La Fondation de la Mer veut faire de l’UNOC un levier d’action pour l’Océan

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Un banc de poisson blanc dans la mer.
Illustration DR.

A l’occasion de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC), qui se tiendra à Nice en juin 2025, la Fondation de la Mer se mobilise sur plusieurs fronts. Entre lutte contre la pêche illégale, restauration des herbiers marins et sensibilisation du grand public, l’organisation veut faire entendre sa voix.

Du 9 au 13 juin 2025, Nice accueillera plus de 30 000 participants venus du monde entier pour l’UNOC 3, une conférence internationale consacrée à la préservation et à l’usage durable des océans. La Fondation de la Mer y portera plusieurs propositions concrètes et participera activement aux échanges.

Trois priorités guideront son action : combattre la pêche illégale, restaurer les écosystèmes marins dégradés, et renforcer la sensibilisation du public. Ces engagements prolongent les dix années de travail de la Fondation, déjà présente sur le terrain avec des programmes sur l’ensemble du littoral français et au-delà.

L’un des principaux enjeux défendus concerne la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Cette pratique représente jusqu’à 26 millions de tonnes de poissons prélevés en plus des quotas autorisés. Elle met en péril les équilibres écologiques, prive les économies locales de ressources et est souvent liée à des formes graves de criminalité. La Fondation a publié un rapport de référence sur ce sujet et co-organisera à Nice un événement dédié avec plusieurs ONG et partenaires européens.

Autre priorité : la restauration des herbiers marins. Essentiels pour le climat, ces écosystèmes permettent de stocker du carbone, d’abriter la biodiversité et de protéger les côtes. La Fondation de la Mer, élargira lors de l’UNOC son initiative “Alliance for European Seas”, déjà active en Méditerranée et en mer Baltique. En 2024, plus de 6 600 plants de posidonie ont été replantés dans le cadre de ces projets.

Informer pour agir

La Fondation de la Mer insiste également sur la nécessité d’impliquer le plus grand nombre. Du 6 au 12 juin, elle organisera chaque soir sur la plage du Ruhl à Nice les “Apéros de la Mer” : des mini-conférences accessibles à tous sur des sujets comme la pollution plastique, les coraux, les requins ou encore les phoques moines.

Ce format convivial vise à rendre les enjeux de l’Océan compréhensibles et à proposer des pistes d’action concrètes. « L’enjeu est de créer de l’émerveillement pour susciter l’envie de protéger », résume l’équipe de la Fondation.

L’année 2024 a déjà été marquée par un fort engagement citoyen. Selon les chiffres communiqués, plus de 158 000 personnes ont été directement sensibilisées, 2 770 collectes de déchets ont été organisées, et 250 000 jeunes ont été formés grâce à un partenariat avec l’Éducation nationale.

Parmi les autres actions notables, le programme “Repêchons les Océans” associe pêcheurs et acteurs de l’upcycling pour récupérer les déchets marins. En Gironde, un site pilote de lutte contre l’érosion a permis de protéger 60 hectares de cordon dunaire. En mer Ionienne, des études sont en cours pour suivre la population de phoques moines.

Enfin, la Fondation espère que la France profitera de l’UNOC pour affirmer son ambition. Elle appelle à défendre la science avec des moyens suffisants et à pousser pour l’adoption rapide du traité BBNJ (biodiversité en haute mer). Elle soutient aussi un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds.

“L’Océan a besoin de science, de toutes les sciences”, rappellent les organisateurs du One Ocean Science Congress, le volet scientifique de l’UNOC qui se tiendra du 3 au 6 juin à Nice. La Fondation de la Mer compte bien y faire entendre la voix de ceux qui agissent, à tous les niveaux.