Dans les travées du stade , les supporters attendaient avec impatience cette reprise de championnat à domicile autant que les chaleureuses retrouvailles avec un homme attachant et au franc langage . De la stabilisation du Gym au sein de l’élite durant 4 années à
cette finale de coupe de la ligue face à Nancy et ayant réuni 28 000 nissarts au Stade de France , le natif de Venzolasca a laissé aux fans ce goût proche du remerciement. Celui de la reconnaissance y ressemblant le plus. Désormais face à face mais bons amis , sous un soleil de plomb et luttant contre une température caniculaire , les 12 824 spectateurs présents à Nice-Nord allaient pouvoir communier avec le terrain et ses acteurs.
Après Bjeko et Anto, le soutien des supporters à l’un des leurs
« Tu vois l’homme avec le maillot et le jean? C’est Nenad Bjekovic, le meilleur attaquant qui ait joué à Nice, il a fait rêver toute une génération….les images me reviennent comme si c’était hier », Pierre est un homme qui marche à l’affectif.
Comme de nombreux niçois d’ailleurs, qui en ont fait un trait de caractère devenu une valeur même. Fier de narrer à son petit-fils les grandes pages de l’Histoire des Aiglons, ce supporter de longue date et ses contemporains ont le souvenir d’un joueur d’exception et habitué aux prouesses techniques, aux avalanches de but durant 5 années ( 1976 à 1981) sous le maillot niçois. Il a même réussi l’exploit d’hisser Nissa à la 6ème place du championnat en tant que coach , en 1989. Un performance qui attend toujours d’être battue depuis 20ans maintenant. L’ancien attaquant yougoslave a rempilé depuis un bout de temps déjà mais son passage sur la Côte d’Azur en a marqué plus d’un , et pas que dans le Comté de Nice. Sa venue pour le coup d’envoi a été perçue comme un symbole aux quatre coins du stade, sorte de renouveau d’une ère glorieuse. Qui sait? Une ovation pour l’ex chouchou du Ray avant l’entrée de Frédéric Antonetti sur la pelouse. Des acclamations prévisibles et des chœurs qui n’oublient pas celui qui a œuvré durement pour le Gym. Retour au présent, le nouvel entraîneur , Didier Ollé-Nicole a déjà pris le chemin de son prédécesseur, celui de devenir un niçois à part entière . Par son discours, sa façon d’être , son ambition , il a déjà le soutien et l’amitié de tout ou partie du Ray, qui chante haut et fort son nom.
Un match bien particulier mais qui n’a aucunement empêché la BSN et l’ARN de se lancer dans les performances vocales. Ajouté à ça les nombreuses banderoles d’encouragements et les drapeaux flottants durant toute la partie. Et lorsque Chaouki Ben Sadda contrôlait de la poitrine puis de la tête un ballon qu’il pouvait emmener depuis le milieu du terrain jusqu’au but de Douchez, après une course folle et un but d’anthologie, le vieux Ray pouvait exploser de nouveau . Même si Rennes égalisait dans la foulée sur penalty Les banderoles ressortaient de terre , les drapeaux pouvaient flotter dans le ciel azuréen. Mais le message le plus important était empreint de gravité. Des écriteaux où l’on pouvait lire « Soutien à notre ami injustement incarcéré », « Justice pour nos condamnés ».
Des mots conséquence d’une répression expéditive à St Etienne où un supporter s’est vu infliger une peine de 6 mois d’emprisonnement ferme , de manière « abusive et intolérable » selon l’avis général des supporters, dont nombreux sont les témoins des faits qui ont été, selon la pupart des fans, « perçus de manière erronée par la justice ».
Olivier Fazio