A Cannes, ça sent encore bon les vacances d’été. Pourtant, les ministres sont dors et déjà désireux de préparer la rentrée. C’est ainsi que Luc Chatel pose les pieds dans les locaux de fabrication de satellites de la filiale Thales-Alenia Space, situés en bord de mer. Un choix de rigueur pour le porte-parole du gouvernement. Un message essentiel pour rassurer les Français et vendre des réformes. Christine Lagarde, Ministre de l’Economie, s’était adonnée, la veille, au même exercice auprès de l’entreprise Ekkyo, dans les Bouches du Rhône. Dans les deux cas on confirme que la loi TEPA, du 21 août 2007, est une affaire qui marche pour le secteur de l’industrie et des nouvelles technologies.
Un symbole
Alors que la croissance, en France, bât de l’aile, Luc Chatel tente de démontrer via Thales, leader européen en matière de satellites de télécommunication, que les grandes entreprises françaises sont entièrement bénéficiaires des mesures prises sur le travail, l’emploi et le pouvoir d’achat. « Thales est le symbole d’une industrie d’avenir qui gagne. Où les crédits impôts-recherche, multipliés par trois, ont aidé à créer de l’emploi et à gagner en compétitivité » a-t-il déclaré.
Thales-Alenia Space, entreprise franco-italienne, ne doit effectivement pas lésiner sur les moyens et montre qu’elle a du pain sur la planche. Patrick Fournié, directeur général adjoint, a annoncé la signature d’un contrat avec le groupe Immarsat, qui pourrait se chiffrer à hauteur de 150 millions d’euros pour le projet EuropaSat. Au programme, la fabrication d’un satellite destiné aux télécommunications en Europe vers les téléphones portables. Un travail d’environ trois ans qui embaucherait 300 à 500 personnes. Dans la même lignée, Thales, numéro 1 mondial en prise de commande en 2006, prévoit alors 21 lancements de satellites en 2008.
Bien portants
Concernant l’industrie spatiale, le secrétaire d’Etat tient à souligner la politique gouvernementale qui soutient « une activité stratégique pour le pays » mais aussi « un marché qui se porte bien et qui a des répercussions sur l’économie française ». L’entreprise Thales se diversifie et varie ses prestations vis-à-vis d’une industrie de « conquête mondiale » à concurrence multiple. Une concurrence allemande principalement tournée vers les satellites météo. Un travail d’arrache-pied est donc sérieusement envisagé pour la 3ème génération Météosat où, selon Patrick Fournié, « la France doit rester maître d’œuvre dans un secteur où nous avons été les précurseurs sur le plan européen ».
Thales investit également dans la formation de son personnel et se propose comme partenaire de plusieurs pôles universitaires sur la Côte d’Azur. A Cannes cela représente 180 stagiaires pris en charge. A ce titre, la ministre Valérie Pécresse, responsable de la recherche aérospatiale, est attendue dans les semaines avenir pour faire un point sur la question.