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22 novembre 2024

1ère circonscription de Nice : Les vérités de Danielle Lisbona

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libona.jpg La 1ère circonscription de Nice est le cœur de la capitale azuréenne avec le Vieux-Nice, le Port, Saint-Roch. On a largement évoqué les bisbilles au sein de l’UMP avec les querelles autour de l’investiture d’Eric Ciotti qui a mécontenté le député sortant Jérôme Rivière qui se présentera à nouveau devant les électeurs qui l’ont élu en 2002. L’investiture d’Eric Ciotti a révolté également Danielle Lisbona qui postulait pour obtenir l’investiture UMP. Vexée « par la manière dictatoriale » elle maintient sa candidature soutenue par le suppléant de Jérôme Rivière, le doyen Charles Ehrmann. Dans un courrier que recevront prochainement tous les habitants de la circonscription, il rend hommage à la candidate Lisbona, « une femme de convictions » : « Elle ne vous décevra pas et lorsque je ne serais plus parmi vous, c’est à travers elle, que vous retrouverez le même sens de l’honnêteté et de la droiture qui ont toujours caractérisé ma vie ».


La candidature :

« Il y a vingt ans que je suis en politique, vingt ans que j’ai adhéré au RPR. J’ai toujours été quelqu’un de droite. Ma rencontre il y a deux ans avec Charles Ehrmann alors que je présidais une commission féminine a été positive. On parlait des problèmes féminins comme les salaires. Il est venu un soir et il m’a proposé de me former à une seule condition : si j’étais élue député, d’être sur le terrain et de m’occuper des gens. A ses yeux, c’est important d’être sur le terrain. Les gens veulent nous voir, nous rencontrer, nous parler. C’est la politique qu’a mené Charles Ehrmann pendant 21 ans. Il a fait 12 500 représentations dans les Clos de Boules.
On ne peut être député actuellement que si on est présent sur le terrain hormis les deux jours obligatoires à Paris. Pour faire cela, il ne faut pas cumuler les mandats.
Je suis une candidate simple avec mes tripes et avec mon cœur. On est, pour l’instant, quatre personnes à s’occuper de la campagne. C’est ma garde rapprochée. Je ne suis pas partisane d’avoir une « basse-cour » derrière moi. Mon style c’est d’être à l’avant, avec Monsieur Ehrmann, d’aller à la rencontre, avec un directeur de campagne et quelqu’un qui s’occupe de ma communication. Se déplacer avec plein de personnes autour n’est pas sain. Cela n’apporte rien si ce n’est une désillusion. On dirait : « elle n’est pas encore élue et elle se prend déjà pour quelqu’un ». Ce n’est pas mon genre de me comporter ainsi.
Je ne suis contre personne. Je suis pour la 1ère circonscription. Seuls Charles Ehrmann et moi-même pouvons la sauver des mains de la gauche et du Front National.
Je suis Niçoise. Je suis de Saint-Roch et je parle Niçois. En général, quand je vais dans les quartiers, je ne m’exprime qu’en Niçois. Je vois les yeux des gens briller quand je parle en Niçois. Ils sont contents d’entendre parler Niçois. Ca m’étonnerait qu’Eric Ciotti parle le Niçois. Jérôme Rivière parle Anglais mais ce n’est pas approprié dans la circonscription. »

Jérôme Rivière :

« A mes yeux, il n’a pas servi correctement la circonscription. Il était souvent absent. Les habitants se sont sentis délaissés. Il y a eu aussi le problème avec Charles Ehrmann mais là je ne veux pas m’immiscer dans des affaires personnelles. Jérôme Rivière est un homme de qualité. Je ne le critique pas contrairement à ce qu’il fait. Je dis simplement qu’il a été trop souvent absent. Vous demandez aux gens dans la rue qui est Jérôme Rivière, ils vous répondront qu’ils ne savent pas le visage qu’il a. Ils le voient une fois par an. Cela, les gens n’en veulent plus. Dans un mois, il a fait quatre voyages de six jours. »

« C’est une dictature de décider que Monsieur Ciotti soit le candidat »

L’UMP et l’investiture d’Eric Ciotti

« Je n’ai rien contre Eric Ciotti. C’est un homme de qualité, directeur de cabinet du Ministre Christian Estrosi. Ce que je n’aime pas ce sont les méthodes et je ne les cautionnerai jamais. J’ai fait une demande d’investiture UMP. On était quatre à l’avoir faite. Je reproche à l’UMP l’absence de démocratie. Je trouve lamentable et je l’ai dit à Christian Estrosi que de manière arbitraire on puisse désigner quelqu’un. Les quatre candidats à l’investiture, on aurait pu défendre chacun un projet qui nous tenait à cœur. Après, le bureau de l’UMP aurait choisi. Tous les candidats auraient suivi le candidat désigné. C’est une dictature de décider que Monsieur Ciotti est candidat. Je ne l’admets pas. On m’a convoqué au Conseil Général pour un entretien. J’étais prête à me rallier à eux pour ne pas être les fossoyeurs de la droite et éviter que la gauche gagne. Nous n’avons reçu que mépris. On nous a dit qu’on était des minables, qu’on ne valait pas plus que 3%. Et s’il manquait ces fameux 3% à Eric Ciotti pour se maintenir au second tour… A partir de maintenant, je n’ai plus rien à dire à l’UMP. On nous parle de la démocratie au sein de l’UMP, on nous dit que chacun à la parole. C’est ce qu’a dit Nicolas Sarkozy. Mais je peux vous dire que personne n’a la parole. On n’a pas eu le droit de s’exprimer. Je comprends la réaction de Jérôme Rivière, le député sortant. Madame Juliana Chichmanian avait aussi postulé à l’investiture. Elle a eu droit au même traitement. Ça s’appelle un manque de démocratie.»

