A l’issue d’une saison 2017-2018 achevée à la huitième place, le président de l’OGC Nice a dressé le bilan d’une saison qui aura alterné entre les hauts et les bas.
Dans un entretien accordé aux médias du club, le président Rivère livre son analyse de la saison, rend hommage à Lucien Favre, brosse le portrait de son successeur, et confirme qu’il continuera à porter le projet, dans un nouveau cycle, avec le directeur général Julien Fournier.
Quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Ne pas avoir réussi à nous qualifier pour l’Europe est un regret. Mais compte tenu de notre budget, ce n’est pas non plus l’objectif affiché par le club quand il démarre la saison.
Notre discours n’a pas changé. Chaque année, nous visons le premier tiers du championnat et de temps en temps d’arriver à accrocher l’Europe. Huitième, cela reste honorable et cela installe le club dans le haut de tableau sur la durée.
Avec le recul, quand dans quelques semaines la déception de Lyon sera redescendue, cela restera une bonne saison ?
Oui. Mais les deux précédentes étaient exceptionnelles. Nous marchions sur l’eau l’an passé. On perd vite la mémoire. Nous l’avons bien clamé à l’époque qu’il s’agissait d’exceptions. On peut vite s’habituer à l’extraordinaire. Et quand on est seulement bons, j’ai parfois perçu la tentation de noircir le tableau, malgré une saison où nous avons éliminé l’Ajax chez lui, où nous avons eu le frisson de la Champions League à Nice, où nous avons fait un beau parcours en Europa League, et où nous avons bataillé jusqu’au bout pour l’Europe en championnat après avoir relevé la tête.
Cet effectif pouvait-il néanmoins viser plus haut ?
Oui. Il aurait pu nous permettre de nous qualifier à nouveau pour une coupe d’Europe. Nous pouvions viser la 5e place. A nous de travailler, d’être plus efficaces pour redevenir européen dans le futur. L’autre regret est l’élimination face au Lokomotiv Moscou. Il y avait largement la place pour passer.
Quelle est votre principale satisfaction ?
Nous n’avons jamais abandonné nos principes de jeu. Et nous avons su, par moment, élever notre niveau. Le moment important restera la qualification contre l’Ajax. Elle n’était pas budgétée. C’était la certitude de faire au moins l’Europa League. Et l’on sait qu’emmagasiner de l’expérience pour notre jeune effectif lui donne les moyens de progresser. Ensuite, avec notre mauvais indice Uefa, nous avons eu à affronter Naples. La marche était trop haute, mais on aurait pu la réduire. Je ne dis pas que nous aurions gagné, mais nous aurions fait un meilleur résultat si nous avions disputé cette double confrontation plus tard dans la saison.
En dehors du terrain, l’entrée dans le nouveau centre d’entrainement et de formation fut un moment important de la saison ?
Oui. Il représente un gros effort financier pour un club comme l’OGC Nice. Mais quand on veut évoluer, il faut regarder à moyen et long terme. Les fondations du club sont saines. C’est ma fierté. La 1re année (2011-12) est à oublier, parce que nous n’avions pas la main. Quand nous démarrons réellement notre projet en 2012, nous sommes partis de zéro, sans un euro dans les caisses. Depuis, nous avons pu consacrer de l’argent pour structurer le club. Et nous avons aujourd’hui constitué un actif joueurs de grande valeur. Cela signifie que le club est armé pour affronter l’avenir et des moments difficiles s’ils surviennent. C’est une vraie satisfaction. C’est ça, les fondations.
Malgré ce bilan, tout n’a pas été simple en coulisses durant la saison. Quelles incidences ont eu ces turbulences ?
On ne va pas se réfugier derrière ça. Mais il est vrai que l’énergie que nous avons du déployer pendant de longs mois avec Julien pour absorber cet environnement négatif afin qu’il n’impacte pas l’équipe nous a un peu épuisés moralement. Il y a encore peu de temps, nous nous sommes réellement posés la question de clôturer cette belle histoire. Mais nous sommes trop respectueux et attachés à ce club, aux salariés, aux supporters pour mettre en difficulté l’institution OGC Nice. Personne n’est irremplaçable. Mais nous avons considéré que le timing n’était pas bon. Nous continuons donc à porter le projet, en attaquant un nouveau cycle. Et nous avons l’espoir de faire encore grandir l’OGC Nice.
L’intersaison qui commence annonce le début des mouvements de joueurs. Dans le sens des arrivées comme des départs. Alassane Plea a ainsi déjà laissé entendre qu’il bénéficiait d’un bon de sortie, tandis que les rumeurs concernant Mario Balotelli sont naturellement très présentes aussi…
A l’heure où je vous parle, aucun départ n’est acté. Mais il est vrai qu’Alassane arrive à un moment de sa carrière où il devient difficile de l’empêcher d’aller voir autre chose. Il faut respecter ça. On est là pour faire progresser les joueurs, ce fut son cas. Mika Seri est dans le même cas de figure. Celui d’un très bon joueur qui a beaucoup apporté au club et qui peut nourrir un souhait légitime de partir à l’étranger.
Quant à Mario, il est encore sous contrat, avec des clauses que je ne dévoilerai pas. S’il émet auprès de nous l’envie de partir, nous lui souhaiterons le meilleur, en ayant été très heureux d’avoir un joueur aussi exceptionnel que lui pendant deux ans avec nous. Les arrivées et les départs sont la vie d’un club. Nous sommes tout à fait sereins là-dessus.