Ce jeudi 22 juin, un « arbre de vie » a été planté au Parc Vigier à Nice. Dans le cadre de la « journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe », cet olivier rend hommage aux donneurs d’organes et leurs familles.
À l’ombre des palmiers du Parc Vigier, surplombant la mer, un olivier a été planté ce matin. Symbole de paix et de vie, cette plantation a été l’occasion d’un moment profondément émouvant. Le 22 juin est une journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. Ce jour permet de mettre en lumière l’existence d’une solidarité tangible entre les individus. De plus, il permet d’exprimer une gratitude inaliénable envers les donneurs. « Donner de soi » pour permettre la vie ou l’amélioration de la vie, est un acte de solidarité majeur. Après la plantation, élu, médecin, présidente d’association et double-greffé se sont exprimés sur le sujet. De cette façon, ces différents points de vues apportent une prise de conscience plus globale de la problématique « du don de soi ».
« Une priorité nationale »
Après avoir participé collectivement à la plantation, Enrico Gruden, médecin coordonnateur des prélèvements d’organes et de tissus au CHU de Nice, a pris la parole. Il commence par remercier tous ceux qui contribuent de près ou de loin aux dons. Puis, Enrico Gruden souligne que le don demeure une « priorité nationale ». Les chiffres sont encore trop bas. Pour l’année 2022, près de 6 000 greffes d’organes ont été enregistrées pour 10 000 personnes en attente. Il invite enfin à un devoir de sensibilisation et communication autour du don. Enrico Gruden rappelle pour finir les principales notions liées au don d’organes et de tissus: total anonymat du donneur, gratuité et consentement présumé.
« Une urgence à la solidarité »
C’est avec une vive émotion qu’Irène Allione s’est exprimée sur le sujet. La présidente de France Fédération des Associations pour le Don d’Organes et de Tissus humains 06, très émue, rappelle brièvement la mythologie de l’olivier. L’olivier, donné par la déesse Athèna, considérait qu’il était « le don le plus utile à l’homme ». Par la suite, elle insiste sur la nécessité d’une « urgence à la solidarité ». « Car le don c’est la vie », conclue-t-elle fièrement en cédant la place à Richard Chemla. L’adjoint au maire de Nice délégué à la transition écologique et énergétique, à la santé et au bien-être, fait part de ses 37 ans de carrière dans la santé. Il rappelle que le don de soi permet d’une certaine façon de « prolonger la vie après la mort », lorsque qu’un patient décédé est donneur.
La rage de vie d’un double-greffé
Le parcours d’Emmanuel Gasteaud est un témoignage puissant de rage de vie. Greffé à deux reprises, à 17 ans puis à 30 ans à la suite d’un rejet, il a passé quatre ans de sa vie en dialyse. Sportif de haut niveau, il est double champion du monde aux jeux des transplantés. Cet évènement est l’une des plus grands au monde en terme de sensibilisation pour le don d’organes. Fier de lui et de ses performances, il déclare en souriant mener une « vie normale ». Enfin, s’il concède qu’avoir reçu deux greffes n’est pas anodin et que la vie de greffé n’est « pas un long fleuve tranquille ». Emmanuel Gasteaud insiste sur le fait que le don d’organes lui a rendu la vie possible et meilleure.