On l’appelle en terme technique shadow economy (l’economie de l’ombre) mais dans certains milieu intellectuels on aime aussi utiliser une définition un peu plus poétique: ‘moonlight economy’ (économie au clair de lune).
Ce sont les revenus d’évasion et détournement fiscal (evasion&avoidance) qui impactent lourdement sur la politique économique des Etats européens.
Et ce, non sans avoir des conséquences négatives majeures sur les politiques sociales qui ont besoin de moyens financiers considérables. Juste un exemple: le poids des recettes fiscales manquées est égale à 105,8% des dépenses pour la santé ! Comme quoi…
Ce sont les résultats de la recherche du « Tax Research » de Londres, qui a publié son rapport avec référence aux chiffres de 2009.
La France figure en bonne position avec une evasion de 290 milliards d’euros à la quelle correspondent 120,6 milliards d’euros (soit 15%) de recettes fiscales qui ne sont pas rentrées dans les caisses d’Etat.
Parmi les grands pays européens le ‘maillot noir’ de la pire performance va à l’Italie de M. Berlusconi avec un volume de 418,2 milliards et 180,2 de fraude fiscale (27%).
L’Allemagne, pour un fois, est plus mauvaise élève de la France, un peu moins de 400 milliards d’euros et un pourcentage de 16% contre 15% de la France.
Beaucoup plus contenu, cependant, le phénomène du travail non déclaré en Espagne (239 et 72 milliards de dollars en valeur de l’évitement) et la Grande-Bretagne, où l’illecit valait 212 et l’évasion s’élève à 74 milliards d’euros).
Bien que, en termes absolus, le montant de la taxe due à l’italienne submergée dépasse tous les autres pays de l’UE, on ne peut pas être dit en ce qui concerne la relation entre perte de revenus et les recettes fiscales totales. Dans le classement de l’Italie, avec ses 27%, est dépassée par neuf pays à économie en taille et structure qui ne peuvent guère être comparée à celle de la péninsule: la Roumanie avec 35,3%, suivie par la Roumanie (32,6), la Lituanie (32), en Estonie (31,2), la Lettonie (29,2), Chypre (28), la Grèce (27,5), Malte et la Pologne (27,2).
Conclusion: Les sociologues nous expliquent au delà du 5% d’évasion fiscale la cohésion sociale est mise à rude épreuve. Ce n’est plus seulement un discours économique mais ça devient carrément un problème de société.
Comment garder un équilibre eu une amalgame entre ceux qui sont ‘riches ‘ parce que ne payent pas correctement les impôts et ceux qui ont de sérieuses difficultés économique à garder un train de vie satisfaisant parce les paient correctement?
Donc un seul issu et possible et ce au delà des clivages idéologiques ou des choix politiques: en matière de transparence et d’intégrité la France doit mieux faire. C’est une question de morale et de cohérence.
Malheureusement le discours politique est rempli d’appels aux principes et d’incantations vertueuses qui, hélas, ne se traduisent pas toujours dans les faits.
Tout le monde a compris qu’on est encore loin de la « République irréprochable » annoncée en 2007 par Nicolas Sarkozy et on attend avec curiosité les actes de la lutte contre « l’ennemi ‘finance »‘ annoncée par son successeur François Hollande.
Le débat politique tourne autour de la question de savoir qui est riche.
On aimerait être sûr aussi de savoir qui est intègre – et qui ne l’est pas. Parce qu’il faut bien sûr éviter le piège du « tous pourris ». Mais il ne faut aussi savoir qu’on est bien loin de « tous ravis »!!!