La déception est sur tous les visages mais le président du Gym veut tourner la page. L’OGCN doit se servir de cette désillusion pour progresser et continuer sa marche en avant.
Président, cette finale perdue restera comme une terrible déception dans le coeur des Niçois…
Pas juste dans le coeur des Niçois. Dans le coeur de l’ensemble du club, de l’ensemble des supporters. Pour tous ceux qui ont cru en l’équipe, c’est une grande déception. Nos joueurs sont passé au travers de cet événement : il ne faut pas se fermer les yeux ou se mettre des oeillères.
ça arrive dans tous les métiers du monde mais malheureusement pour nous, ça nous est arrivé au pire moment. Cela dit je suis quelqu’un de positif et il faut repartir de l’avant ! Nous allons essayer d’analyser avec le staff technique les raisons de cette défaite, débriefer cet évènement. Nous allons continuer à travailler pour revenir plus fort encore et revivre une finale de Coupe dans les prochaines années. On a l’espoir de construire. Cette finale nous permet de grandir, même dans la défaite.
Financièrement, que représente cette finale perdue ?
Disons que l’on aurait pu avoir un gros plus dans le budget. Mais nous ne comptions pas là dessus pour équilibrer notre budget je vous rassure. Nous avons été prudents, avons tablé sur une 17è place et une élimination au premier tour des deux coupes. Notre parcours en Coupe de la Ligue nous a apporté un petit plus au budget, cela aurait pu être un gros plus en cas de victoire mais ce n’est pas essentiel. Le petit pécule amassé va nous apporter un petit plus pour l’enveloppe du recrutement.
Cette défaite est-elle un frein aux ambitions du club ?
Ca ne remet en rien la stratégie sur trois ans que nous nous sommes fixés. Ni au niveau du recrutement, ni pour le reste. Nous avons toujours pour objectif d’améliorer l’effectif chaque intersaison pour nous ancrer dans trois ans dans les 8 meilleures équipes de France.
Malgré tout, la première année de ce nouveau cycle restera positive. On n’a pas réussi à manger la cerise sur le gâteau, mais nous avons tout de même fait un beau parcours. J’espère que nous mettrons du baume au coeur à tout le monde en négociant bien nos trois derniers matches. Je vais m’entretenir avec les joueurs pour leur expliquer que nous attendons d’eux une réaction, pour finir la saison sur une note positive. Prendre 7 points sur 9 serait très satisfaisant.
Un objectif au classement ?
Il est difficile d’établir une place car, hormis tout en haut et tout en bas, le Championnat est très serré. On ne va pas commencer à calculer ce que peuvent faire les clubs devant nous. Comme je vous l’ai dit, si nous prenons sept points sur neuf pour conclure ce Championnat, je serais très satisfait. Que l’on joue les trois matches à fond, avec de la qualité.
Vous dites que cela ne change rien en terme de recrutement. Néanmoins, la perspective d’une Coupe d’Europe était tout de même intéressante pour garder et recruter des joueurs majeurs ?
C’est possible. Certains de nos joueurs pourront peut-être être sollicités par des clubs qui jouent la coupe d’Europe et c’est vrai qu’à ce niveau là c’est un désavantage. Néanmoins je vous rassure : nos joueurs majeurs sont sous contrat et si certains doivent nous quitter, le club ne sera pas lésé. Nous ne sommes pas en situation de faiblesse et il faudra que le prix fort soit payé pour trouver un équivalent.
Au niveau de l’effectif, nous venons de concrétiser la venue de Bellion pour 4 ans, et avons un accord de principe avec Ederson pour la même durée. Ce sont deux joueurs talentueux, jeunes, avec une grosse marge de progression. Pour la saison prochaine, en accord avec Frédéric Antonetti, nous chercherons à recruter entre 3 et 5 joueurs qui apporteront un plus.
Alors pour revenir à votre question, certes nous aurions préféré jouer l’Europe mais lorsque je vois le parcours de Strasbourg qui a gagné la Coupe de la Ligue l’an passé, et qui aujourd’hui est relégué en deuxième division, je me dis aujourd’hui que c’est peut-être un mal pour un bien. Jouer tous les 3 jours pour un club comme le nôtre, ce n’est pas forcément chose aisée. Il faut avoir un effectif beaucoup plus dense et compte tenu de nos moyens, nous aurions surement perdu sur la qualité au final. La Coupe de l’UEFA est une compétition intéressante à jouer mais au niveau financier elle ne rapporte pas grand chose.
Quel est l’état d’esprit des joueurs aujourd’hui ?
