A l’heure du football Business, le poids des chiffres compte beaucoup pour déterminer la santé financière d’un championnat. Le cabinet Deloitte a analysé l’état financier du football sur la saison 2011/2012 avec des projections sur l’avenir. Un rapport attendu pour comprendre les enjeux économiques du football.
Le championnat Anglais (Premier League) arrive largement en tête en termes de revenus et de chiffres d’affaires générés par club. Les recettes totales des clubs anglais ont augmentés de 16 %. Un écart conséquent de plus d’un milliard d’euros avec la Bundesliga (championnat Allemand) qui se classe deuxième devant la serie A (Italie) ou encore la Liga (Espagne) grâce à une explosion du sponsoring pour les clubs.
Le chiffre d’affaires total de la Bundesliga a atteint 1,9 Md €, soit la plus forte croissance dans le football européen (+7%). Et ce n’est pas près d’être terminé puisque les droits de télévision sont en constante augmentation (+50%) pour la saison 2013/2014. Une attractivité développée grâce aux très bons résultats obtenus par les clubs allemands sur la scène européenne.
Derrière, la liga espagnole est en souffrance. Les deux grands clubs d’Espagne cachent la misère financière du football ibérique. A eux deux ils représentent 56 % des recettes du football espagnol soit 1 milliard d’euros. Un chiffre logique tant les deux clubs prennent une place importante au niveau national et international. Mais des discussions se poursuivent en Espagne sur le passage à un modèle des droits de télévision collective et une distribution plus équitable. La majorité des clubs espagnols souffrent en effet d’importantes dettes en décalage avec le Real Madrid et le FC Barcelone.
En constante baisse la serie A apparait dépendante des revenus télévisuels qui représentent 59 % des recettes totales des clubs, soit 0,9 milliard d’euros. Seul la Juventus de Turin résiste au marasme financier du football italien, principalement à l’aide du Juventus Stadium. Un stade dont le club est propriétaire et qui génère d’énormes revenus grâce à une politique commerciale séduisante pour les fans.
Et la France dans tout ça ?
La ligue 1 a vu ses revenus atteindre 1.29 milliards d’euros en 2011/2012, en augmentation de 9 %. Un chiffre trompeur puisque, le Paris Saint Germain version Qataris avec 220 millions d’euros de recettes a plus que doublé son chiffre d’affaires d’une année sur l’autre (+120%). Le club de la capitale arrive loin devant les autres clubs francais en baisse de 25 millions d’euros sur leurs recettes.
Un triste constat observé sur des clubs comme Lille, Lyon ou encore Bordeaux. Un club comme lyon, septuple champion de France est obligé de vendre ses meilleurs joueurs pour garder un certain équilibre financier. La vente du jeune Anthony Matial pour 5 millions d’euros à Monaco est le symbole du décalage existant entre les nouveaux riches et le reste du championnat.
Malgré cela,la bonne forme du football francais devrait se confirmer avec l’arrivée de Monaco et la volonté d’exister au niveau européen du Paris St Germain. L’euro 2016 organisé en France devrait également permettre aux différents clubs d’accroitre leurs recettes et de rentabiliser la construction de stades parfois couteux. Le rapport Deloitte met en évidence les difficultés réelles du football à gérer ses dépenses. Hormis l’angleterre et l’Allemagne, tous les autres championnats pratiquent une politique salariale trop élevé avec les joueurs par rapport aux budgets réels des clubs. Un gouffre financier s’installe et la nécessité d’obtenir des résultats sportifs pour certains clubs devient vitale.
Aujourd’hui, il existe peu de solutions pour remédier à ce problème. Beaucoup prônent l’instauration d’un salaire plafonné (salary cap) pour les joueurs, permettant de réguler l’inflation de la masse salariale des clubs. Mais ce projet parait difficile à mettre en place tant l’argent a pris une place importante dans le football. En attendant un tel système, les joueurs profitent de l’arrivée des nouveaux riches aux dépenses illimités et aux motivations douteuses.