Nicolas Sarkozy et les présidentielles

« Le 14 janvier quand je saurais qui est candidat je vous dirais qui je soutiens. Pour le moment, je ne soutiens personne. Les primaires à l’UMP ça me fait rire. J’ai vécu la même situation dans la 1ère circonscription. Nicolas Sarkozy cherche des figurants pour se donner bonne conscience et pour ne pas être élu à 99%. Mais les figurants ne sont pas dupes. Ils n’entendent pas se discréditer. »

La 1ere circonscription : les enjeux

« Pour l’instant, nous sommes cinq candidats à droite avec le Front National qu’il ne faut pas dénigrer. Ce qui signifie qu’aucun ne sera élu. En face, il y a Patrick Allemand qui a failli l’emporter aux dernières législatives s’il n’y avait pas eu Monsieur Ehrmann aux côtés de Jérôme Rivière. A droite, il peut y avoir encore d’autre candidat. »

La 1ère circonscription : les caractéristiques

« Ici, c’est l’identité Niçoise. Il y a une partie d’ouvriers : Saint-Charles, Saint-Roch. Une partie différente sur le Mont-Boron. Mais c’est surtout là que bat le cœur de Nice puisqu’il y a la mairie principale, le Vieux-Nice, le port. C’est très attachant. Parler le Niçois dans ce cœur de Nice, c’est formidable. »

« Il faut trouver un consensus pour le port »

Les priorités

« Ma priorité c’est un commissariat de proximité. C’est une honte qu’il n’y en ait pas. Il y a une insécurité grandissante. Il faut absolument qu’un commissariat revienne. Où vont les personnes âgées déposer plainte ? Elles vont d’un endroit à l’autre. C’est lamentable. Il faut des commissariats de quartier.

Je me battrais contre la précarité. Ce n’est pas normal qu’il y ait des gens avec des enfants qui dorment dans des voitures. Ce n’est pas normal que des gens travaillent, touchent le SMIC et ne peuvent pas se loger parce qu’il faut toucher trois fois plus que le loyer. Il faut se battre contre ça. Où sont les députés pour ça ? Pourquoi ils ne se battent pas pour ça ? On peut trouver de l’argent pour aider ces gens en difficulté déjà en réduisant le train de vie de l’Etat. Il y a trop de décalage entre le haut de l’Etat et le bas où les gens ne peuvent plus se nourrir et se loger. Ça devient grave, très grave et c’est un problème qui s’aggrave de plus en plus. Il y a des personnes âgées qui ont des retraites à 500€ par mois. Elles ne savent pas ce que c’est que d’aller au cinéma. Que deviendraient ces personnes sans les associations et les généreux donateurs ?
Mon programme est l’affaire d’un groupe de travail où toutes les corporations sont représentées. Dix personnes y travaillent. »

Le Port

« Je n’emploierai pas le terme d’extension du port mais plutôt de modernisation. Le port fera partie de mon programme. Je travaille actuellement sur ce dossier avec un directeur de port. C’est le gros dossier de la circonscription. Il ne faut heurter personne. Il faut se mettre à la place des gens qui ont acheté des appartements et qui se retrouvent, à leur fenêtre, avec des immeubles flottants. Il faut aussi comprendre l’aspect commercial et être en phase avec les besoins des commerçants. Il faut trouver un consensus dans lequel chacun y trouve son compte. Les infrastructures ne sont plus en phase avec les besoins espérés. Je suis contre déplacer des activités vers l’aéroport. »

Acropolis

« Je ne suis pas trop pour que GL Events le gère. Mais que faire ? Je suis de tout cœur avec les salariés parce que certains vont perdre leur emploi. Cela m’affecte beaucoup. Je souhaiterai que les Niçois se prononcent par référendum. C’est ce que je suggère à Jacques Peyrat. »

Les municipales

« J’ai déjà été sollicitée par deux têtes de liste dont je ne peux pas dire les noms mais ce n’est pas l’UMP. Je n’envisage absolument pas d’être tête de liste. Le bilan de Jacques Peyrat n’est pas du tout négatif. Il a fait de belles choses. Il fait partie des bâtisseurs en construisant le Tramway. L’histoire oublie les hommes politiques mais n’oublie pas les bâtisseurs. Jacques Peyrat a ses chances. Les gens se sont insurgés contre le tramway. Il a causé des désagréments, des peines aux commerçants. Quand il sera en service, il faut voir les côtés positifs : plus de pollution et un plus dans les quartiers. »

https://daniellelisbona.hautetfort.com/

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