Il y avait dans l’air et sur la pelouse lilloise comme un air de possible, hier soir, et les niçois ne rentrent pas bredouilles au bercail au prix d’un match aussi inattendu que spectaculaire au score final inhabituel de quatre buts partout. Avec cette ténacité et une telle abnégation, l’année à venir pourrait bien être moins morose pour des aiglons qui terminent 2011 sur une vraie bonne note.
La bande à Balmont reprenait alors le chemin des buts d’Ospina et c’est l’anglais Joe Cole qui trouve le premier celui des filets à la demi-heure de jeu après une somptueuse phase de jeu lilloise. Dure réalité entre l’un des ténors du championnat sur ses terres et l’un de ses actuels relégables qui ne voyage pas trop bien. Mais c’était sans compter sur la prestation de Mouloungui qui, après avoir montré de belles choses en début de rencontre, s’exécute dans un numéro de dribble improbable qui le conduise à servir Dja Djédjé qui catapulte l’offrande dans les buts d’un Landreau, pour une fois en retard sur sa sortie. Une égalisation venue du fond du cœur pour des Niçois revigorés qui prennent, en fin de mi-temps, le jeu à leur compte. On prend les mêmes et on recommence, Mouloungi, décidemment intenable hier soir, s’essaie cette fois sur Landreau qui ne peut que repousser sur Dja Djédjé qui n’a qu’à pousser le ballon dans le but vide. Le public lillois désabusé n’en croit pas ses yeux et c’est sur le score inespéré de 2 buts à 3 en faveur de l’OGC Nice que les deux équipes rentrent se réchauffer au vestiaire.
La seconde période débutera comme prévu par une phase d’attaque défense mais l’arrière-garde azuréenne veille au grain tout en distillant quelques ballons de contre qui aurait même pu profiter une nouvelle fois à Mouloungui qui, cette fois, expédie sa tentative au dessus des buts de Landreau. Lille pousse mais Nice tient et, comme il a été présent dans tous les bons coups, Eric Mouloungui le sera aussi dans les mauvais puisqu’à la 70ème minute il écope d’un nouveau carton jaune synonyme de retour anticipé au vestiaire. A dix contre onze, la mission niçoise frise à présent l’impossible !
Plus qu’un quart d’heure de jeu et les hommes de Marsiglia sont sur le reculoir, et c’est un nouveau diable qui sort du jeu lillois en la personne de Hazard qui, au prix d’un bel exploit technique dans la surface de réparation niçoise, ajuste impeccablement Ospina qui ne peut que voir le ballon mourir dans son petit filet. L’égalisation est certes méritée mais elle est un nouveau coup de butoir pour des Niçois désormais réduits à dix. Pas le temps de respirer, et parce qu’on est jamais aussi bien trahi que par les siens, c’est un ancien aiglon, Balmont, qui enchaine un superbe contrôle de la poitrine et une reprise de volée limpide crucifiant Ospina pour donner un avantage que chacun veut croire final de la pelouse au banc tout comme dans les tribunes.
Mais il était dit que ce match ne serait pas comme les autres et sur un des derniers corners de la rencontre côté niçois, c’est Clerc qui vient profiter d’un cafouillage dans une défense lilloise qui se voyait déjà peut-être au chaud dans le vestiaire avec trois points dans la besace, pour offrir une égalisation inespérée à ses co-équipiers et ramener un petit point précieux sur la Côte d’Azur. Les dernières minutes ne donneront plus rien et c’est donc bel et bien un exploit que les Niçois ont réalisé à Lille à force d’un courage et d’une abnégation qu’on aimerait tant revoir.
Alors, petit Papa Noël….