Ils sont très affectés évidemment. Beaucoup ont pleuré après coup, c’est normal. Il n’est pas besoin de les enfoncer. Ils savent très bien qu’ils sont passé à travers de la première mi-temps, ils savent que cette finale était à notre portée, et il y a forcément une très grande déception chez nos joueurs. Ils se sentent responsables de cet échec. Ce que j’espère maintenant, c’est qu’ils réagissent. Je sais que nos supporters sont également très déçus et j’attends de l’équipe qu’elle redonne le moral à tous ceux qui nous ont formidablement soutenu cette saison.
Qu’allez-vous leur dire ?
Qu’ils n’ont pas été à la hauteur de l’événement. Nos supporters ont eu un comportement extraordinaire et l’équipe leur doit une revanche. Les joueurs sont redevables des supporters. Passer au travers d’un match, quel qu’il soit, cela peut arriver. Maintenant il en reste trois à disputer et là j’attends une réaction. Avec une bonne fin de championnat, la pilule passera un peu mieux.
Permettez moi au sujet de notre public de vous dire que suite à cette finale j’ai écris un courrier à Nicolas Sarkozy, pour lui demander suite à ce match de revoir son point de vue sur nos supporters et de reconsidérer différemment les informations qu’il a pu recevoir.
Ces dernières semaines, l’OGCN a vraiment donné l’image de marcher main dans la main avec les groupes de supporters.
Avec les supporters nous avons fait corps. Nous avons été solidaires. Si je me suis autant investi ces dernières semaines pour défendre nos supporters, c’est tout simplement car j’étais excédé de l’image que l’on essayait de leur donner, de l’opinion que certains avaient des supporters niçois. On ne peut pas, parce qu’il y a 10 ou 20 fauteurs de troubles dans un public, considérer que l’ensemble des supporters niçois sont des voyons. Samedi dernier, ils ont montré l’exemple à la France entière. C’est le gros point positif de cette finale. Les supporters niçois ont gagné leur match. Pour voir plus loin, nous savons qu’ils étaient 25.000 à Paris, 5.000 devant les écrans géants de la Place Masséna. Jamais un tel engouement n’avait entouré le club. Personne n’aurait imaginé qu’il eut pu être aussi important. Et pourtant il l’a été ! Aujourd’hui, il faut tirer profit de cela. Se servir de ce comportement exceptionnel de nos supporters pour l’avenir.
C’est un formidable pied de nez à certains politiques qui n’ont eu cesse de diaboliser notre public !
Certains ne comprennent pas bien le milieu du football. Crier, hurler, chanter, c’est de la passion. Si l’on veut des stades totalement aseptisés, avec des supporters assis pendant 90 minutes, il vaut mieux aller à l’opéra ou au théâtre ! Un stade de football est un endroit festif. Au Stade de France, les 25.000 niçois ont prouvé que l’on pouvait faire la fête, que l’on pouvait faire du bruit, sauter, danser… sans qu’il y ait le moindre incident. Ils ont donné une leçon à la France entière, des millions de gens ont vu que les supporters niçois étaient simplement des gens passionnés, désireux de faire la fête avec leur équipe. Je suis fier d’eux.
Globalement et pour sortir du cadre de l’OGCN, on se rend compte que tout le Stade de France, que ce soit côté niçois ou nancéien, a fait la fête samedi. Ces derniers temps, on ne parlait dans la presse que d’une matière négative des supporters de football. Il faut arrêter avec ces amalgames stupides.
Pour quelques centaines d’individus en France, dont beaucoup proches du PSG d’ailleurs, on peut faire croire à ceux qui suivent cela de loin que le football est une guerre. Mais non, c’est un sport formidable, une grande fête qui draine les passions de 99,9% des gens qui s’y intéressent. Que l’on mette en place des lois pour lutter contre le racisme ou l’antisémitisme dans les stades, c’est une bonne chose. Qu’on le fasse, cela fera du bien au football français. Mais qu’on ne le justifie pas par un amalgame qui n’a pas lieu d’être.
Pour conclure, un message pour les supporters niçois ?
Je voudrais leur faire passer un message d’espoir. L’an passé à la même époque nous étions à Ajaccio pour sauver notre tête en L1. Il y a trois ans et demi, le club était mourrant. Nous n’oublions pas d’où nous venons. Aujourd’hui nous avons joué une finale de Coupe, avec 25.000 personnes qui ont effectué 1000 kilomètres pour nous soutenir.Nous allons continuer à travailler pour faire mieux. Notre staff technique et compétent, travailleur et va nous faire progresser. Nous allons construire un grand club. Nous avons fait mieux que l’année dernière, et l’année prochaine nous ferons mieux que cette année. Les grandes défaites font les grands hommes. Nous allons nous servir de la désillusion de samedi pour revenir plus forts !
Propos recueillis par Florence BLAISE
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