Pierre Laurent, président de la FNAIM 06, n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer la situation largement insatisfaisante du marché de l’immobilier azuréen : « Le volume d’activité a nettement baissé et les prix n’ont plus la même dynamique d’augmentation qui favorisait l’investissement ». » Rarement l’immobilier n’aura été aussi maltraité durant ce quinquennat et les projets du camp adverse sont pires en perspectives (blocage des loyers) ».
L’analyse conjoncturelle de la FNAIM pour le 1er trimestre met en évidence que les prix de l’ancien résistent (même si leur progression ralentit) alors que, à l’exception de l’Ile-de-France, une baisse a été enregistré sur la France entière.
D’ailleurs, la chute de l’activité du marché a été amorcée comme l’indique bien l’ampleur de la production de crédits nouveaux à l’habitat (source Banque de France) de plus de 40% en début de l’année.
Bien évidemment les raisons ne manquent pas : l’absence de soutien fiscal au primo-accédents; la tension sur les taux d’intérêt; le resserrement des conditions d’octroi des prêts et, pour finir, les faibles gains du pouvoir d’achat.
Et en perspective, le resserrement probable des prélèvements obligatoires et une inflation soutenue par la hausse des prix des matières premières.
Autant des motivations qui conduisent à la prudence une population et des investisseurs qui, au contraire, auraient besoin de confiance et…optimisme. Les professionnels de l’immobilier ne sont guère confiants non plus dans les propositions des candidats qu’ils jugent « largement insuffisantes ».
Mais si les lamentations ne manquent pas, voici le volet des propositions que FNAIM présentera aux forces politiques issues des élections ( présidentielle et législative) et cela avec une action de lobbying qui se veut incisive.
Considérant inatteignable le programme de construction de 500 000 logements sociaux par an pendant toute la durée de la mandature (chiffre de l’investissement 60 milliards d’euros !), la proposition qui sera présentée sera un « bail puissance 3 » (économique, social et citoyen), soit un engagement pour développer une offre locative solidaire.
De quoi s’agit-il ?
Devant la pénurie des réserves foncières dans les zones tendues, c’est dans l’habitat existant que se trouvent les gisement qui peuvent être exploité immédiatement de manière à dynamiser l’offre de logements compte tenu du coût et la durée de la mise en production de logements neufs.
Et puis, pourquoi ne pas s’attaquer en priorité au phénomène des logements existants avant d’en construire des neufs ?
Dans le concret, le bailleur privé s’engage à louer , à titre de résidence principale, pour une durée au moins égale à 9 ans, à une valeur locative égale à 50% du prix du marché du secteur libre ( plafond de loyer du ecteur locatif social PLUS ou PLS tandis que l’application du plafonds du secteur social PLUS rendront éligibles 60% de la population).
Bien sûr, ce dispositif ne pourra pas se faire sans contrepartie pour le bailleur. Il s’agit là d’alléger la pression fiscale qui pèse sur lui pour l’encourager à pratiquer des niveaux de loyers HLM.
Et plus spécialement :
- déduction de 100% des revenus locatifs « sociaux » pendant 9 ans
- exonération totale de la plus value en cas de revente au bout de 15 ans
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non prise en compte de la valeur du logement ainsi oué dans l’assiette de l’ISF
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exonération de la taxe foncière
La FNAIM a calculé en 2200 millions d’euros le manque de recette fiscale sur une durée de 9 ans.
Pierre Laurent est convaincu de la validité de cette proposition: » Elle est à la fois empreinte de bon sens et économiquement viable. il reste à souhaiter que nos gouvernants s’en saisissent pour donner au logement une ligne politique forte et concertée ».