L’OGC Nice a encore une fois régalé l’Allianz Riviera en surclassant Monaco dans le derby de la Côte d’Azur (4-0). Toujours invaincus, les niçois sont sur le toit de la Ligue 1.
Nice a marché sur Monaco. Voilà une des façons les plus simples de résumer la soirée parfaite des hommes de Lucien Favre. Solides défensivement et efficaces offensivement, les Aiglons ont dominé leurs voisins de la tête et des épaules.
Le match s’annonçait explosif. Le vainqueur était en effet assuré de prendre seul les commandes de la Ligue 1, tout en restant le seul club encore invaincu en championnat. Et à ce petit jeu, Nice a déjoué tous les pronostics.
A nouveau alignés dans leur 3-5-2, les Niçois ont quand même procédé à quelques changements : Cyprien est aligné en numéro 6 derrière Seri et Koziello, et Belhanda placé en soutien de Balotelli qui fait son retour dans le onze de départ.
L’entame de match est à l’avantage des visiteurs. Les niçois démarrent timidement et Monaco impose son rythme. Mais Cyprien et Belhanda se montrent redoutables, et les monégasques voient leur bloc s’étirer. Après deux premières occasions pour les joueurs du Rocher (8e et 11e), c’est Balotelli qui inquiète une première fois Subasic à la 16ème minute.
Une minute plus tard, Seri dépose un coup franc sur la tête de Paul Baysse. Le ballon touche la barre et rentre ! Un peu contre le cours du jeu, Nice ouvre le score et prend les devants. Monaco recule et les Aiglons déroulent.
Sur le front de l’attaque, Mario Balotelli est intenable : un dribble sur Jemerson (26e) et une tête au-dessus (et hors-jeu) à la 27e minute. A la demi-heure de jeu, Belhanda lance Balotelli dans la profondeur. Super Mario réalise une merveille de contrôle dans la course et place une frappe croisée qui crucifie Subasic. 2-0 après 30 minutes de jeu, l’Allianz Riviera exulte.
Devant un stade plutôt bien rempli pour l’horaire inhabituel, Nice gère son avantage. Balotelli (encore !) manque d’alourdir la marque à la 40e minute. Puis Cardinale sauve une frappe de Falcao (43e), avant de percuter violemment l’attaquant colombien sur une sortie aérienne en toute fin de première mi-temps.
Cardinale impérial
Le match Falcao-Balotelli prend fin dès la mi-temps. Le premier cède sa place à Valère Germain, prêté l’an dernier à Nice et applaudi lors de l’annonce de la composition des équipes. Joao Moutinho cède également sa place à Guido Carrillo. L’AS Monaco réagit, mais ce n’est pas suffisant.
Malgré les imperfections et les transmissions parfois ratées, Nice reste en place. La défense à trois tient le choc et Ricardo et Dalbert se montrent intraitables. Au terme d’un premier quart d’heure de la deuxième mi-temps plutôt faible en intensité, Seri sauve sur sa ligne une tentative de Germain (58e).
Et puis Yoan Cardinale entre en scène. Déjà héroïque face à Schalke 04, le jeune portier niçois enchaîne les parades : d’abord devant Bernardo Silva (62e) puis face à Raggi (67e).
A l’autre bout du terrain, Ricardo initie un contre avec Cyprien. Le premier sert ensuite Balotelli, esseulé à l’entrée de la surface, qui fusille Subasic (3-0) ! Super Mario s’offre une révérence face à la Populaire Sud. Encore une fois, il a mis tout le monde dans sa poche.
Cardinale, encore lui, s’illustre face à Germain à la 72e puis à la 75e minute. Eysseric puis Pléa entrent en jeu. Le premier se montre en obtenant un pénalty à la 82e minute. Lancé en profondeur, il est poussé dans le dos par Tiémoué Bakayoko, qui sera exclu pour cette faute.
Quant à Alassane Pléa, c’est lui qui s’avance pour tirer le pénalty. Mais sa frappe est repoussée par le portier monégasque. A 3-0, cela aurait pu relever de l’anecdote. Mais encouragé par tout un stade, l’attaquant niçois est, deux minutes plus tard, à la réception d’un centre parfait de Wylan Cyprien. Sa tête puissante fait exploser l’Allianz Riviera (4-0, 86e) et Pléa se précipite dans le public pour fêter ce but, dans une ambiance (encore une fois) folle.
Le derby est complètement fou et les niçois se régalent. La soirée est en revanche cruelle pour Monaco, qui en plus de s’incliner lourdement, perd son invincibilité en Ligue 1, termine à 10, et laisse la tête du championnat au voisin niçois. Un voisin justement récompensé après un match brillant et un mercato audacieux, mais payant. Sans oublier la réussite qui a tant manqué aux Aiglons pendant de nombreuses années et qui a permis ce soir de régaler ses supporters. Très peu ont connu des soirées aussi festives.
Ce matin, Nice est seul leader au championnat, et surtout reste le seul club encore invaincu. Nancy et Lorient, ses prochains adversaires, sont prévenus. Les autres équipes aussi.
La stat’ : 13 ans
Le Gym aux commandes de la L1, ce n’était plus arrivé depuis… la 2e journée de la saison 2003-2004. Soit treize ans. Leader de Ligue 1, un classement anecdotique au bout de 6 journées, mais un petit motif de fierté supplémentaire pour le peuple niçois quand il est assorti d’une victoire éclatante face au voisin monégasque, jusqu’ici invaincu.
La réaction de Lucien Favre :
« On avait prévu de presser et finalement ce sont les autres qui ont fait le jeu. ils ont joué haut, nous ont baladé de gauche à droite. Mais on a intelligemment résisté, on n’a pas fait de fautes bêtes. Ensuite nous avons osé jouer, on a trouvé des joueurs dans les intervalles et on a pris confiance avec ça.
On marque sur balle arrêtée, ça a donné confiance aux joueurs. Il fallait continuer avec la même concentration et on marque le 2-0, on a bien joué le coup. On a marqué aux moments importants. Monaco a eu des possibilités mais n’a pas été réaliste. Ils peuvent ouvrir le score, en deuxième période ils peuvent revenir à 2-1. On n’a pas défendu si bien que ça en 2e période. »
La réaction de Jean-Pierre Rivère :
« C’était un très beau match entre deux belles équipes. C’est bien, tous les points pris comptent et compteront à la fin donc c’est une très bonne chose. Mais encore une fois, je pense qu’il y a encore beaucoup de travail et qu’il ne faut pas s’enflammer, on n’est qu’à la 6ème journée.
Au delà du résultat, j’ai savouré la qualité du jeu. Franchement, vu des tribunes c’était un vrai plaisir. Il faut continuer, il y a encore beaucoup de choses à faire. Bravo aux joueurs, bravo au coach et bravo aux supporters aussi car ce qu’il s’est passé après le penalty de Plea, qu’ils l’aient encouragé comme ça, ça lui a certainement offert en grande partie le quatrième but. »
La réaction de Alassane Pléa :
« Être leader, c’est anecdotique, il n’y a que six matches joués. Mais ça fait du bien de prendre des points le plus rapidement possible. Dans le jeu, on est bien, l’équipe est solide. On peut faire quelque chose dans ce championnat.»