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23 novembre 2024

OGC Nice – Ajaccio: Entretien avec Stéphane Porato

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En préambule de la 18ème journée de Ligue 1 qui aura lieu ce week-end et le match de l’OGCNice contre Ajaccio, Nice-Première donne la parole à un des joueurs les plus expérimentés du groupe corse. Stéphane Porato, s’est prêté avec simplicité et bonne humeur au jeu des questions réponses, avant une rencontre déjà décisive pour les deux clubs. Morceaux choisis.


Originaire de la région parisienne,Stéphane Porato a effectué la plupart de sa carrière dans des clubs du sud. Révélé à Toulon puis passé par Monaco et Marseille, et après un passage éclair à Créteil, il est revenu dans le sud pour atterrir à Ajaccio. D’abord cantonné au rôle de remplaçant, il a rapidement supplanté Stéphane Trévisan et le retour de son mentor, le sorcier Rolland Courbis l’a définitivement installé dans le fauteuil de titulaire indiscutable au sein de l’effectif ajaccien.

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Nice Première. : Pour commencer cette interview, nous sommes un site internet et j’ai pu voir que tu as ton propre site sur la toile ( www.stephane-porato.com ). Comment t’es venue cette idée ?

Stéphane Porato : Ca fait plusieurs années maintenant que je m’intéresse à Internet. A l’époque où je jouais à l’OM, il y avait une personne qui gérait un site pour plusieurs joueurs. Quand j’ai quitté la canebière, ça s’est arrêté et j’ai fait des rencontres après qui m’ont donné envie de continuer ça. Y’a donc un webmaster qui gère tout ce qui est Internet en lui-même puis après chaque rencontre que je joue il y a une autre personne avec qui je discute et qui recueille mes impressions pour permettre aux internautes de pouvoir suivre, régulièrement, tout ce qui est en rapport avec ma vie sportive.

NP. : Malgré le fait que tu sois originaire de la région parisienne, tu as fait quasiment toute ta carrière dans le sud, il y a-t-il une explication précise ?

S.P. : Non, pas spécialement. J’ai été repéré par Toulon et donc j’ai débuté là-bas. Après les problèmes qu’a connu le club, j’ai été approché par Monaco. J’ai continué à apprendre mon métier en tant que doublure de Barthez. Puis Marseille est venue me chercher. Et on sait tous, ce que représente ce club donc il était inconcevable pour moi de refuser. Et puis après il y a eu Ajaccio, qui m’a tendu la main. J’ai juste fait un rapide passage à Créteil. C’est vrai que c’est le seul club du « nord » dans ma carrière. Je n’avais pas de plan de carrière et si j’ai beaucoup joué dans des clubs du Sud, ce n’est que pure coïncidence.

N.P. : Tu n’as jamais été tenté par une aventure à l’étranger ?

S.P. : Plusieurs fois, ça m’a traversé l’esprit. J’ai eu des contacts mais à chaque fois quelque chose a fait que ça a capoté. Aujourd’hui, c’est vrai que c’est un challenge qui m’intéresse. Mais pour l’instant, je suis très bien en Corse. Il me reste encore 2 ans de contrat à la fin de cette saison donc pour l’instant ce n’est vraiment pas d’actualité.

gard1.jpg N.P. :Stéphane, tu as malgré tout, une belle carrière. Tu as joué dans des grands clubs et donc tu as eu l’occasion de jouer des grands matchs. Est-ce qu’il y en a qui restent particulièrement présent dans ton esprit ?

S.P. : Je crois que pour tout footballeur, le match dont on se souvient c’est le premier. Moi, c’était avec Toulon et j’en garde un grand souvenir. Après les matchs de coupe d’Europe ont été important aussi. Je me souviens particulièrement de la demi-finale de coupe UEFA, avec l’OM contre Bologne. C’était énorme au niveau de la pression et tout ce qui a suivi la qualification pour la finale a été grandiose. C’est ces genres de matchs auxquels tu tiens et que tu aimes te remémorer.

