Ce jeudi 24 avril 2025, Nice a commémoré le 110e anniversaire du génocide arménien. Une marche solennelle, des discours poignants et une cérémonie au Jardin de l’Arménie, tous ont rendu hommage aux victimes et réaffirmés l’importance du devoir de mémoire.
En ce jeudi empreint d’émotion, la ville de Nice s’est recueillie pour commémorer les 110 ans du génocide arménien. Une marche solennelle, ponctuée de musiques traditionnelles et d’encens, a rassemblé citoyens, élus, représentants religieux et membres de la communauté arménienne, unis dans un même élan de mémoire et de reconnaissance.
Le cortège est parti de la place Masséna à midi, en direction du Jardin de l’Arménie. À sa tête, Christian Estrosi, maire de Nice, accompagné du Très Révérend Père Khatchadour Boghossian, guide spirituel de l’église apostolique arménienne de la ville. À l’issue de la marche, une gerbe a été déposée devant la stèle à la mémoire des victimes, suivie d’une minute de silence et de l’interprétation des hymnes arménien et français.

Un discours de colère face à ces injustices
Dans un discours empreint de solennité et de fermeté, Maguy Georgian, présidente du foyer culturel arménien de Nice et de la Côte d’Azur, a rappelé la douleur encore vive d’un peuple déraciné : « ce que nos ancêtres ont vécu, c’est une blessure ouverte, un cri qui traverse les générations. »
Elle a également dénoncé l’hypocrisie de certaines relations internationales : « dans les faits l’Europe continue d’acheter du gaz à l’Azerbaïdjan, un régime autoritaire, qui persécute, qui efface et qui nie. »
La présidente a appelé à ne pas oublier les 23 otages arméniens toujours détenus en Azerbaïdjan, et à s’indigner face aux provocations comme l’inauguration, fin mars, d’une avenue Enver Pacha dans la capitale de l’Artsakh, aujourd’hui occupée. Enver Pacha qui fut l’un des commanditaire derrière le génocide arménien. En réaction elle dit, « imagine-t-on une rue en Europe nommé Adolf Hitler sans aucune réaction international ? »
Christian Estrosi a saisi la balle au bond : « nous partageons cette colère avec force », a-t-il déclaré, rappelant l’histoire douloureuse des 250 Arméniens arrêtés il y a 110 ans et des massacres ayant précédé 1915, dès 1895.
Le Jardin de l’Arménie, qui a accueilli la cérémonie, devient plus que jamais un lieu de mémoire. En guise d’hommage final, les Niçois ont pu déposer une rose blanche à la stèle, tandis que les sons du duduk, instrument emblématique de la culture arménienne, s’élevaient dans le silence recueilli du jardin.
Cette journée du 24 avril, désormais reconnue en France comme journée nationale de commémoration du génocide arménien, réaffirme l’importance de la mémoire face à l’oubli, et du respect face à la négation.