La rhétorique de guerre est pour le moment dans les paroles que dans les actes.
L »analyse de la situation est simple : aucun État membre de l’UE ne serait épargné « par ce tsunami socio-économique » sans une réponse commune.
De nombreux experts économiques conviennent que la dette mutuelle aurait un sens au niveau de l’UE, l’idée a jusqu’à présent toujours été controversée. On a souvent soutenu que l’UE n’avait pas les attributs d’un État et ne contrôlait pas tous les leviers économiques.
Alors que la France et l’Italie ont déjà soutenu l’émission d’euro-obligations conjointes lors de la crise de la dette souveraine 2010-2012, l’Allemagne a notamment rejeté cette idée et évoqué la responsabilité individuelle des États membres de l’UE de maintenir leurs finances en ordre.*
Le débat n’a pas fondamentalement changé depuis lors: face à la gravité de la situation, les dirigeants de l’UE sont exhortés à examiner tous les instruments possibles, y compris l’émission de « corona virus bonds » ou le recours à un fonds de garantie européen.
Une autre option serait d’utiliser le mécanisme européen de stabilité (MES), le «fonds de sauvetage» de la zone euro. Cela pourrait actuellement mettre à disposition 410 milliards d’euros.
Cependant, les Ministres des Finances des pays membres ne sont toujours pas d’accord sur la mise en place d’un plan de relance commun à l’échelle de l’UE.
Il ne reste que faire confiance au président de l’Eurogroupe, Mario Centeno, : «Nous ne retirons aucune des solutions possibles. Soyez assurés que nous défendrons l’euro avec tout ce que nous avons. »
En attendant les investisseurs créent l’instabilité sur les marchés financiers.