N.P. : Tu as fait beaucoup de rencontres durant tes différentes saisons parmi l’élite. Y’a-t-il un joueur en particulier ou un entraîneur qui t’a marqué ?

S.P. : Je me suis toujours bien entendu avec mes coéquipiers. Dans la catégorie des joueurs, je me souviens beaucoup de Trezeguet. On a débuté ensemble à Monaco et j’ai encore en tête les interminables séances d’entraînements qu’on faisait ensemble. Mais c’est vrai qu’au niveau des stars, j’ai croisé pas mal de monde ; des grands buteurs : Ravanelli, Maurice ou encore Djorkaëff, des grands Monsieur aussi avec Laurent Blanc, Patrick Blondeau ou Franck Dumas. J’ai quelques amis dans le milieu, je pense surtout à Jurietti, Danjou et Cyril Rool aussi. Mais j’en oublie beaucoup.
En ce qui concerne les entraîneurs, j’ai eu la chance de travailler avec Arsène Wenger, donc on ne peut que être marqué par un tel personnage. Mais je retiens aussi Rolland Courbis qui a fait beaucoup pour ma carrière. C’est lui qui m’a donné ma chance au plus haut niveau et le fait de l’avoir retrouvé en Corse m’a apporté beaucoup de satisfaction.

N.P. : Juste un petit mot sur l’équipe de France. Qu’est-ce que cela représente pour toi ? Je rappelle juste que tu as été sélectionné une douzaine de fois mais que tu n’as joué qu’à une seule reprise, c’était le 13 novembre 1999 contre la Croatie au Stade de France.

S.P. : Ca restera un regret. N’avoir eu la chance de jouer un seul match avec les bleus ça laisse forcément une impression d’inachevé. Malheureusement pour moi, y’a pas eu de suite mais j’ai quand même aimé l’ambiance qui y régné.J’ai eu la chance de venir en équipe de France lors de la saison 98-99 et c’était la grande équipe, celle des champions du monde. On sentait que ça n’allait pas s’arrêter là.

gard2.jpg N.P. : Pour parler du match de samedi, dans quel état d’esprit, toi et ton équipe vous présentez vous au stade du Ray ?

S.P. :Nos résultats ne plaident pas en notre faveur. On reste sur une série désastreuse. On cherche la solution mais on a du mal à la trouver. A chaque fois, on se fait piéger sur une erreur d’inattention alors qu’on a le match en main. La plupart de nos adversaires disent qu’on n’est pas à notre place et c’est vrai. On joue bien, on tient bien le match et les attaquants adverses ont très peu d’occasions mais malheureusement ça ne suffit pas. C’est difficile à avaler. Mais c’est un problème collectif. Nos attaquants ont du mal à concrétiser leurs occasions et nous, les défenseurs et moi, on ne met pas assez en confiance l’équipe. Mais je sais qu’on va y arriver parce qu’on en a envie. Il faut jouer tous ensemble et ça va payer.

N.P. : Quel est ton avis sur l’équipe de Nice ?

S.P. : Nice est un club important dans le foot français. On s’attend toujours à les voir dans la première partie de tableau. Ce club démontre des valeurs importantes. Il y a des bons joueurs mais ils ont du mal à confirmer. C’est dommage car ils en ont les moyens.

N.P. : Et sur ses supporters ?

S.P. : Les supporters niçois, c’est ce que les footballeurs aiment. Quand on va jouer au stade du Ray, on sait qu’on va être confronté à un public chaud avec une grosse ambiance. Un public chauvin, à fond derrière son équipe, ça motive et même en tant qu’adversaire ça nous motive. Ils jouent un rôle très important et c’est de ça qu’a besoin le football français.

N. P. : Comment expliques-tu votre début de saison, idéal avec une 6ème place au bout de 6 journées et préoccupant depuis avec deux points pris sur les 11 derniers matchs ?

