Il était temps d’agir. La France est depuis trente ans l’un des pays avancés où la croissance par tête a été la plus faible – à peine 1,2 % par an.
C’est aussi l’un de ceux où la dette publique a le plus monté, sans en faire un parangon de justice sociale.
Voilà pourquoi ce qu’on appelle des « réformes structurelles » sont hautement souhaitables.
Emmanuel Macron, plus jeune président de la Ve République, a en la matière une ambition qui ne s’était pas vue depuis… son plus vieux président qui fut le fondateur de cette République, Charles de Gaulle. Oui, il était temps.
Les deux premiers chantiers, le droit du travail et la fiscalité du capital, ont abouti en moins de six mois. S’ils portent la trace de plusieurs compromis, ils pourraient cependant changer le jeu*.
Mais ce n’est qu’un premier pas. Pour réussir, les changements qui touchent aux structures de l’économie requièrent à la fois du temps et de la cohérence.
Du temps, car on ne change pas les décisions du jour au lendemain ni les cheminements pour y aboutir. De la cohérence, car il ne suffit pas d’agir sur un ou deux leviers pour changer la donne.
Elle devra aussi libérer les marchés indûment protégés, accroître l’efficacité de son action publique, organiser la transition énergétique, et aussi, et surtout, améliorer l’éducation tout au long de la vie, de la maternelle jusqu’à la formation permanente.
Nous ne sommes qu’au début des changements, et ces changements porteront leurs fruits seulement dans des années.
La France semble avoir deux atouts pour réussir : une volonté politique forte au service d’un projet porteur, et une conjoncture économique favorable qui permet d’amortir les effets négatifs à court terme de certaines réformes.
Espérons que ces atouts ne seront gâchés.