Mardi matin, les joueurs ont redoublé d’abnégation sur le terrain d’entraînement du parc des sports Charles Erhmann et Frédéric Antonetti, l’entraîneur des Aiglons, a redoublé d’intensité dans la voix et dans les gestes. La tête est à la rencontre importantissime de samedi à domicile contre Bordeaux. Au siège du club, à quelques mètres de là, on s’affaire tout autant. Les costumes remplacent les survêtements. Mais il y a du sport !
Dans les couloirs, on croise Franck Guidicelli. Très occupé mais décontracté, il inaugure ainsi ses nouvelles fonctions au sein de l’OGC Nice. Il est désormais « co-président » et se charge du sportif. Les jours et les semaines à venir vont permettre de mieux cibler son rôle. Il aura à ses côtés Roger Ricort qui le conseillera. La révolution n’a pas eu lieu. On ne change pas une équipe qui a arraché un nul chez l’Ogre Lyonnais samedi dernier. Franck Guidicelli a maintenu également sa confiance à Frédéric Antonetti : « Ce qui compte c’est l’unité du club. Je me pose en fédérateur pour que tout le monde fasse en sorte que Nice reste en Ligue1 », déclarait le jeune président lors de la conférence de presse de lundi.
Maurice Cohen, l’autre « co-président », n’a pas modifié ses habitudes : il est toujours aussi occupé mais a su rester disponible. Même bureau, même regard sur l’entraînement qui se déroule sous sa fenêtre et même détermination : « Il fallait une union autour du club et que nous soyons tous en ordre de marche. Gagner nos matches est notre seul souci ». Il ne souhaite pas revenir sur le retournement de situation de ce week-end. Tout ça est du passé et a été longuement évoqué dans les journaux. Il se contente d’une phrase pour se féliciter de l’épilogue : « L’intelligence a prévalu » et d’un tacle envers l’association OGC Nice d’Ange Ferracci : « Les gens à la tête de l’association créent des tensions. J’ai exposé le problème qui cause beaucoup de soucis en interne et qu’il faut régler ».
Un simple épisode d’une sitcom nommée OGC Nice où il n’y a pas toujours que des sourires et des joies. Les ajustements administratifs nécessaires ont été faits. Il reste les ajustements sportifs. Le triumvirat Ricort-Cohen-Guidicelli avec les prérogatives de Frédéric Antonetti s’y affaire et livre son premier sprint. Le retour du grand Sammy Traoré avait été évoqué mais il est vite réfuté : « Paris ne veut pas. Il ne viendra pas. » Il reste quelques heures. Il sera impossible de recruter un joueur après le 31 janvier minuit. Et la journée de mardi fut très active (Départ de Grégorini et arriver de Létizi) et celle de mercredi sera consacrée à la recherche d’un attaquant avec des pistes envisagées mais stratégie oblige et pour éviter de se faire piquer l’oiseau rare, aucun nom ne filtrera.
Hormis les dates de matches, Maurice Cohen a entouré un jour important pour le club : le 15 février. C’est ce jour-là, un petit peu avant ou un peu après, que la mairie donnera l’aval ou non du projet de stade présenté il y a dix jours à Jacques Peyrat : « Il est complètement différent. Il est réaliste et économique sans terrain d’entraînement et un peu sur le modèle anglais. Il faut accélérer le mouvement sinon le club ne pourra pas se développer.»
Maurice Cohen est de retour et les supporters aussi. Comme si les deux étaient liés. Il restera à jamais le président qui a offert le Stade de France à 28 000 azuréens. Il leur voue une attention particulière et se montre compréhensif sur leur mouvement de grève : « Ils nous ont manqué. Ils défendent un combat, des idées et c’est légitime. » L’union pour maintenir le club en L1 dont parlent les deux co-présidents englobe le soutien des supporters. En guise de remerciement, une place sera offerte à chaque abonné pour la rencontre capitale face à Troyes dans dix jours pour que la crise se conjugue passée et l’apaisement au présent entre le staff, les actionnaires, joueurs et supporters.
