Roger Ricort, directeur sportif, et Maurice Cohen, président font leur entrée dans la salle de presse du siège de l’OGC Nice. Ils encadrent leur nouveau joueur Emerse Faé. L’international Ivoirien s’écarte de son cortège, change de direction et vient saluer un à un les journalistes présents. Ce n’est pas l’info du jour. Cela ne signifie pas forcément qu’Emerse Faé va être le meilleur joueur du Gym. Mais cette anecdote révèle l’état d’esprit du nouvel aiglon. Le cours traditionnel de la conférence de presse de présentation de joueur peut reprendre. Maurice Cohen raconte le transfert : « C’était une volonté de Roger Ricort et Frédéric Antonetti depuis l’été dernier. On est tenace et on ne lâche rien… comme sur le terrain ». Le micro virtuel se tend vers Roger Ricort. Il confirme les propos de son président : «On le suit depuis deux saisons, depuis un certain Nice-Nantes où il avait traversé le terrain pour marquer un but. C’est un excellent joueur. Il n’a pas beaucoup joué l’an dernier. On espère que ce sera le David Hellebuyck de cette saison. On va l’aider car depuis deux saisons, il manque de préparation d’avant championnat. » Puis vient le tour d’Emerse Faé de s’exprimer : « Depuis 2006, il existe des contacts entre le club et moi. Je sentais que le club me voulait. C’est un club qui se structure et qui a de l’ambition. Comme moi! J’avais de bonnes idées sur le club. Je connaissais quelques joueurs directement ou indirectement. Depuis 2006, Baky Koné (NDLR : Ils se côtoient avec la sélection de la Côte d’Ivoire) me conseillait de venir.»
Emerse Faé se montre satisfait de rejoindre le club rouge et noir. Il est prêté mais avec une option d’achat s’il effectue vingt rencontres de L1. Mais pour lui, il n’appartient plus au club anglais : « C’est un prêt mais je ne le vois pas comme un prêt. Je suis Niçois. Je vais tout faire pour rester dans ce club. » Il a faim de ballon. Il n’a disputé que huit rencontres en premier League. Il s’est surtout ressourcé avec la sélection ivoirienne lors de la Coupe d’Afrique des Nations et les qualifications pour la Coupe du Monde 2010. Il regrette son choix sportif et assume ses erreurs : « J’étais le plus gros transfert du club. Reading me suivait depuis un an. Mais les anglais n’ont pas la même vision du football. Je n’ai pas eu de bonnes relations avec l’entraîneur. J’avais l’impression de ne pas être aimé, de ne pas avoir été voulu. Du coup, je n’avais plus de plaisir à aller à l’entraînement. Mon erreur a été d’avoir signé sans avoir parlé avec le coach avant. » L’erreur, il ne la refera plus. Avant de s’engager avec l’OGC Nice, il a discuté en face à face avec Frédéric Antonetti, l’entraîneur azuréen. Un moment capital. Ils n’ont pas discuté de son rôle sur le terrain. Emerse Faé se définit comme un « milieu de terrain axial aimant aller vers l’avant ». Mais rien ne dit qu’il évoluera à son poste de prédilection le 9 août au Havre lors de la première journée de Ligue 1.
En natif de Nantes, il a coché les deux dates des confrontations entre Nice et les Canaris (15 novembre à Nice et 18 avril à Nantes) : « En Angleterre, j’avais les chaînes françaises. J’ai suivi les matches de Nantes. Tous mes amis sont encore au club. » La conférence prend fin. Maurice Cohen conduit les journalistes dans les nouveaux vestiaires, dignes enfin d’un club professionnel avec sauna, jacuzzi, salle de musculation et casier pour les joueurs. Emerse Faé fait partie du deuxième voyage. Il visite tranquillement, discute avec les journalistes. Les photographes l’amènent sur la pelouse pour une séance photo. A son terme, il reste papoter. La pluie, le beau temps, les vacances prolongées, les stades et le public anglais. Il se souvient de son but au Ray, le 25 août 2005 (1-1) : « J’espère que les supporters ne m’en veulent pas trop. Quoique ce qui était bien quand j’étais à Nantes, c’est qu’il y avait Michaël Landreau. Les supporters adverses le sifflaient et nous, on était tranquille. » Simple, bavard, une touche d’humour. Si tout se passe bien sur le terrain, Emerse Faé a tout pour se faire aimer des supporters Niçois…