S. P. : Comme je te l’ai dit, à chaque fois le match bascule sur un détail, un erreur de placement de marquage, une erreur d’inattention. Bref, sur pas grand-chose. On joue certainement mieux aujourd’hui qu’en début de saison mais on n’est moins vigilant. Il faut qu’on travaille sur ça si on a envie de se sauver.

N.P. : Stéphane, de l’avis général, Ajaccio et l’OGCNice sont les 2 équipes les plus désavantagées par l’arbitrage. Peux-tu nous donner ton avis ?

S.P. : Je ne pense pas que ce soit le cas. Je ne parlerai que de mon club car je n’ai pas assez vu les matchs de Nice pour tenir pour eux les propos que je vais tenir pour nous. Ajaccio est dans une phase délicate où rien ne va. On lutte pour marquer des points et on n’y arrive pas. Alors je pense que si on focalise sur l’arbitrage c’est justement parce qu’on y arrive pas. Mais il faut accepter les décisions de l’arbitre. Si tout allait bien dans notre jeu, on ferait moins attention aux éventuelles erreurs d’arbitrages. Maintenant, lorsqu’il y a des cas flagrants, c’est aux instances du football de bien gérer les choses, de voir ce qui se passe et de mettre les arbitres dans les meilleures conditions. C’est quand même eux qui ont le pouvoir de faire basculer une rencontre donc il faut qu’ils soient irréprochables.

N.P. : Le poste de gardien est un poste très sensible, où la moindre erreur se paye comptant. Comment arrives-tu à gérer cette pression ?

S.P. : A Ajaccio, c’est particulier. Tout le monde pense que, à cause de notre classement je dois avoir beaucoup de travail à faire. Mais ce n’est pas le cas. En tous cas, pas cette saison. On joue bien et nos adversaires n’ont que trés peu d’occasions. Le problème aujourd’hui, c’est que je n’arrive pas à être à 100 % et ça m’ennuie. Je travaille à l’entraînement pour progresser et pour être plus décisif. Pour gérer la pression, il suffit de rester concentré dans son match et après le reste suit.

N.P. : Le portier niçois Damien Grégorini, est régulièrement la cible de critiques de la part d’une partie du public, malgré ses récentes bonnes performances. As-tu un conseil à lui donner pour gérer cette situation qui est toujours délicate ?

S.P. : C’est vrai que c’est toujours délicat. Il a montré à plusieurs reprises ce qu’il savait faire. Il a participé au sauvetage de Nice en fin de saison dernière et ça les supporters ont tendance à l’oublier. Il faut se souvenir de ce qu’il a apporté au club et être tolérant. Je sais qu’il a été au cœur d’une petite polémique avec les supporters l’année dernière mais il a répondu à ses détracteurs sur le terrain et c’est là qu’il doit répondre. On joue à un poste sensible et on est les premiers en ligne de mire. C’est facile de critiquer le gardien, vu que c’est lui qui est censé empêcher les buts d’être marqués. Mais il ne faut pas voir que ça. Il faut juger Damien par rapport à l’équipe, à l’ensemble de l’équipe. Il doit empêcher les attaquants adverses de marquer c’est vrai, mais ses défenseurs doivent défendre et ses attaquants doivent marquer.

N.P. : Une dernière question avant de te laisser, tu dois sûrement avoir un pronostic pour le match de samedi ?

S.P. : Bien sur que j’ai un pronostic et il va forcément déplaire aux supporters niçois (rires). Comme à chaque match, on y va pour gagner. Mais on sait aussi que les niçois ne nous laisseront pas faire comme ça. Ce match est important pour les deux équipes et on va assister à un beau combat, dans le respect de l’adversaire bien sur mais un combat quand même. Nice a besoin de points, surtout chez eux et nous aussi. Donc ça sera sûrement un match haletant.

Propos recueillis par Sébastien Griffet.

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