et intimes ?
Rose: Oui, moi aussi j’ai cru que c’était intime et personnel mais au final on
est tous pareil. On est tous constitué pareillement et on a tous vécu plus
ou moins ce genre d’histoire. Avec une histoire d’amour, il y a
obligatoirement des blessures et tout ce que je raconte. Même avec « Ciao
Bella », je pense que tout le monde a déjà vécu la mort d’un proche. Je
n’ai pas fait ça pour toucher les gens spécialement. J’ai fait ça pour
raconter ma vie. Je pense que ce qui a fait que ça marche pour moi, c’est
que les gens ont senti que je n’avais pas fait ça pour ça et que ça a
vraiment été une démarche authentique.